Chapitre 11

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« We'll never get free, lamb to the slaughter

What you gon' do when there's blood in the water?

The price of your greed is your son and your daughter

What you gon' do when there's blood in the water ? »

Grandson, Blood // Water


Trad (de moi) :

" Nous ne serons jamais libres, un agneau à l'abattoir 

Que vas-tu faire quand il y aura du sang dans l'eau ?

Le prix de ton avidité est ton fils et ta fille

Que vas-tu faire quand il y aura du sang dans l'eau ? "



Quelque chose frappait. Ça voulait sortir, détruire le mur solide. Si haut...

Ma protection.

Une main se posa sur mon épaule. Jean se trouvait là, dans ma tête, à mes côtés. Aucun subconscient pour sécuriser ces lieux. L'avait-il détruit ? C'était-il contenté de contourner ? Son regard se posait sur l'édifice. Si grand...

— Tu es sure, Layla ? Dès que ce sera fait, je t'abandonnerai et tu seras seule.

Les pleurs étaient crié de l'autre côté. De temps à autre, un coup de feu retentissait. Parfois un rire envahit par une folie que l'on ne saurait nommer. Si je faisais se briser le mur, à quoi devrais-je m'attendre ? Un ras-de-marais ? Un retour de flamme ? Quelque chose d'à peine supportable ? Mes mains se joignirent au niveau de ma poitrine. Il n'était plus de temps pour l'hésitation.

— Jean, fais-le.

S'approchant du mur, il sortit une clé de sa poche. Une porte apparue dès qu'il l'approcha du mur, laissant se dessiner une serrure. Il pénétra l'objet à l'intérieur, tourna une fois, une deuxième et une troisième. Il sortit la clé, la rangeant dans sa poche. Et il ouvrit.

Il était à présent trop tard pour faire marche arrière.


***


Inconscient, étage premier

« Mon père m'a dit »


Il se tenait là, sa coupole de saké à la main. Installée sur le bord de sa maison, assit d'une jambe replié pour lui offrir l'appui de son genou, l'autre pliée sous cette dernière, il observait l'horizon.

— J'ai fait un rêve. Dans ce rêve, tout était magnifique. La vie se créait et s'épanouissait, les créations naissaient, notre art s'échappait de nous pour s'exprimer. Nous étions des hommes, nous étions des femmes, nous étions parfois les deux, parfois ni l'un ni l'autre. Enfants et adultes, vieillards et nourrissons. Nous vivions.

Sa voix était à la fois si douce et si amer. Ces paroles ressemblaient à un récit que l'on aurait pu entendre le soir, étant enfant. Une histoire avant d'aller se coucher.

— Nous étions différents mais nous n'étions pas inhumains pour autant. Ils nous appelaient demi-dieux, néphilims, géants, rois, reines, parfois même dieux. Ils nous aimaient, nous les aimions. Nous étions de la même espèce, nous étions tous humains, mais avec un petit quelque chose qui tenait de l'évolution. De l'adaptation.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant