Vide, voilà tous ce que je ressentais. Du vide. J'étais épuisée, les forces me manquaient et ma si légendaire persévérance avait disparu. Mais par dessus tout j'étais en colère. En colère contre lui, contre ce gang et contre Riley qui n'avait fait qu'enchaînait les erreurs depuis qu'il avait prit les rennes de cette famille, et s'était condamné lui et tous les autres. J'étais en colère contre la vie qui m'avait tout prit et ne m'avait jamais rendu.
Étais-je promu à une vie de malheur et de souffrance ?
Pourquoi le sort s'entêtait-il à s'acharner contre moi ?
Hélas aucune réponses ne vinrent mettre fin à mes interrogations.
Profondément tourmentée je ne trouvai plus de sens à tout ça. Je ne souhaitais qu'une seule chose : retrouver l'accalmie.
J'étais fatiguée de cette guérilla à l'origine de la perte de tous les êtres qui m'étaient chères. Ma famille, mes parents et maintenant Emmett. C'en était trop. Je ne supportais plus la solitude.
Aujourd'hui, tout ce qui m'animé n'était que
vengeance. Ce vide, fut soudainement remplacé par de la colère. Et l'homme qui se tenait devant moi était bel et bien à l'origine de cette rancune.Mais alors pourquoi diable me regardait-il ainsi. Pourquoi est-ce que ses yeux s'étaient soudainement éteint et s'étaient assombrit. Pourquoi est-ce que je lu de la détresse dans son regard. Il n'avait pas le droit de me regarder ainsi. Il n'avait pas le droit d'exprimer ce genre d'émotion après m'avoir arraché ma dernière raison de vivre.
Ma colère devint soudain incontrôlable et sans vraiment m'en rendre compte j'attrapai le verre d'eau posé non loin de moi et lui explosa violemment sur le côté du crâne.
Déboussolé il lui fallut quelques secondes avant de retrouver ses esprits, quelques secondes suffisantes pour moi d'attraper un morceau de verre.
Malheureusement je ne fus pas assez rapide et il comprit mes intentions. Il attrapa vivement mon poignet stoppant le moindre de mes mouvements.
Mon morceau de verre à la main fut alors immobilisé à seulement quelques millimètres de mon ventre. Les yeux dans les yeux nous nous fixâmes un long moment sans pour autant nous arrêter.
Il maintenu fermement sa prise m'empêchant de commettre le pire de tous les péchés. Tremblante, je maintenue également ma position serrant le verre à m'en couper la main. Et tandis que le sang s'écoulait nous ne nous quittâmes pas des yeux. Et alors que le temps semblait s'être arrêté, que la terre avait cessé de tourner, je continuai malgré la douleur, d'écraser ce morceau de verre l'incrustant peu à peu dans ma chair.
Jusqu'à ce que sans m'en rendre compte je perdis toute sensation. Je n'opposai alors plus de résistance et laissa tomber mon bras toujours emprisonné entre ses doigts. Le verre lui ne tombât pas et fut comme enraciner à l'intérieur de moi.
L'importante quantité de sang perdu me fit tourner la tête et m'affaiblis bien plus vite que je ne l'aurai cru. Incapable de faire le moindre mouvement je fus forcé de guider son regard, lui qui sembla totalement déconnecté de la réalité. À l'aide de mes yeux, je lui fis comprendre la gravité de la situation. Après quelques secondes ses yeux se posèrent sur mon bras et il fut pris d'un sursaut.
En moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire il dénoua sa cravate et vint me la nouer autour de la main. Confectionnant un garrot « maison ».
Sans attendre il me perça clairement les tympans appelant un de ces gardes à la rescousse.
Tout se passa très vite, l'homme que j'avais surnommé le « docteur » ne perdit pas une seconde et se mit au travail. Tandis que mes dernières forces s'affaiblirent et que ma tête se mit violemment à tourner. Le doc s'apprêtât à m'injecter un anesthésiant. Rassemblement alors les dernières forces qui me restait je retint son poignet avec mon autre main encore valide. Lui, tout comme celui dont le nom fit trembler tous les murs de cette pièce me regardèrent intrigués.
- Faites moi confiance, ce n'est pas du poison ce n'est rien de plus qu'un anesthésiant afin de faire disparaître la douleur, du moins, momentanément le temps que j'extrais les bouts de verres incrustés dans votre chair et que je vous recouse expliqua t'il précautionneusement
Après quelques secondes d'attente je répondis
-C'est non, je veux la ressentir, je veux ressentir la douleur.
Ils me regardèrent sans comprendre s'échangeant des regards confus, puis quelques secondes plus tard le "patron" fit à contre cœur et contre toute attente un petit signe de tête approuvant ma décision.
Résigné, le docteur renonça à la piqure et se mit à extraire à l'aide d'une pincette les bouts de verres incrustés dans ma peau.
Il n'eu pas le temps de finir sa phrase pourtant ridiculement prévisible "ça va faire mal" que je me mis à geindre.
Souffrant le martyre je me tordis dans tous les sens tentant de respirai le plus normalement possible.
Soudain tandis qu'une larme m'échappa il se précipita à mon chevet, s'agenouillant au bord du lit, il m'attrapa mon autre main.
Prise de surprise, d'incompréhension mêlé à de la colère et à de la souffrance. Je le regardai silencieuse le visage tordu de douleur.
- Serrez moi la main me dit-il simplement
D'un ton on ne peut plus sérieux il me regarda profondément déterminé à ce que je réponde à sa requête.
Et puis merde pensai-je, il l'aura voulu. J'enfonçai mes ongles, plutôt long je dois l'avouer, dans sa paume sans me soucier une seconde de ce qu'il ressentirait. Contre toute attente il ne broncha pas le moins du monde. Au contraire il resta stoïque, ne cilla pas.
Mes yeux décidément, refusèrent de quitter les siens. Comme si nous n'étions que tous les deux, comme si plus rien autour ne comptait, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Comme si nos âmes battaient à l'unisson. Nous restâmes plongé dans l'abime le plus vaste et le plus impénétrable jamais connu auparavant.
Personne n'est responsable, c'est le destin qui l'a choisit.
VOUS LISEZ
Phœnix
Romance« Mais pourquoi étais-je ici ? Qui était-il ? Que comptait-il me faire ? La peur m'envahit en une fraction de seconde. Et des milliers de questions m'assaillirent. Je devais trouver un moyen de quitter cet endroit. Mais comment ? - Je dois aller a...