Chapitre 7

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« La maison si nette, qu'elle en est suspecte
Comme tous ces endroits où l'on ne vit pas
Les êtres ont cédé, perdu la bagarre
Les choses ont gagné, c'est leur territoire »

Jean-Jacques Goldman, La vie par procuration


Il se souvenait de la douleur qu'il avait ressenti avant de s'endormir. Il se souvenait également de la souffrance durant son sommeil. Pourtant à son éveil, bien qu'il ait affirmé la veille à Layla qu'il irait mieux, il n'aurait jamais cru que cela se serait produit. Pas aussi vite.

Non seulement Ryan n'avait plus mal, mais en plus sa main...

Ce matin, en ouvrant les yeux alors que le soleil commençait tout juste à se lever, il avait découvert Layla, dans ses bras, qui lui tenait fermement la main. Une main qui encore hier était transpercée au point où une autre cicatrice se serait formée pour lui laisser un souvenir. Pourtant, aujourd'hui, il n'y avait plus aucune trace de cette blessure. Elle s'était complètement refermée. Il avait entièrement guéri.

Était-ce Layla ?

Une odeur attira son attention autour de la femme qui dormait dans son lit. Une douce odeur, sucrée, fleurie. La naissance d'une essence printanière. Il se surprit à écarter quelques cheveux du visage de l'innocente jeune femme pour mieux la regarder, l'admirer. Merde mais c'est qu'il commençait sérieusement à s'exciter juste en l'observant !

Prenant la main de cette dernière, il la porta jusqu'à ses narines. Ryan possédait certains talents qui lui permirent de sentir ce qui lui semblait être des hormones particulières. Appétissantes.

On frappa soudain à sa porte. Ryan se leva aussitôt, presque honteux à cause de ces sensations provoquées par Layla.

Il alla ouvrir. Il s'agissait de Moss qui portait un plateau. Il détournait le regard.

—C'est pour euh...la princesse. Elle a pas mangé depuis pas mal de temps.

Moss appréciait beaucoup Layla. Il avait pu le remarquer dès que cette dernière était arrivée. Il pouvait facilement deviner pourquoi. Layla semblait pure, gentille, l'image d'un ange venu sauver les pécheurs de Colombe. Une Colombe venue redonner leur liberté aux âmes perdues du purgatoire.

D'ailleurs, beaucoup semblait porter un certain intérêt à la jeune femme. La preuve en était qu'aucun n'avait enfoncé la porte de la salle de bain lorsque cette dernière s'y était enfermée à son arrivée. Ils avaient respecté son intimité, son désir de s'isoler, espérant surement qu'elle se rassure d'elle-même, qu'elle se calme et se sente en sécurité.

—Elle ne pourra pas engloutir tout ça, Moss.

Il se contenta de prendre les fruits et la cruche remplit d'eau, laissant les plats chauds.

—Vous n'avez qu'à vous les partager.

—Euh, Ryan. Est-ce que...Comment elle va ? Enfin je veux dire, comme tu vas ? Ava nous a dit pour ta blessure.

—C'est bon, fais juste en sorte que personne ne vienne me déranger.

Et il referma derrière lui.

Layla commençait à se réveiller.


***


Tout allait bien, n'est-ce pas ? Tout était normal. Je n'avais pas à m'inquiéter. Maman m'aimait.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant