Chapitre 5

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« If you're gonna treat me right
I'll take you to heaven every night
But God forbid you leave me by myself
I'll take you to hell, take you to hell »

Ava Max, Take you go to hell


Trad (de moi) :

" Si tu me traites bien

Je te mènerai au paradis chaque nuit

Mais Dieu te défend de me laisser seule

Je t'emmènerai en enfer, t'emmènerai en enfer "



Forêts calmes, épaisses, perdues en pleine montagne. Ou bien les montagnes se perdaient dans une immense forêt. Les cartes, les photos, pas même des intellectuels n'auraient su me donner une réponse satisfaisante. Peut-être connaissaient-ils la vérité ? Ils ne connaissaient pas la mienne. Elle était un mélange de fantasmes et d'interdits enfouis au plus profond de moi, mais avec une présence intransigeante, la raison capable de ne pas tomber dans de fausses réalités.

Elles étaient, chez moi, un fort venu me protéger, un domaine impénétrable.

Le terrain était sûr, et le gardien était puissant, imbattable. Mon père veillerait toujours à ce que je sois en sécurité près de lui. Notre maison se trouvait là, dans le Sud de la France. La mer de la Côte d'Azur était visible d'ici mais de là-bas personne n'aurait su nous voir.

— Layla, appela l'homme taillé comme un guerrier fauve tant il était grand et surtout monté de muscles excessifs.

Mon père était ainsi fait. Aujourd'hui, je connaissais la raison de son physique impressionnant qui le faisait parfois passer pour un viking. Il était un Psychique. Sa force était énorme. Le fait qu'il ait également pousser son corps dans son passé militaire avait simplement gonflé et figé son apparence dans quelque chose de spectaculaire, faisant sans doute de lui quelqu'un de plus fort encore parmi les Psychique de son genre.

Il me tendait un jus de pomme. Nos origines normandes refaisaient surface. Mon père adorait le cidre, j'adorais le jus de pomme. Rien de plus naturel dans le Calvados.

Il s'installa avec moi sur la terrasse, dans le canapé. Notre chalet était isolé de tous ici. Une simple route de terre nous permettait de rejoindre un itinéraire goudronné menant après plusieurs longues minutes à une village, toujours dans la montagne. Pour atteindre Nice, il fallait compter un peu plus longtemps.

Seuls les arbres nous entouraient. Des sapins, ou plutôt des pins. Entre autre.

Mon père étira son bras, m'attirant contre lui alors que j'étais recroquevillée sur moi-même, genoux ramenés contre la poitrine et un verre dans les mains.

— Si tu ne veux pas parler, tu n'as rien à dire.

Parler. Tout le monde attendait de moi que je parle. Mais qu'aurai-je pu dire ? Que j'avais souffert dans une prison clandestine de l'USRP ? Je ne m'en souvenais pas. Que j'avais vécu mon premier Enfer à Colombe ? Je ne souhaitais pas m'en souvenir. Que j'étais une Psychique ? Je parvenais à peine à me contrôler lorsque je faisais des crises.

D'après ma psychologue, le fait de ne pas me souvenir devait être aussi bénéfique que mauvais. Cela me protégeait d'horreurs que l'on ne souhaiterait à personne, pas même aux pires détritus de l'humanité. Mais cette protection, ce mur érigé pour me préserver m'empêchait d'atteindre mon plein potentiel et surtout d'avoir un contrôle total.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant