Pourquoi me retrouvai-je constamment dans ce lit et pourquoi avais-je si mal ? J'avais la désagréable impression d'être au cœur de la série Grey's Anatomy et ça en devenait insupportable.
Sur un fond de morosité je me rappellai de ce qui avait encore causé mon état et c'est avec difficulté que j'encaissai doucement les souvenirs de la veille.
Il allait vraiment finir par me tuer.
J'avais mal, terriblement mal et j'étais fatiguée, épuisée même, sans échappatoire, sans issue de secours. Étais-je vraiment destiner à souffrir autant ? Qu'avais-je bien fais pour mériter tout ça ?
Ma tête me faisait mal, tellement que je cru qu'elle allait exploser
J'étais en ébullition, tout au fond de moi, au creu de ma poitrine, mon coeur se serrait de désespoir, de douleur et d'impuissance.
J'étais prise au piège, pieds et poings liées.
Telle une souris dans une tapette, attirée par un pauvre morceau de fromage.
Me venger, fuir, retrouver Emmet
Ne pas échouer, vaincre et les faire payer.
Tout quitter, partir loin et ne plus jamais revenir
Mais pour aller où ? Je n'avais plus rien. Pas de maison, pas de famille. J'étais seule et tous ce qu'il me restai hormis Emmet était mon expérience, mes souvenirs et de l'argent.
Beaucoup d'argent.
De léger coup se firent entendre puis la porte s'ouvrit sans un bruit. Lentement il marcha vers moi, ses pas se firent prudent comme s'il marchait sur des œufs. Son regard insondable avait cependant un petit air de regret. Je ne fus même plus étonnée de sa présence et de ses visites surprises.
Mon regard à moi n'exprimait rien, ni haine ni peur. Il se fit calme et inexpressif.
Il me regarda longuement regrettant presque mon silence et ma mine figé. Il déglutit et entrouvrit précautionneusement les lèvres.
- Je ne voulais pas te blesser avoua t-il doucement
Je n'en fis rien et ne bougea pas d'un centimètre.
- Je...regrette ce qu'il s'est passé. Continua t-il constatant mon mutisme
Était-ce si dur de le dire ? Lui arracherait-il la langue que de me dire ce petit mot ? Était-il à ce point égoïste ?
Alors que je m'apprêtais à répondre il m'en empêcha et clama dans un souffle :
- Je suis désolé
Comme si la rédemption était arrivée et que la solution à mes problèmes m'étais apparu je relâchai ma respiration que j'avais sans m'en rendre compte bloqué dans ma poitrine et fermai les yeux comme si j'avais enfin trouvé la paix.
Quelques heures plus tard plongée dans les bras de Morphée je me réveillai en sursaut. Dégoulinant de transpiration, de pleurs et de pathétique je du m'armai de courage afin d'apaiser mon rythme cardiaque. Submergée de souvenirs de cet horrible cauchemar, je ne remarquai même pas sa présence. Lorsque j'ouvris vraiment les yeux je sursautai une deuxième fois posant une main sur mon cœur.
- Pardon, je ne voulais pas te faire peur. Susura t-il à quelques pas de moi.
Il était assit la, redressé sur son fauteuil rouge à seulement quelques centimètres du lit.
Le regard inquiet, les lèvres pincées.
- Respire reprit-il d'un air on ne peut plus sérieux
Mes yeux n'avaient pas quitter les siens pourtant j'avais du mal à me connecter à la réalité. Je ne distinguais pas le vrai du faux et ce rêve semblait si réel qu'il me fallut un long moment avant de m'en remettre.
Je ne pu que le remercier d'avoir garder le silence à ce moment là, j'avais besoin de calme et de tranquillité.
Rabattant mes genoux contre ma poitrine son regard scellé au mien. Il n'eut pas besoin de parler ni lui, ni moi. Nos yeux étaient bien plus significatifs que n'importe quel autre mot que l'autre aurait pu dire.
Je ne sais combien de temps nous étions rester là, sans bouger sans parler, sans même se quitter des yeux. J'avais sans doute finit par me rendormir bercé d'une aura protectrice et d'une tranquillité insoupçonnée.
Le lendemain matin il avait disparu laissant son absence pesait dans la pièce. Toute trace de lui semblait s'être comme envolée. Il ne restait plus que ce fauteuil qui lui au moins, n'avait pas bougé d'un millimètre.
Une semaine plus tard la routine s'était installée. A 10 heures on me soigner, on changé mes bandages. A midi on m'apportait mon repas, à 16h on recommencer l'opération : désinfection, cicatrisation. A 20h on m'apportait mon diner.
Son absence aussi était à souligné. Une semaine qu'il avait disparu. On ne m'en parler pas et je ne posai pas de question. A vrai dire depuis sept jours je n'avais adressée la parole à personne.
J'étais comme éteinte telle une bougie dont la mèche avait été plongé trop longtemps dans l'eau est était devenue irrécupérable. Inerte comme un cadavre mort depuis trois jours. Inanimé comme ces photos en noir et blanc.
Cette solitude devenait insupportable, irrespirable.
Aujourd'hui n'était pas un jour comme les autres. C'était le jour du changement, du renouveau.
Aujourd'hui on m'adressa la parole.
A 10h le médecin fut impressionné de mon rétablissement et de mes progrès qu'ils considéraient comme miraculeux. Et il me le fit savoir. Il ajouta que ma convalescence risquait d'être moins longue que prévu et m'autorisa même à sortir de mon lit.
M'autorisait-il à fuir ? Ou bien lorsqu'il parlait de quitter le lit pensait-il seulement à la salle de bain ?
C'était à réfléchir.
À 11h je décidai de me reprendre en mains.
Bon vent la convalescence, je souhaitai vivre.
Du moins pendant que je le pouvais encore. Douchée, habillée et coiffée j'attendis patiemment midi.
12h25 toujours rien, pas de bruit à la porte, pas de plateau repas, pas de garde du corps. Rien.
Ne pouvant décidément plus attendre, mon ventre criant famine je décidai de quitter cette cage afin de trouver les cuisines de cette prison.
Vérifiant le moindre centimètre, je ne vis personne.
Bon débarras.
Peut-être qu'une attaque de zombie les avaient tous terrassés et que cette forteresse étaient désormais inhabitée.
Dans tes rêves.
Je descendis lentement les escaliers et parcourant plusieurs couloirs, entrai finalement dans les cuisines.
Bonne pioche !
A l'intérieur plusieurs cuisiniers s'affairaient à diverses tâches toutes plus alléchantes les unes que les autres.
Lorsque je me fis remarquer un jeune cuisinier vint à moi. Dans le genre vif et réservé mais souriant et lumineux.
- Madame que puis-je faire pour vous ?
- J'ai faim
- Alors vous êtes au bon endroit dit-il un sourire bienveillant
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Phœnix
Romance« Mais pourquoi étais-je ici ? Qui était-il ? Que comptait-il me faire ? La peur m'envahit en une fraction de seconde. Et des milliers de questions m'assaillirent. Je devais trouver un moyen de quitter cet endroit. Mais comment ? - Je dois aller a...