Chapitre 22

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« Jean Petit qui danse (bis)
De son doigt il danse (bis)
De son doigt, doigt, doigt (bis)
Ainsi danse Jean Petit. »

Jean petit qui danse


Ce qui me réveilla ne fut pas le chant des oiseaux ou de l'aura de la paix que m'aurait offert l'Hôtel, ni même de l'odeur d'un petit déjeuner merveilleux et complet. Non, ce qui me réveilla fut une toute autre odeur, accompagnée d'un tout autre son.

Des cris.

Mes paupières s'ouvrirent, mon cœur battait la chamade. Et alors je compris. Une tempête jouait sa redoutable symphonie dehors, projetant ses éclairs dans le ciel pour illuminer ma chambre immense et magnifique, déchirant mes tympans non pas de cris mais de sons déchirants venant de l'orage qui faisait presque trembler les murs de l'Hôtel. L'odeur venait de moi et de mes draps. Je transpirais de peur.

—Tu n'arrives pas à dormir ?

Poussant un cri alors que quelqu'un me posait cette question, la lumière s'alluma.

Ma main se saisit immédiatement d'un objet au hasard, le brandissant contre la silhouette que je ne parvenais pas encore à décrire. Jusqu'à ce que le visage m'apparaisse enfin. Il m'était familier, pourtant je ne le reconnaissais pas.

—Je suis à l'Hôtel. Vous n'avez pas le droit d'entrer dans ma chambre. Il y a des règles.

—Les règles ne s'appliquent qu'aux résidents de Colombe, Layla.

—Qui êtes-vous ?

—Alors tu m'as vraiment oublié.

Il en semblait attristé.

L'homme aux cheveux dorés s'approcha de moi qui avait un esprit encore embrumé par le sommeil et la peur.

—L'orage te fait toujours autant peur à ce que je vois.

Il monta sur mon lit, m'approchant pour m'envelopper dans ses bras alors qu'un nouveau vrombissement me faisait sursauter. Et soudain je compris. Je n'eu qu'à regarder ses yeux, cette couleur si particulière.

—Dorian ?

Mon cœur bondit dans ma poitrine, ne s'arrêtant pas pour autant de battre fort.

—Tu te souviens de moi.

C'était lui. Mais comment ?

Mes bras, tremblant à l'idée que tout ne soit qu'une illusion, vinrent l'enlacer, mes doigts vinrent l'agripper et mes paupières fermées se mirent à verser des larmes tandis que je ne pouvais empêcher ma gorge de pousser de petits cris étouffés de sanglots.

—Dorian ! C'est vraiment toi !

—Apparemment ton père n'a pas réussi à te faire oublier.

—Plus jamais je ne t'oublierai !

—Tout va bien Layla. Ce n'est rien.

—Mais comment as-tu fini à Colombe ? Non, en fait je m'en fiche. Je ne veux plus jamais que tu sois loin de moi.

—C'est pourtant une question intéressante à laquelle j'aimerai répondre.

Alors je m'écartais de lui, attendant.

—Je ne suis là que pour te le rappeler. Il faut que tu te réveilles.

Puis je me rendis compte d'un détail important. Je n'étais pas dans le monde réel mais dans celui des rêves. Mon corps était à côté de moi. Et même si la tempête était bien présente, elle ne m'atteignait pas dans ce monde.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant