Briac

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A peine l'eu-je déposer sur le bord du lit que sans plus attendre je me mis soigneusement à vérifier son état. Ne remarquant rien d'alarmant je pu souffler et repris contenance. Désagréablement soulagé je lui lançai à présent mon pire regard.

Mais quelle idiote !

Prenant appui sur la structure du lit je me relevai difficilement. Il me fallut alors quelques secondes pour calmer toutes ces émotions soudainement nées en moi et qui m'étaient jusqu'alors totalement inconnu. Je n'étais pas sûr de m'y habituer, cela était tellement pesant. Cette inquiétude grandissante qui ne semblait jamais vouloir se taire.

Et alors que je replongeai mes yeux dans les siens, dans son regard, j'y lu de la peur. Je ne pu me résoudre à les regarder plus longtemps. Je fis volte face et passai ma main sur mon visage tentant inutilement d'effacer ce souvenir.

Réfléchissant à toutes les possibilités je me retrouvai exposer à divers choix qui se définissaient chacun comme étant décisif au futur. J'étais le seul à choisir et cela ne tenais qu'à moi seul de décider de mon avenir. Mes choix, mes règles c'est comme ça que tout fonctionner. Seulement aujourd'hui j'étais dans l'impasse. Pour la première fois j'avais peur des conséquences de mes choix. J'avais peur de me tromper et de le regretter amèrement.

Après maintes hésitations et pas entièrement sûr de mon choix je lui fis face. Immédiatement mon regard retrouva le sien. Ce serait mentir que de ne pas dire que c'est à cet instant, lorsque mes yeux rencontrèrent les siens que je su. Le choix me paru alors évident.

J'inspirai un grand coup ayant soudainement repris toute mon assurance et après m'être confortablement installai dans le fauteuil placé devant elle, je me lançai.

- Demandez moi ce que vous voulez et je répondrais.

Soudain ses yeux s'arrondirent de surprise et elle resta sans voix pendant quelques secondes, la bouche légèrement entrouverte.

Impassible je ne réagis pas et ne lui montrai en aucune façon ma satisfaction face à sa réaction.

Après un petit moment qui me paru pourtant une éternité elle cligna des yeux plusieurs fois et me regarda plus prudente que jamais.

- Tout ce que je veux ? s'assura t-elle timidement

Pour toute réponse j'hochai simplement la tête ce qui ne fit qu'accroître son étonnement. Elle sembla une seconde désemparée et ne su quoi répondre à cela. Mon regard insistant du l'a faire tilter et enfin elle reprit un peu d'aplomb. Elle se redressa devenant ainsi droite comme un piquet.

- Ou suis-je ? Demanda t'elle le dos droit, tentant de paraître imposante

- Nous sommes en Pennsylvanie. Répondis je le plus naturellement possible

- En Pennsylvanie ?? Mais c'est totalement à l'autre bout du pays ! S'écria t'elle en réalisant notre localisation.

Je ne répondis pas à cette question rhétorique et attendis qu'elle digère l'information qui d'après moi ne serait surement rien à côté du reste.

- Que faisons nous en Pennsylvanie ?? insista t'elle

- J'y demeure quelques mois dans l'année. Lançai je évasif.

Elle fronça les sourcils faisant alors apparaître un petit plis au dessus de son nez que je trouvai particulièrement mignon.

Je clignai plusieurs fois des yeux pour me faire taire.

Mignon ? Sérieusement.

- Ce n'est pas la question ! Je veux savoir ce que moi je fiche ici ! En Pennsylvanie ! répondit-elle impatiente

- Et bien c'est assez simple c'est moi qui vous y ai amené dis-je simplement

Elle souffla agacée. J'avoue que je trouvai la situation véritablement amusante et il fut difficile pour moi de retenir un sourire face à ces réactions des plus divertissantes.

- Pourquoi m'avez-vous amener ici ? Qu'est-ce que je fous en Pennsylvanie ? s'interrogea t'elle

Les bras allongés le long des accoudoirs du fauteuil je répondis, trouvant la conversation de plus en plus intéressante.

- Vous êtes ici parce que j'en est décidé ainsi.

- Ce n'est pas une réponse ! s'insurgea t-elle

- C'est la mienne répondis-je plus calme et serein que jamais

Elle grogna tel un petit ours et croisa les bras sur sa poitrine à l'allure d'un enfant à qui on aurait refusé une glace au petit déjeuner.

- Qu'attendez-vous de moi ? Pourquoi me retenir contre mon gré ? demanda t'elle.

Que pouvais-je répondre à ça ? Alors que moi-même je me posai encore la question.

- Vous le découvrirez bien assez tôt, je puis vous l'assurez dis-je une lueur de défi dans le regard

Apparemment insatisfaite de ma réponse elle répliqua :

- C'est de l'argent que vous voulez c'est ça ? Ou bien peut-être quelque chose pour vous défoncez ?

- Croyez moi j'ai bien assez d'argent et en ce qui concerne l'herbe j'ai tout ce qu'il me faut.

- Super, alors relâchez moi si je ne vous suis d'aucune utilité ! Répondit-elle ironiquement

- Qui à dit ça ? rétorquai-je sur le même ton

Elle déglutit difficilement soudainement à cours de répartie. Après quelques secondes à l'observer je remarquai un changement brutal dans son attitude. Elle devint subitement songeuse et prit un air grave. Comme si quelque chose avait changé. Comme si elle comprenait enfin. Et qu'elle me poserait LA question qui lui permettrait ainsi de voir plus clair et de découvrir le véritable enjeu de tout cela.

Mes yeux remplit d'impatience, d'arrogance et de supériorité ne quittèrent pas les siens qui semblait encore reconstituer le puzzle.

Tout à coup elle les releva sur moi et afficha une mine effarée. Mon cœur se mit soudain à battre plus vite dans ma poitrine du à l'excitation grandissante qui commença doucement à me submerger et à me consumer de l'intérieur. J'eu encore plus de mal à contenir cette frénésie qui doucement me rendit fou.

Jusqu'à ce qu'enfin, pour mon plus grand soulagement elle demanda:

- Qui êtes-vous ?

PhœnixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant