Skye

73 3 0
                                    

Mais pour qui se prenait-il ?! Il me kidnappe et ensuite il me reproche de vouloir m'enfuir ! C'est un comble. Que vais-je faire à présent ? Sa menace sonne encore dans mes oreilles comme une douloureuse promesse. Et j'ai bien peur qu'il ne soit sérieux. Mais qu'attend-il pour me tuer ? Qu'on en finisse ! Pourquoi me garde-t-il ici ? Pourquoi ne m'a-t-il toujours pas torturé et tué ? Pourquoi m'avoir soigné ? Sans doute parce que c'est un dangereux psychopathe qui préfère que je sois en pleine forme pour qu'une fois entièrement rétablis il s'occupe de mon cas !

Un souffle de désespoir eut raison de moi et je m'effondrai sur le sol.

Que vais-je devenir à présent ? Aux mains de ce criminel dont je ne connaissais toujours pas l'identité. J'avais peur, c'était indéniable mais surtout, je voulais savoir. Savoir ce que je faisais là, savoir ce qu'il attendait vraiment de moi. Soudain des souvenirs enfouis au plus profond de ma mémoire jaillir dans mon esprit et me replongèrent quelques années plus tôt.

Flash Black

Dormant d'un sommeil profond un son me réveilla. Un bruit sourd qui me fit sursauter. La peur m'envahit en une fraction de seconde et les palpitations ne tardèrent pas à arriver. J'étais effrayée et la peur m'immobilisa.

Si seulement cela aurait pu être le chant des oiseaux.

Mais là où je vivais il n'y avait pas d'oiseaux, il n'y en avait plus. Tous s'étaient échappés et n'étaient plus jamais revenus. Ils m'avaient abandonnée .

Une pluie de balles, de cris et la porte de ma chambre s'envola en éclats. Deux hommes excessivement armés pénétrèrent à l'intérieur et me soulevèrent brutalement. Tous se passa très vite, sans que je n'ais le temps de crier et de me débattre on m'attacha les mains, me banda les yeux et me balança à l'arrière d'une voiture.

Plus jamais je ne revis un oiseau.

C'était un lundi matin.

Je secouai la tête chassant ces mauvais souvenirs puis respirai un grand coup le regard perdu dans le vide. Instinctivement ma main se porta à mon poignet.

Je décidai tout de même de me lever et me dirigeai vers la salle de bain. Une fois entrai, les souvenirs de ma chute ressurgit et un sourire narquois naquît sur mon visage. Je remarquai des affaires d'hommes posées non loin du lavabo.

Je pris le temps d'observer la pièce à laquelle je n'avais porté aucun intérêt lors de ma fugue ratée si ce n'est la grande fenêtre. Luxueuse, décoré avec beaucoup de goût, elle était magnifique. Les couleurs claires étaient accordées aux couleurs de la chambre. Une immense baignoire couronnait la pièce et c'est avec grand plaisir qu'après m'être assurée que la porte était bien verrouillée je me déshabillai et pris le plus long bain jamais prit à ce jour.

Mais la réalité me rattrapa bien vite et c'est avec regret que je quittai cette eau devenue froide. Après être restée plus de deux heures enfermées dans cette splendide salle de bain et une fois vêtu d'un bas de survêtement et d'un tee-shirt bien trop large pour moi je rejoignis la chambre.

Etalée dans ce lit King size je m'assoupis. Et ce n'est que plusieurs heures plus tard que je me réveillais, le soleil s'étant couché, mon ventre gargouilla d'une manière anormalement forte. Je mourrai littéralement de faim mais il était tout bonnement hors de question que je quitte cette chambre au risque de croiser cet énergumène. Malheureusement mon estomac eut raison de moi et m'emmena sans que je ne puisse rien faire devant la porte. Je déglutis difficilement et rassemblant tout mon courage abaissai la poignée.

Inconsciemment, lorsque la porte s'ouvrit je retins mon souffle. Sans quitter la pièce je passai ma tête hors de la chambre et inspectai les lieux.

Personne.

Prenant mon courage à deux mains je mis les pieds en terres inconnues. Inspectant une dernière fois, attentive au moindre bruit j'entamai ma "visite" en arpentant les longs couloirs.

Mais où me trouvais-je ?

Cette maison était gigantesque. Des portes partout, des couloirs, des escaliers à n'en plus finir. Je choisis un vaste couloir et entamai ma marche à pas de loup dans l'espoir de ne croiser personne. Mais où étaient-ils tous passer ? Tous ces hommes qui m'avaient poursuivis, ou étaient-ils maintenant ?

Tout cela paraissait si étrange.

Moi et ma malheureuse habitude de parler trop vite, à l'angle du couloir, un homme grand, costaud le genre que t'évite d'embêter, était posté non loin de moi dans le coin. Mon inquiétude grandissante, les battements de mon cœur se multiplièrent. Par chance il ne me remarqua pas. Il était absolument essentiel que je saisisse cette opportunité et décidai alors de faire marche arrière. Tout à coup l'homme tourna la tête vers moi.

- Eh toi ! brailla t'il vivement

À ces mots mon sang ne fit qu'un tour, mon cœur bondit de ma poitrine et je me mis à courir le plus vite possible. Je choisis un grand escalier et le dévalai manquant de rater plusieurs marches. Je réussis la descente sans trop d'encombres mais alors que je m'apprêtai à arriver au bout, ma curiosité eut raison de moi et me fis tournait la tête dans le sens opposé afin de calculer la distance qui me séparer de mon assaillant. Mais alors que je ne regardai pas je me retrouvai brusquement stoppé lorsque je rentrais dans quelque chose de solide.

- J'espère que tu n'essayais pas encore de m'échapper.

« Si l'on croit à la fatalité, une chose est sûre, c'est que l'on n'échappe pas à son destin. Qu'il soit tragique ou merveilleux, notre avenir finit toujours par nous rattraper. Face à cette incertitude, on peut essayer de prédire les aléas de son existence, à grand renfort d'oracles, d'horoscopes ou de jeux de cartes. On peut s'en remettre à la providence divine, à la chance ou tenter de provoquer le destin. Mais finalement ce traître finit toujours pas nous rattraper. »

PhœnixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant