Skye

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Lorsqu'il tenta à nouveau de me soigner, je me relevai brusquement.

- Steven s'en est déjà occupé soufflai je en m'appuyant sur le lavabo.

Mon reflet n'était pas beau à voir. En plus de ma pommette gonflée qui virait rapidement au bleu et ma lèvre fendue, mes yeux étaient rougies de fatigue et mes cheveux n'en parlons pas.

Je grimaçais en baissant les yeux.

Je n'étais pas fière de moi. Et après ce soir, je n'étais plus sûr de vouloir continuer tout ce cinéma. Je m'étais rapproché des garçons et je n'avais plus envie de leur mentir. Je me sentais tellement coupable envers eux. Ils m'avaient accepté et m'avaient ouvert leur bras sans même me connaître. Ils m'avaient soutenu et m'avaient tellement apporté d'une manière qu'ils n'en avaient même pas conscience. Et moi, qu'est-ce j'avais fais pour leur rendre la pareille ? Absolument rien.
Je n'avais fais que mentir. Je les avais trompés sans hésiter une seconde parce que j'étais trop sotte pour voir le vrai visage de tous ces monstres que j'appelai « ma famille ».
Mais plus que tout, je m'en voulais d'avoir consacrée toute ma vie à un être aussi abject que Riley sous prétexte que j'étais née dans la mauvaise frontière.
Et depuis aujourd'hui, je venais de me rendre compte ce que signifier vraiment le sens du mot famille.

Auprès d'eux.

Auprès de lui.

Je serrai rageusement les dents le regard vague.

- Que s'est-il passé ce soir ? Demanda Briac calmement.

Murée dans le silence depuis quelques minutes, je répondis finalement sans le regarder :

- J'ai dû protéger mon identité murmurai je faiblement.

C'est alors qu'il s'approcha de moi et me força à me retourner pour lui faire face. Je me laissai faire, fatiguée de devoir me battre constamment, et il releva ma tête en déposant délicatement ses doigts sous mon menton.

Lorsqu'il déposa ses yeux sur moi il grimaça de colère en détaillant à nouveau mes blessures. Il souffla comme pour se retenir d'éclater de rage et me demanda d'une voix ferme :

- Racontes moi.

Je serrai les dents en détournant le regard.

- Regardes moi ordonna t'il en pressant mon menton dans sa direction.

Je soufflai en le fixant et commençai mon récit d'une voix las.

- Je cherchai un moyen de détourner leur investigation sur moi. Ils me posaient des questions auxquelles je ne pouvais pas répondre. Déclarai je d'un ton accusateur. Je cherchai une alternative jusqu'à ce que je rencontre malencontreusement l'objet de ma dernière mission pour l'Est. Annonçai je en déglutissant. Je n'avais pas le temps de m'en débarrasser alors j'ai fais tout le contraire. Je l'ai provoqué pour qu'il me frappe et que Jacob assiste à toute la scène.

Je soufflai un coup, écœurée par mes propres paroles.

- Et puis comme prévu, je me suis retrouvée à terre à regarder Jacob démolir la mâchoire de l'autre con.

En terminant mon récit je me reculai contre le meuble de la salle de bain en passant une main sur mon visage.

Pendant toute mon explication il ne m'avait pas quitté une seule fois des yeux. Il n'avait pas cillé une seconde et m'avait toujours soutenu le menton en maintenant sa prise délicate sur ma peau. Son regard n'avait jamais été méprisant et je n'avais pas eu l'impression de me sentir juger. Il m'avait simplement écouté. Mais à présent, j'avais peur qu'il me perçois autrement. Et ça me terrifiais.

Avant de lui laisser le temps de me blessé par toute la déception qui peindrais bientôt son visage je pris les devants, comme toujours, afin de ne pas devoir supporter ce qui me briserait sans doute le cœur. J'en avais déjà bien assez avec ma culpabilité.

- Je sais, je suis monstrueuse.

Je me tournai vers la sortie et alors que je tentai de fuir, sa main m'attrapa subrepticement le poignet et il me tira brusquement contre lui.

Mon souffle se coupa lorsque ma tête atterrit contre son torse. Ses doigts se mirent à caresser mes cheveux tandis que sa deuxième main me caressa le dos s'appliquant à tracer de petits gestes circulaires.

Trop surprise par son geste je n'eu aucune réaction. Très vite, ses caresses m'apaisèrent à tel point que mon corps décida de se laisser aller à son toucher. Ainsi, je pu apprécier pleinement la douceur de ses doigts sur mon corps et un frisson parcourut ma chair lorsqu'il me serra davantage contre lui.

Son contact m'électrisa et mon corps en réclama plus. J'en voulais plus, je le voulais lui. Je ne voulais pas quitter son étreinte, sa chaleur. Mes mains s'accrochèrent timidement à sa chemise en tirant dessus. À mon geste, je le sentis légèrement bougé et dans un acte tendre et protecteur il embrassa le haut de mon crâne en soufflant :

- Tu n'est pas monstrueuse ma douce.

Mon cœur fit un bond dans ma poitrine en entendant le surnom qu'il venait de m'attribuer.

- Je n'y arrives plus chuchotai je à deux doigt de craquer.

Il se recula légèrement et prit mon visage en coupe.

- Dans peu de temps tout ça sera finis, tu n'auras plus besoin de mentir, je te le promet déclara t'il solennellement.

Je hochai légèrement la tête et il déposa lentement ses lèvres sur mon front. Et pendant une fraction de seconde, mes yeux clos, et mon cœur palpitant, je n'espérais qu'une chose :

Que l'éternité réside dans ses bras, le temps d'un instant.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 23 ⏰

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