Briac

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Le futur défunt tomba au sol gisant dans son propre sang. La balle l'avait touché de plein fouet et avait atterrit à seulement quelques centimètres de son cœur, comme je l'eu souhaité. Agonisant, je me rapprochai de lui tandis qu'il chercha maladroitement à récupérer son flingue, tombé lors de sa chute, tendant bêtement sa main vers l'engin.

Calmement, je me rapprochai de lui et avant qu'il ne touche l'arme j'écrasai sa main de tout mon poids. Il gémit de douleur. Après quelques secondes sous mon emprise, je me dégageai et m'abaissai à sa hauteur. Sa tête couchée sur le sol, il leva des yeux implorants à mon encontre.

- Je t'avais pourtant dis une chose. Une seule et unique petite chose. Susurrai je d'une voix faussement calme.

Il tenta de parler mais n'en eu pas le pouvoir.

- Tu n'aurais jamais du faire ça l'informai je

Un sourire cruel se dessina sur mon visage alors qu'il commença à convulser violemment. Je n'en rata pas une miette et ne décrochai pas une seconde mon regard du sien, m'assurant que la mort vienne lui faucher la vie.

C'est Scott qui vint interrompre mon moment préféré dans l'histoire. Lorsque la vie s'échappe de son enveloppe charnelle et qu'il ne reste plus qu'une dépouille, rien qu'un cadavre.

Je grognai en me retournant lorsque soudain je repris mes esprits et rencontrai son regard. Lorsque je vis son visage tuméfié, sa lèvre fendue et son œil virant au violet mon cœur rata un battement. Je me relevai en une fraction de seconde et pris place aux côtés de mon ami prenant le relais. Mes doigts effleurèrent sa joue ensanglantée.

Ses yeux à moitié ouvert à moitié fermé semblaient avoir perdu toute lumière. Toute l'audace, le courage et l'arrogance de sa propriétaire semblait avoir disparu en fumée. Ses yeux ne reflétaient plus que du vide et de la tristesse. Lorsque mes yeux rencontrèrent les siens, je ressentis un si grand désespoir. De ce fait, ma poitrine se serra à tel point qu'elle m'en fit mal. Jamais plus je n'avais ressentis de telles sensations.

Mais pourquoi étais-je rongée par tant de culpabilité ?

Armai d'une délicatesse sans nom je l'a soulevai légèrement et l'a blottit contre moi. Scott ouvrit rapidement la porte et sans perdre une minute nous nous précipitâmes dans sa chambre.

Avec aisance je l'a déposai doucement sur le lit. Plusieurs gémissements plaintifs se firent timidement entendre. De ce pas,  Scott procéda à une petite inspection. Un de mes hommes entra dans la pièce attendant les ordres. Soudain Scott fit volte face et annonça :

- Apporte moi une bassine d'eau chaude, des serviettes propres ainsi qu'une trousse de secours.

Quelques heures plus tard, assis depuis bientôt 182 minutes dans mon fauteuil je me refusai de le quitter. Interdisant quiconque de pénétrer dans la pièce. Ce fut dans un profond silence, bercé par ses respirations que je restai immobile confortablement installé dans le siège, précédemment posté à quelques centimètres du lit. J'eu passer toute l'après-midi à la veiller, sans trop savoir pourquoi.

Je me sentais si mal et plus je regardai son visage maintenant recouvert de divers bandages et plus ce sentiment de culpabilité me consuma. Je regrettai d'avoir été aussi naïf que de croire qu'il ne lui ferait rien de mal, mais le pire de tout, c'est qu'au fond de moi je le savais et j'avais laisser faire ! Pourquoi ? Parce qu'elle m'avait provoqué, parce qu'elle m'avait défié !

Et voilà qu'à cause de moi elle s'était faite battue et torturé.

Je n'espérais à présent qu'une chose. Qu'elle se réveille et qu'elle me pardonne. Alors j'attendis, j'attendis sans me rendre compte du temps, qui lui n'avait pas attendu et avait défilé à la vitesse de l'éclair. J'attendis longtemps, tentant inutilement de me faire une raison. Mais c'était bien ça le problème j'avais complètement perdu la raison. Mes idées, mes pensées n'étaient que des lointains souvenirs et tout devint flou.

Je savais dans quoi je m'embarquai et j'avais l'impression depuis ces derniers jours de foncé tête la première vers une source inévitable d'ennuis et de complications.

Mais que pouvais-je y faire ?

Je n'avais fais qu'enchaîner les erreurs et ma première fut lorsque l'envie, le désir fut tellement fort. Ce moment ou l'espace d'un instant je ne vis plus rien, je n'entendis plus rien où je pu seulement l'a voir couchée sur le sol, agonisante, inconsciente et si innocente. Une pureté sur son son si doux visage me fit chavirer et il fut pour moi tout bonnement impensable de l'a laisser là. De l'a laisser mourir ou juste de l'a laisser ici, parmi ces monstres. Je fus tout simplement frappé par la foudre. Et comme si le destin s'en fut mêlé, comme si deux aimants ne chercher qu'a se retrouver je ne pu m'y résoudre. 

A bas la raison ai ainsi-je répété. Et quelques minutes plus tard nous quittâmes les ruines du funeste QG de la mafia de l'Est tandis qu'une jeune demoiselle ayant été secouru de la tour dont elle fut prisonnière, dormit profondément attendant patiemment d'arriver dans son futur château..

« Et souvent, c'est l'effet des caprices du sort. Qu'au milieu des écueils on rencontre le port. »

PhœnixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant