Chapitre 3

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« Oh Mama, I've been years on the lam and had a high price on my head

Lawman said, "Get him dead or alive". Now it's for sure he'll see me dead

Dear Mama, I can hear you crying, you're so scared and all alone

Hangmanis coming down from the gallows and I don't have very long »

Styx, Renegade

Trad (de moi) :

"Oh Maman, j'ai été des années en cavale et ai eu une grosse prime sur ma tête

L'homme de loi dit "Prenez-le mort ou vif". Maintenant c'est sur qu'il me verra mort

Chère Maman, je peux t'entendre pleurer, tu es si effrayée et tellement seule

Le bourreau est descendu de la potence et je n'ai pas beaucoup de temps"


—Encore ?

—Elle va finir par crever à ce rythme.

—Et c'est sur moi que ça va retomber ces conneries.

La porte de la salle de bain était fermée. Verrouillée de l'intérieur par mes soins. La défense était faible, j'avais parfaitement conscience qu'un simple coup de pied pourrait la détruire. Moi-même avec mes forces misérables j'en aurai été capable. Mais il s'agissait là de la seule chose qui me permettait de croire que j'étais en sécurité.

Assise contre à mur, la cuvette des toilettes était devenue un voisin et un ami fidèle qui devait me maudire. Huit fois. J'avais vomis huit fois depuis mon réveil, soit il y a environ une dizaine d'heures. Le soleil s'était couché dehors, et la nuit aurait pu revêtir son calme habituel. Seulement les cris, les bruits d'explosion et les coups de feu, tout était omniprésent.

Lorsque l'homme, le « boss », était sortit de la pièce pour m'y laisser seule, je m'étais rapidement lavée avant de m'enfermer. Personne ne m'avait dérangé même si Moss était resté dans la chambre tout du long, m'entendant vomir encore et encore, frappant de temps en temps pour savoir si j'étais toujours en vie. En retour je frappais aussi, faiblement et sans conviction.

Bien vite, une autre personne semblait être venue le rejoindre. Puis d'autres venaient pour voir qui était le nouvel animal de compagnie que leur boss avait ramené. Déçus de ne pas pouvoir me voir, ils repartaient souvent bredouille.

« Est-ce que Dylan et Ingrid vont bien ? »

C'était ma seule obsession du moment. Je voulais savoir, être certaine.

M'approchant de la baignoire, je me lavais une dernière fois, persuadée que je ne régurgiterai plus rien. Mon estomac ne devait même plus posséder de bille à recracher.

L'eau chaude m'apaisait, l'eau froide me congelait.

J'arrêtais les robinets, ne sortant que pour prendre la grande serviette dans laquelle je m'enroulais depuis tout à l'heure. Mais mes jambes, tremblantes à cause de la perte de force, et mes vertiges dû à la fatigue me firent tomber à terre. Je ne me relèverai pas, je ne m'en sentais aucun courage. Je préférais fermer les yeux et claquer des dents.

Peut-être qu'en dormant...

—Hé ! T'es morte ? questionna de nouveau Moss en frappant comme un bourrin contre la porte.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant