Phœnix

Briac

Quelle agréable satisfaction que d'arriver à lui clouer le bec. C'est avec un amusement non dissimulé que je l'a regardai, bercer d'illusions d'un silence prolongé.

Après un long moment elle répondit tout aussi hébétée

- Pourquoi ?

Quel était le sens de sa question ? J'avoue avoir du mal à comprendre. Pourquoi était-elle si étonnée ? Après tout je ne lui demandai pas la lune.

- Pourquoi quoi ? Demandai je perplexe q

- Pourquoi .... tout ça ? demanda t'elle hésitante, sans doute plongée dans l'incompréhension

Était-elle si surprise que je l'invites à manger avec moi autour de cette table ? Était-elle troublée par cette attention qui plus est de ma part ? Comment ne pas l'être après tout. Après tout ce qui c'était passer ces dernières semaines il fut soudain logique qu'elle se pose des questions. Son trouble fut compréhensible. Mais il me rendait tout de même mécontent. Malgré tout, j'aurais souhaité non du doute ou de la surprise, mais plutôt que mon attention l'a touche autant que cela lui fasse plaisir.

Pourquoi voulais-je lui faire plaisir ? Cette question avait été banni de mes réflexions il y a bien des jours car tant elle était inutile qu'elle ne possédait toujours pas de réponse.

J'avais décidé d'arrêter de fuir. 

- Tu dois prendre des forces répondis-je simplement en attrapant ma tasse de café

Elle fronça les sourcils et ce petit plis au milieu du front réapparu. Rapidement il disparu puis elle se mit à inspecter les petites gourmandises préparées exclusivement pour elle.

- Donc parce que je suis une femme je devrai me contenter de boire un thé ou un jus d'orange c'est ça ? Il n'y a que les hommes qui ont le droit au café ici ? s'insurgea t'elle calmement

J'arquai un sourcil amusé par son audace et sans prononcer le moindre mot lui servit une tasse de café bien noir et l'a lui tendit. Elle l'a regarda quelques secondes puis l'a refusa.

- Non merci, je n'aime pas le café répondit-t'elle satisfaite de sa petite plaisanterie

Je l'a regardai charmée par son arrogance et reposai la tasse encore fumante sur la table. Elle attrapa alors le jus d'orange et s'en servit un verre, fière de m'avoir cloué le bec à son tour.

Avec attention et sans la lâcher une seconde je l'a regardai d'un œil attendrit se servir timidement une viennoiserie. Grignotant lentement son croissant elle parut si pure et si innocente. A la voir ainsi, jamais l'on aurait pu croire qu'à elle toute seule elle fût capable d'éliminer une vingtaine de mes hommes.

A ce souvenir une grimace déforma mon visage et mes yeux se plongèrent dans le liquide sombre et fumant de ma tasse.

Elle paraissait si frêle, si inoffensive..

Mon œil ouais.

Mes émotions me faisaient perdre la raison et recouvraient mes yeux d'un voile qui me rendait aveugle. Mais je devais résister et ne pas oublier ce qu'elle avait fait.

Mon visage devint plus impassible et froid qu'à l'accoutumée. Ce changement d'humeur se fit remarquer par ma jeune invitée mais cela m'était bien égal.

Quelques minutes plus tard, déjeuner avalait je l'a priai de s'habiller et de me rejoindre dans le salon. Profitant de son absence j'enfilai rapidement un bas de jogging et un tee-shirt.

Une fois changé je retournai au salon ou j'eus la désagréable satisfaction de l'a retrouvée vêtue d'un simple leeging noir et d'une brassière qui en dévoiler bien trop à mon avis.

- Tu as oublié de mettre un haut balançai je en ne cachant pas mon désaccord pour cette tenue

Ma remarque l'a fit arquer un sourcil et elle me dévisagea

- Et toi ta bonne humeur rétorqua t'elle

Je ne répondis rien et me mis à marcher. Elle me suivit silencieuse.

Nous arrivâmes devant une grande porte en bois massif. Deux hommes gardèrent l'entrée, à mon arrivé ils me firent un signe de tête et m'ouvrirent les portes.

Je pénétrai à l'intérieur et déjà des rugissements, des plaintes et autres gémissements se firent entendre.

- Une salle de sport ? demanda t-elle interloquée

Continuant ma marche j'aperçus Jacob mettre à terre Liam tandis que Scott et Steven se moquèrent du vaincu.

Saluant une partie de mes hommes je m'arrêtai au fond de la salle, devant un ring entouré de cordes. Je commençai à me déchausser lorsque sa petite voix me rappela sa présence.

- Qu'est-ce qu'on fait ici ?

- Je veux voir de quoi tu est vraiment capable répondis-je une lueur de défi dans le regard

Sans lui accorder une seconde de plus je me retournai aussi froidement qu'il m'en fut possible et grimpai sur le ring enfilant rapidement les gants de combat.

Plongée dans l'incompréhension elle ne réagit pas tout de suite, interloquée, la bouche légèrement entrouverte. Je fus satisfait de son étonnement et de l'avoir pour une fois prise de court.

Elle se reprit rapidement et enfila ses gants de boxe avant de grimper à son tour. Mon regard changea du tout au tout, il se fit plus noir, plus menaçant. Sur ce ring je redevenais l'homme que j'étais ou plutôt la bête. Impitoyable.

Ici, mon instinct de prédateur refit surface et sans m'en rendre compte je devins aussi féroce qu'une bête en cage. Pas de pitié, pas de quartiers. Lorsque je combattais je ne laissai pas la place aux sentiments. Pas de règles, pas de charité. Il n'y avait que la victoire qui primait ici.

Elle n'avait aucune idée à quoi elle se préparait. Elle n'avait aucune idée qu'ici, je ne l'a traiterai que pour ce qu'elle était.

Un ennemi.