Incapable de faire le moindre geste j'agrippai farouchement son poignet priant intérieurement qu'il relâche sa poigne. Mon regard plongé dans le sien tentai désespérément de se faire entendre. Mais lorsque je vis cette lueur dans ses yeux, cette noirceur qui semblait avoir aspirer toute humanité en lui, je relâchai ma prise.
Comme si les ténèbres avaient prit possession de son corps, c'est l'animal en lui, la bête féroce qui prit sa place.
Je sentis ses doigts se serraient encore et encore, toujours plus fort. Mon souffle me manqua et je cru m'évanouir.
Je fis alors la seule chose qu'il m'étais encore possible, la chose qui sonnait pour moi, comme une dernière chance.
Comme un murmure, je prononçai son nom sans trop savoir si mes mots avaient réellement dépassés ma pensée. Lorsque mes yeux finirent par se refermer et que je me sentis partir, la prise sur mon cou disparu.
A demi-consciente je fus incapable de reprendre mon souffle. A bout de force mes muscles se relâchèrent et mon corps tout entier se laissa tomber. Je fus retenu, prise dans les bras puis je sentis tout mon corps réagir au froid glacial émanant du carrelage de la cuisine. Je compris qu'on m'avait allongée sur le sol. On me bouscula, d'abord lentement puis avec plus de vigueur. Après quelques minutes je ressentis une grande pression sur ma poitrine qui me fis instantanément rouvrir les yeux. Le choc avait été si fort qu'il me fallut bien quelques minutes pour faire redescendre mon rythme cardiaque.
A quelques centimètres seulement il se trouvait, perdu dans ses pensées, mi songeur mi furieux. Une mine contrite, un regard absent.
J'étais sauve mais effrayée. Épuisée, physiquement et moralement. J'étais comme prise au piège dans une boucle infernale. Sans issues, sans personne. Je vivais un cauchemar et tout ça par sa faute. Je bouillonnai de colère, de peur et de haine pour cet homme.
Folle de rage mais physiquement exténuée je me relevai difficilement et m'enfuis en courant.
Je ne sais ou j'allais, si j'arriverai à destination ou si je serai capable de faire un pas de plus. Mais il me fallais de l'air, j'avais une envie irrépressible de respirer un peu d'air frais. J'avais besoin de regarder plus loin, de regarder à en perdre la vue quelque chose qui n'avait aucunes limites, aucunes barrières.
Lorsque mes forces me lâchèrent ce fut un second souffle. Lorsque je ressentis un courant d'air me caressait le visage et la rosée humidifiait mes genoux je m'effondrai à terre sans aucune résistance. Ma tête cogna le sol jonché d'herbe fraiche, de terre et d'insectes.
Mes yeux voulurent se fermer mais je les en empêchèrent. J'avais attendu ce moment tellement longtemps que je me refusai de ne pas en profiter. Même si ce moment serait surement de courte durée, je souhaitai juste admirer le ciel, sentir l'air frais sur ma peau et respirer à en perdre le souffle.
Soudain j'entendis des pas se rapprochaient puis quelque chose recouvra toute lumière du jour. Un homme que je ne connaissais pas se tint devant moi d'un regard perplexe il me contempla quelques secondes avant de parler.
- Mais qui es-tu toi ?
Comment ça qui je suis ? C'était plutôt à moi de poser la question. Après tout c'était moi la prisonnière, de ce fait il devait connaître mon identité. En revanche, la sienne m'était inconnu.
- Ôtez-vous de mon soleil répondis-je froidement
Je n'avais aucune envie de discuter avec lui. Malgré ses beaux yeux noisettes et sa jolie frimousse il restait un de mes kidnappeurs. Alors, s'il me restait encore, ne serait-ce qu'une minute avant que l'autre psychopathe ne me retrouve, je voulais profiter de ma dernière lueur de jour.
Pour toute réponse il arqua un sourcil d'un air amusé.
- Ton soleil ? Je ne savais pas qu'il appartenait à quelqu'un dit-il d'un ton rieur.
- Et bien maintenant tu le sais, alors si tu pouvais te donner la peine de ..
Pour terminer ma phrase je lui fis signe de la main de déguerpir.
C'est alors qu'il éclata de rire, un rire franc, doux et amical. Il me rappela bizarrement celui d'Emmet, il riait comme ça lui aussi, d'une manière insoucieuse et innocente.
Étrangement, je ne le regardai plus aussi durement que je l'aurais voulu. Sa peau mate, ses yeux en amandes et son sourire respiraient la gentillesse. Mais je ne devais pas me fier aux apparences, c'était sans doute une technique de plus pour récolter des informations supplémentaires sur la mafia de l'est. Je ne devais pas me leurrer.
- N'essaye pas de m'amadouer, ça ne marchera pas, je ne dirais rien. Alors si c'est pour ça que tu es venu tu peux repartir aussi vite que tu es arrivé, et si possible avant que l'autre taré ne se rende compte que je suis sortis.
A nouveau, il me lança un regard perplexe.
- Mais de quoi tu parles ?
- Allons, cesse de me mentir, tu ne vas pas me dire que tu ne travailles pas pour ce malade mental ? Demandai je sans vraiment attendre de réponse.
- Qui ça ?
Soudain, alors que je m'apprêtai à souffler d'exaspération, un cri rageur se fit entendre à quelques mètres.
D'un geste de la tête je le désignai tandis qu'il dévalai les derniers centimètres qui nous séparaient et répondis.
- Lui
- Briac ? demanda l'homme dont je ne connaissais toujours pas l'identité à l'adresse de mon tortionnaire.
Pour toute réponse, il me lança un regard furieux tandis que je pris soin de me relavai lentement afin de ne pas perdre l'équilibre. Une fois debout, je lui jetai mon pire regard puis le contournai en prenant soin de toucher légèrement son épaule en passant.
Alors que je me mis en marche le jeune homme de tout à l'heure m'interpella une nouvelle fois.
- Attend ! tu ne m'as toujours pas dis ton nom, moi c'est Jacob m'interpella t'il d'une voix douce et bienveillante.
Je me stoppais net, baissai la tête et souris d'un air diabolique. Alors, m'inclinant légèrement, je répondis d'un air que j'espérai provocateur.
- Enchanté Jacob, moi, je m'appelle Skye.
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Phœnix
Romance« Mais pourquoi étais-je ici ? Qui était-il ? Que comptait-il me faire ? La peur m'envahit en une fraction de seconde. Et des milliers de questions m'assaillirent. Je devais trouver un moyen de quitter cet endroit. Mais comment ? - Je dois aller a...