Skye

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- Gros malade ! T'es moche et en plus t'es bête ! Ca ne m'étonne pas que tu sois ici ! Tu sers à rien ! criai-je à m'en casser la voix au pauvre homme qui m'avais ramené.

Il me jeta sans ménagement sur le sol de la chambre en grognant. Les deux autres ne tardèrent pas à arriver et tandis que je me relevai difficilement, le molosse fit un signe de tête à l'inconnu.

- Bon chien lui balançai-je tandis qu'il s'apprêta à quitter la pièce

A mes mots il s'arrêta et alors qu'il s'apprêta à bondir sur moi, l'homme que j'avais percuté lui fit un signe de la main le dissuadant. Contraint à respecter les ordres du "patron" il disparut dans un regard noir tourné dans ma direction. Je lui répondis par un grand sourire.

L'homme que j'avais désespérément tenté de fuir deux fois ne me lâcha pas du regard. Il me fit perdre toute contenance en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire. Et je me retrouvai là, une nouvelle fois, prisonnière de ses yeux. Le second homme que je ne remarquai pas tout de suite se mit à s'approcher de moi avançant doucement dans ma direction.

Instinctivement je me reculai. Il leva alors ses mains d'un air pacifiste. Il n'avait pas l'air d'une brute et avait plutôt l'apparence d'un intellectuel avec ses petites lunettes rondes et son joli pull. Mais il fallait se méfier, il aurait pu ressembler à Mickey Mouse il n'y aurait eu aucune différences. J'étais prisonnière entre les griffes d'inconnus qui, je pouvais le parier ne me voulaient pas du bien. Et puis être sur mes gardes était devenu bien plus qu'une habitude, c'était mon rituel.

- Je ne te veux pas de mal, je souhaite seulement vérifier ton état de santé chuchota t-il calmement

Voyant que je n'eu aucune réaction il continua :

- Je m'appelle Scott, je suis le médecin qui t'as soigné lors de ta chute il y a quelques jours. Tu te souviens ?

Je le regardai en biais soupçonneuse puis après quelques secondes de silence hochai simplement de la tête.

- Bien, très bien.

Il se tourna rapidement vers son compagnon et continua

- Je vais simplement t'ausculter, un simple contrôle, il faudrait pour cela que tu t'asseye sur le lit, cela sera plus pratique pour toi et pour moi.

Toujours méfiante je décidai tout de même après un temps de réflexion de m'asseoir sur le bord du lit. Je restai malgré cela sceptique et fut très attentive à chacun de ses mouvement, analysant son comportement tout comme celui de son acolyte.

Il commença tout d'abord par écouter les battements de mon cœur à l'aide d'un stéthoscope qu'il posa sur le haut de ma poitrine.

- Inspirez puis expirez déclara t'il en mimant ma respiration

Je fis ce qu'il dit tout en regardant mon kidnappeur qui apparemment ne m'avait pas quitté des yeux. Je ne cillai pas et ne le lâchai pas du regard. Tandis que le médecin continuai son "contrôle" nous continuâmes notre jeu de regard s'étant rapidement transformé en vrai duel. Le premier qui céderai sera le perdant et le vainqueur l'emporterai.

Mais qu'emporterai t'il ?

Nos regard se fit plus profond, s'adoucirent et se durcirent à la fois. Un mélange d'excitation, de frustration et de peur survint sans crier gare. Je me sentis à la fois fiévreuse et glaciale. Je n'en pouvais plus, me sentant étouffée. Ma respiration devint plus forte et alors que le docteur s'apprêta à vérifier le suivi de mon regard je me levai précipitamment, coupant court cette consultation improvisée.

Je me reculai faisant face aux deux hommes, respirant à en perdre haleine m'armant de courage je me lançai.

- Ca suffit ! Je veux savoir qui vous êtes et ce que je fais ici ! Je veux des réponses et maintenant. Je n'attendrai pas une minute de plus.

Le docteur ne réagit pas et regarda à la place son compagnon. Lui ne m'avait pas lâcher et me regardai toujours avec cet air froid et inexpressif. Après quelques secondes interminablement longues il s'approcha jusqu'à presque me toucher. Je ne cillai pas et relevai la tête effrontée.

- Tu es ici, parce que J'EN ai décidé ainsi. Les questions c'est moi qui les posent. Toi, tu n'ouvre la bouche que lorsque je t'en donne la permission. Est-ce suffisamment clair ou veux tu que je te montre à quel point cela me contraries lorsque l'on ne respecte pas mes règles ?

Je déglutis face à ce ton si glacial et ses paroles si hostiles. Un frisson parcourut tout mon corps soudainement pétrifié par ses propos.

Depuis ma pauvre enfance je ne m'étais jamais laissé marcher dessus, je ne m'étais jamais laissé faire. J'avais toujours tenu tête peut importe les conséquences. Etais-ce de l'inconscience ou bien du courage ? Je n'en avais aucune idée. Peut-être bien un peu des deux. Peu importe, dans ma situation je n'avais que faire des conséquences je ne souhaitais qu'une seule chose : fuir. Mais je ne pouvais tolérer que l'on s'adresse à moi d'une telle manière.

Mais pour qui se prenait-il ?

- Je suis ici parce que J'Y ai été forcée. Vous me retenez contre ma volonté et d'après ce que j'ai compris vous m'avez soigné alors que vous auriez très bien pu me laisser tout simplement mourir. Alors soit c'est parce que vous avez besoin de moi soit vous pensez que je pourriez vous être utile. Dans les deux cas vous ne pouvez pas me faire de mal parce sinon je refuserai toute coopération et vous pourrez toujours vous mettre le doigt ou je pense pour que je vous aide.

Une fois avoir terminée j'eu une soudaine envie de me gifler. Ma respiration reprit de plus belle et les battements de mon cœur frappèrent plus fort dans ma poitrine. Des gouttes de sueur perlèrent mon dos et me chatouillèrent. J'aurais tellement souhaité me transformer en petite souris.

Toujours aussi inexpressif il ne réagit pas. Son regard toujours plongé dans le mien, sa bouche se mit à se tordre et soudainement il éclata de rire. Un rire franc qui se transforma rapidement en rire diabolique. Un rire qui n'avait rien de chaleureux.  Un rire à t'en faire glacer le sang. Il se reprit et m'adressa un regard plein de menaces.

Brusquement il se retourna et quitta la pièce. Dans l'incompréhension mon regard rencontra celui du médecin qui me regardait d'un air presque, désolé ?

Plus rien n'avait de sens, pourquoi était-il partit ?

Quelques secondes plus tard deux hommes rentrèrent dans la pièce, parmi eux se trouvèrent le molosse qui avait vainement tenté de me rattraper et à que j'avais précédemment insulté. Ils s'approchèrent de moi vivement et tandis que je réfléchissais au moyen de fuir il m'agrippèrent brutalement de chaque côté. Je tentai vainement de me débattre mais fut rapidement déposséder de tous moyens lorsque mes pieds ne touchèrent plus le sol. Réduisant ainsi à néant toutes mes chances de fuir. En sortant de la pièce l'inconnu nous fit face, et après m'avoir adressé un regard à m'en faire froid dans le dos il me recouvra la tête.

Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors, tais-toi.

PhœnixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant