Chapitre 9

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« You got that medicine I need

Fame, liquor, love, give it to me slowly

Put your hands on my waist, do it softly

Me and God, we don't get along

So now I sing »

Lana Del Rey, Gods&Monsters


Trad (de moi) :

« Tu es ce remède dont j'ai besoin

La renommée, l'alcool, l'amour, donne-les moi lentement

Place tes mains sur ma taille, fais-le doucement

Moi et Dieu, nous ne nous entendons pas

Alors maintenant je chante »



Cette sensation... Quelle était-elle ?

Mes mains se tendaient, tremblantes bien malgré elles, liées par les craintes imagées d'hormones déchargées par mon cerveau. Une simple réaction chimique...

La peur, voici ce qui m'envahissait.

Tombant au sol, mes genoux rencontrant douloureusement le plancher, aucune plainte ne m'échappa. A quatre pattes, j'avançais dans la marre de sang, laissant mes vêtements s'en imbiber. Ce n'avait aucune importance lorsque chez moi, dans le chalet perdu parmi les montagnes de Côte d'Azur, se trouvait un homme sans vie.

Dorian avait fait de son mieux pour arriver ici, se détournant du lieu de rendez-vous initial. Des hommes l'avaient attaqué...

Mon père...

Les deux mains de Dorian se posèrent sur mes épaules.

— Layla, ce n'est pas lui.

— Vraiment ?

Il tourna la face du corps vers moi. La carrure était la même, imposante et faite de muscle. Un homme massif qui intimiderait n'importe qui. La coupe de cheveux était identique, coupée court pour conserver un sérieux presque militaire. Mais le visage était différent. Tout comme ses mains. Il n'était pas mon père.

— Dorian, Layla, m'appela alors une voix que j'avais cru ne plus jamais entendre.

Pivotant avec une rapidité effrayante, des éclaboussures de sang giclèrent avec mon corps. Je me relevais, menaçant de glisser dans la flaque de sang. Aussitôt, mon père m'attrapa.

— Tu n'es pas mort... Tu n'es pas mort...

A force de repérer ces mots, sans doute parviendrais-je à me rassurer, à faire cesser ces tremblements ?

— Je ne suis pas mort, acquiesça mon père, prenant le temps de caresser mes cheveux et de me border.

Mes bras n'étaient pas assez grands pour complètement l'enlacer mais mes doigts pouvaient l'agripper. Comme une sangsue, il était impensable que je m'écarte à nouveau de lui. Il était la seule famille qu'il me restait, le dernier qui semblait encore honnête et se soucier de ce que je voulais. Mon père, mon seul parent. Ma famille...

— Où sont les autres ? questionna Dorian, totalement désintéressé.

— Dans des coffres. Il s'agit du dernier.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant