Chapitre 21

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« Oh, I hope some day I'll make it out of here

Even if it takes all night or a hundred years

Need a place to hide, but I can't find one near

Wanna feel alive, outside I can't fight my fear »

Billie Eilish, Lovely

Trad (de moi) :

"Oh, j'espère qu'un jour je sortirais d'ici

Même si cela prend toute la nuit ou une centaine d'années 

Besoin d'un endroit où se cacher, mais près d'ici je n'en trouve pas

Je veux me sentir vivant, dehors je ne peux pas combattre ma peur."


Traverser la ville comportait autant de danger le jour que la nuit. Voilà pourquoi j'avais préféré continuer mon chemin une fois la nuit tombée.

Lorsque le soleil se couchait à l'horizon, la plupart des humains s'endormaient, ou pas. Mais une chose était sûre. Leur métabolisme n'était plus aussi performant qu'en plein jour. J'aurai pu citer la mélatonine, ou bien les cycles circadiens pour appuyer mes dires, mais à dire vrai j'avais d'autres chats à fouetter.

Mes yeux se levaient. D'ici je pouvais déjà l'apercevoir. L'Hôtel, le seul lieu qui me protégerait et m'accueillerait dans ce monde de barbare.

Ne faisant plus attention à rien, tel un papillon de nuit attiré par la lumière de la Lune, mes pas m'emmenèrent sans plus de préoccupations de ce qui m'entouraient. Les dangers ? Je serai bientôt à l'abris, dans quelques mètres. Ryan ? Il ne pourrait rien faire lorsque j'aurai atteins l'Hôtel. Killian ? Je n'étais même pas sur son territoire !

Plus que quelques pas. Les marches m'apparaissaient déjà.

—Héhé, mais qu'est-ce que nous avons là ?

Et une ombre se dressa devant moi, anéantissant tous mes espoirs alors que l'Hôtel se trouvait dans son dos. Il n'était pas seul. Pourquoi étaient-ils toujours en groupe !?

—Je dois passer.

—Ah, ça n'y compte pas trop ma belle.

—Franchement frère, t'as grave raison. Les meufs bonnes prennent toujours ce chemin pour se réfugier à l'Hôtel la nuit.

« Le meufs bonnes », ne pouvais-je m'empêcher de repasser dans ma tête. J'avais vraiment besoin de parler avec des personnes au langage un peu plus...correct. Mes professeurs de fac me manquaient en cet instant.

« Je ne crois pas que ce soit le bon moment pour se plaindre de Colombe et de ses habitants », me souvenais-je en reculant d'un pas.

—Elle a peur frère.

—Avoir peur est un doux euphémisme, commentais-je tout bas.

La main de l'un des hommes se leva, prêt à m'attraper. Je reculais.

—Ecoute meuf. Joue pas aux chieuses avec moi ou alors je m'occupe de toi là, ici.

—Vous devriez éviter, leur conseillais-je.

Et ils éclatèrent de rire. L'homme qui me faisait face ne prit pas en compte mon avertissement, s'apprêtant de nouveau à m'attraper. Mes yeux se fermèrent, mon esprit offrant une petite prière en moi dans l'espoir que mes « pouvoirs » s'actionnent.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant