Briac

95 4 0
                                    

Qui était-elle ? Voilà la question qui tournait en boucle dans ma tête. Que faisait-elle dans un endroit comme celui dans lequel je l'avais trouvé ? Lorsque je l'avais vu pour la première fois jonchée le sol, mourante, je ne pu me résoudre à la laisser.

Étais-ce une erreur me demandais-je à présent lorsque Scott vint m'annoncer son réveil. Je ne su quoi répondre et cela me rendait fou.

Mais à la seconde ou je pénétrai dans la chambre, lorsque mon regard croisa le sien je su à cet instant, je su que ce n'étais pas une erreur. Cela faisais des jours que j'attendais ce moment et enfin il m'étais permis d'admirer ces beaux yeux.

J'avançai lentement jusqu'à elle afin de ne pas lui faire peur même si j'aperçu déjà une certaine angoisse grandir dans son regard.

Dieu qu'elle était belle.

Elle n'avait pourtant rien d'extraordinaire, elle était brune aux yeux marrons pas si grande que ça et de corpulence moyenne. Mais il y avait ce, quelque chose d'inexplicable. Ce quelque chose qui déclencha pourtant, l'envoi de milles vaisseaux et de milles guerriers pour sauver une seule femme, Hélène de Troie. Voilà à qui elle me fit penser.

Ce n'était pourtant pas le genre de femme que j'avais l'habitude de fréquenter, mais cette fois, c'était différent. Et cela me troublai plus que je ne l'aurais cru. Je souhaitai l'a découvrir mais vouloir apprendre à l'a connaître était une très mauvaise idée.

Je ne devais pas me leurrer, ce n'était pas pour rien qu'elle se trouvait dans cet entrepôt. Et malgré les sous-entendus de mes hommes qui avaient pour clichés que les femmes dans ce milieu n'étaient rien d'autre que des putains, je savais qu'elle était bien plus que ça. Une putain ne serais pas à l'origine de plus de la moitié de nos pertes. D'après les rumeurs, elle les auraient laminés et ça, à elle toute seule. Non, je ne l'admirai pas pour ça, je me rendais seulement compte que cette femme était loin d'être une potiche seulement à faire jolie. Et c'est ce qui faisait tout son charme. Cette créature suscitait le la curiosité. Et le mystère de son identité n'en serait bientôt plus un. Cette femme était une énigme impossible à déchiffrer. Une carapace impossible à briser. Elle était le X de toutes les équations.

Mais bon sang qui était-elle ?

Ce qui est sûr c'est qu'elle était bien plus dangereuse que ce que j'avais bien pu m'imaginer. Et lorsque je compris mon erreur il fut déjà trop tard.

Lâchant des jurons à tout va je dévalai les escaliers à toute allure. Et tout en commençant à courir j'hurlai à mes hommes de me suivre. Mais comment faisait-elle pour courir aussi vite avec toutes ces blessures. Tandis que mes hommes et moi même partîmes à sa recherche. Ma colère s'intensifia lorsque pour couronner le tout je l'a perdis de vu.

J'accélérai le rythme et m'engageai plus profondément dans la forêt.
C'est alors que je l'a vis, trop tard, tombant à la renverse et dévalant une raide descente. Sa chute fut violemment arrêter par un rocher. Le choc avait été d'une si grande violence qu'il me prit à douter de sa vie. Je dévalai à mon tour cette rude descente en hurlant ma position. Son sang coulait à flot et alors que j'entrepris d'arrêter l'afflux de sang, ses yeux se refermèrent. Je stoppai immédiatement toute activité et posai ma main sur sa joue essuyant la larme qui venait de s'écouler.

Et sans m'arrêter de lui susurrer des paroles dîtes rassurantes je maintins le garrot de ma main droite. Scott fut le premier à arriver, il jura en s'attardant sur ses blessures.

- Comment tu le sens ? demandai-je à Scott spécialiste dans ce domaine.

Il analysa la gravité de ses blessure et répondit en inspirant un grand coup.

- Ça sent pas bon murmura t'il d'un ton peu encourageant

Ma mâchoire se contracta si fort que mes dents furent sur le point de se briser. La colère et une sorte de panique surgit soudainement en moi. Mais pourquoi étais-je si inquiet du sort du simple inconnu ? Qui était-elle pour que je me soucis autant de son sort ?

- Scott, avec moi. On l'a soulève à trois.
Un.....deux....trois. Doucement.... C'est bon lâche.
Je l'a ramène dans la chambre.

Une fois avoir traversé précautionneusement la forêt, nous arrivâmes et avec l'aide de Scott nous la déposâmes aussi délicatement que nous le pûmes.

- Frank ram.. tentai je d'ordonner

Scott me coupa et déposa sa main sur mon épaule

- C'est trop tard, le temps qu'il arrive elle se sera déjà vidée de tout son sang.

Pris d'une colère noire j'envoyai un grand coup de pied dans la table de chevet faisant ainsi trembler la chambre toute entière.

- Il faut au moins essayer ! criai-je le souffle court

Scott me regarda un moment puis il se tourna vers l'inconnu.

- C'est moi qui vais le faire. Annonça t-il en retirant d'un coup de main sa veste.
- Tu est sûr de pouvoir faire ça ? répondis je aussitôt le cœur battant

Il me regarda à nouveau et pour seule réponse, hocha la tête

- J'ai besoin de serviettes, beaucoup de serviettes et ramener moi tous les kit de secours et de chirurgie que vous trouverez ordonna Scott

- Donne moi ta ceinture, je dois couper l'écoulement de son sang sinon elle ne tiendra pas longtemps

Je m'exécutai aussitôt retirant ma ceinture d'une main. Scott se retroussa les manches et entama le garrot.

Cinq kit répondirent présent à l'appel de Scott. Inspectant le matériel éparpillés sur la table j'attendis le jugement de notre médecin. Tentant de calmer mes nerfs qui menacèrent d'exploser en pensant au retard qu'avaient pris les travaux de la foutue infirmerie que j'avais prévu au rez-de-chaussée.

- Alors ? peinai-je à lui demander

Il me regarda et me répondis après quelques secondes que cela suffirait.

J'extirpais tout l'air stocké dans mes poumons, et recommençai-je enfin à respirer. Il me fallut quelques instants pour reprendre entièrement mes esprits. Des gouttes de sueur perlèrent mes cheveux et s'écoulèrent sur mon front. Une étrange sensation resta malgré tout bloqué dans ma gorge. Je ressentis alors une drôle de sensation. Et tout au fond de moi quelque chose s'insinua au plus profond de mon être.

Était-ce de la peur ?

« Quant on cède à la peur du mal, on ressent déjà le mal de la peur. »

PhœnixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant