Chapitre 1

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« Le vent l'emportera

Tout disparaîtra mais

Le vent nous portera »

Noir Désir, Le vent l'emportera


Madame Z ne présentait plus que l'image d'un passé, celui de ce qu'avait été l'USRP en France. Il était temps à l'avenir de prendre place. Monsieur Z était là pour ça. Il allait redorer le blason de l'organisation en charge de la recherche et du contrôle des Psychiques. Finis les tortures sans but, toutes les méthodes qui jouaient avec l'éthique seraient supprimées. Les Psychiques étaient aussi des humains, mais différents. Leurs droits et devoirs le seraient également.

Le but n'était pas de se mettre des individus puissants à dos mais de leur promettre une vie normale parmi les humains sans défense. Pour un avenir meilleur.

Mais pour qu'un changement opère, il fallait un chef à la main de fer.

— Monsieur Z, appelait une secrétaire affolée.

L'homme se tourna vers la femme qui le poursuivait dans le couloir. Il avait été choisi comme image de ce changement. Monsieur Z était beau, plutôt jeune pour ce poste et fort. Un homme d'une trentaine d'années au charisme évident. Un homme noir qui avait depuis longtemps abandonné ses cheveux.

Incorruptible et déterminé, une seule expression maquillait son visage. L'impassibilité.

— Ils sont là, Monsieur, se reprit le petit bout de femme.

La secrétaire, ayant repris son souffle, tirait sur la veste de son tailleur pour se rhabiller convenablement.

— Où ?

— Salle d'interrogatoire n°7.

Ce n'était qu'à quelques mètres. Le hasard faisait bien les choses.

Monsieur Z, accompagné de la secrétaire, entrait.

Ils étaient là, installés à une table. La pièce ressemblait à une salle de repos. Des bais vitrées pour laisser la lumière entrer, des couleurs chaudes décorant les murs et le sol. Tout était fait pour être agréable. Seuls les caméras et le miroir teinté rappelaient l'utilité de l'endroit.

Il prit un dossier, le feuilletant rapidement.

— Militaire, vous étiez le meilleur. Intégré à une équipe d'élite composée de Psychiques, vous possédez une belle collection de médaille. Vous avez pris votre retraite à la naissance de votre fille. Ça n'a pas dû être évident de s'occuper d'une enfant Banshee.

Il lâcha le dossier sur la table, faisant sursauter la jeune femme. Son père ne broncha pas. Il tenait la main de sa fille qui avait rapproché sa chaise de lui. Elle était presque collée à son père qui le fusillait du regard. Monsieur Z représentait une menace, mais il allait rapidement remédier à ça.

— Layla Eden, vous êtes une Psychique peu banale. Banshee et Caméléon, on ne voit pas ça tous les jours.

— Ne dis rien, Layla.

Gautier ne le quittait pas des yeux. Les muscles de ses bras s'actionnaient, sa respiration se contrôlait. Il allait mordre comme un chien pour protéger sa raison de vivre.

— Votre fille est accusée de meurtres, Monsieur Eden.

— Vous l'avez envoyé à Colombe.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant