Mon cœur rata un battement. Mes yeux restèrent bloqués dans les siens sans parvenir à y croire.
Darren
C'était impossible.
Comment ?
Pourquoi ?
Ne partageais t'il pas tous ses rêves ?
N'était-il pas censé lui être dévoué ?
Depuis combien de temps travaillaient ils pour eux ?
Quelle était la raison derrière une telle trahison ?Les questions se bousculèrent dans ma tête, à tel point qu'elles m'en donnèrent le tournis. Et ce ne fut pas seulement la faute du verre que je venais de boire d'une traite.
Son bras droit.
Jamais je n'aurais pu douter de lui.
Avec tous ce que je venais d'apprendre ces derniers jours sur cette soit disant « famille », sur Riley qui ne s'était comporté que comme un lâche depuis le premier assaut et qui fuyait comme une vulgaire souris. Ces hommes qui se battaient pour lui et qui mourraient pour leur chef en vain. Ces trafics malfaisants, ces actions délirantes et maintenant ça.
Et moi qui, depuis des semaines défendais la cause d'un monstre que je surestimé depuis ma plus jeune enfance.
Cette révélation me fis l'effet d'une gifle que j'eu beaucoup de mal à effacer de mon visage. Je me trouvai simplement ridicule de mettre mis dans cette situation que je trouvai désormais illégitime.
Ils venaient de me faire perdre la face mais surtout une vie.
Une vie consacrée et dévouée.
Qu'allais-je bien pu devenir à présent ?
Je serrai les dents et déglutis rageusement. Ne pouvant plus me retenir, je me relevai et sans un regard de plus, quittai le bureau.
Le seul refuge qui me permis de me changer les idées fut la grande salle de sport qui jouxtai la salle des opérations.
Enfilant mes gants j'enchaînai les coups violemment contre le sac de sable sans pouvoir m'arrêter.
J'étais perdu.
Et frapper fut la seule chose qui me permis de m'évader ne serait ce qu'un instant. Ou du moins évacuai toute cette colère.
Mon crochet fut stoppé par l'immobilisation du punching-ball. Je ne vis que deux mains lorsqu'une voix se fit entendre.
- Et ben.. qu'as t-il bien pu te faire pour que tu lui en veuilles autant ? Reconnaissant la voix de Jacob qui avait finit par se montrer en se penchant légèrement sur le côté, je recommençai mon entraînement.
Je l'entendis râler mais il maintenu le sac pour m'apporter plus de fermeté dans la puissance de mes coups.
Une vague impression de déjà vu me fis légèrement ralentir la cadence.
Lorsque je n'eu plus de force ne serait ce que pour ramener mes bras contre moi, je m'arrêtai et allai m'asseoir contre le mur.
Je me laissai glisser lentement en retirant mes gants que j'eu beaucoup de mal à extirper.
J'avais mal et c'était tant mieux.
Cela m'occuperait l'esprit, du moins pour le moment.
Jacob, qui avait lâché le sac lorsque je m'étais arrêté, me regarda faire longuement avant de s'approcher à pas de loup.
Je le regardai faire sans ciller et lorsqu'il se glissa à mes côtés je n'eu aucun mouvement de recul.
J'avais un grand besoin de réconfort mais surtout, j'avais besoin de quitter cette solitude qui me déchirait de l'intérieur.
Il resta statique et fixa un point dans le vide. Dans un souffle, je rendis les armes et laissai ma tête se poser lentement sur son épaule. Il resta de marbre sans émettre la moindre résistance. Au contraire, il s'approcha plus près encore et déposa un petit baiser sur le haut de mon crâne.
Étrangement, son contact ne me laissa pas indifférente et m'apaisa plus que je ne l'aurais cru. À présent, je n'espérais qu'une chose, que ce moment dure très longtemps et m'empêche de retrouver cette douloureuse réalité.
Tandis que le crépuscule remplaça les dernières lueurs de soleil. Les derniers téméraires peuplant les machines de sport sortirent les uns après les autres, laissant ainsi leur place à un doux et paisible silence.
Cela faisait un long moment que Jacob et moi étions assis, nos têtes reposant l'une sur l'autre plongés dans un mutisme loin d'être désagréable.
Depuis mon arrivée ici, pour le moins forcée. J'étais passée par tellement d'étapes que ce cota d'épisodes désastreux devenait difficile à gérer, même pour moi.
Je n'arrivai plus à réfléchir et cela embrumer mes pensées. Choisir pour l'avenir était devenu un véritable dilemme. Et honnêtement j'avais peur.
Peur de l'inconnu mais surtout peur de me tromper.
Quel était le mauvais choix ?
Aucune réponse ne me vint et cela me terrifiais.
- J'ai besoin d'une cigarette dis-je subitement brisant le calme de la pièce.
Jacob releva la tête lentement, m'extirpant de sa chaleur protectrice et s'appuya au sol pour se redresser. Lorsqu'il me tendit la main je lui répondis par un petit sourire et m'exécutai.
Nous sortîmes de la salle et une fois dehors, le froid me fis claquer des dents.
Jacob s'en aperçu et m'enveloppa de son cuir qui ne quittais jamais. Il prit une cigarette qu'il maintenu entre ses lèvres, l'alluma, puis me l'a tendis.
Si mon cœur n'était pas si froid à cet instant, j'aurais volontiers pu fondre d'amour rien que pour son geste.
Jacob avait été pour moi, ces derniers jours, une véritable bouffée d'air frais. Il était devenu mon rayon de soleil sans en avoir vraiment conscience. Il est vrai que son sourire, sa gentillesse et son côté protecteur m'avaient, à de nombreuses reprises, douloureusement fait penser à Emmett. Et c'est peut-être pour ça que nous nous étions rapprochés si rapidement. Il avait le don de me mettre à l'aise et face à lui ma douleur semblait, plus faible. Moins présente. Sans lui, je n'aurais jamais pu tenir bon à la surface du monde. Il m'avait rouvert les yeux et m'avait apporté l'esquisse d'un sentiment que je pensai perdu depuis longtemps.
Un sentiment de sécurité.
Je ne sais pas ce qui me retenais pour tout dire. Son regard qu'il posé sur moi était si doux et sincère. Ses gestes et ses paroles envers ma petite personne étaient si prévenantes et attentionnées. C'était un mec comme ça qu'il me fallait. Un homme doux détenteur d'un amour pur et inconditionnel.
Mais même si ma tête se posa naturellement sur le haut de son bras et que sa main vint se loger délicatement sur ma taille, un seul prénom inonda mes pensées.
Et c'était celui de Briac.
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Phœnix
Romance« Mais pourquoi étais-je ici ? Qui était-il ? Que comptait-il me faire ? La peur m'envahit en une fraction de seconde. Et des milliers de questions m'assaillirent. Je devais trouver un moyen de quitter cet endroit. Mais comment ? - Je dois aller a...