Chapitre 6

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« He is a bad boy with a tainted heart

And even I know this ain't smart

But mama I'm in love with a criminal

And this type of love isn't rational, it's physical

Mama please don't cry, I will be alright »

Britney Spears, Criminal

Trad (de moi) :

"Il est un mauvais garçon avec un cœur souillé

Et je sais que ce n'est pas intelligent 

Mais maman j'aime un criminel

Et ce genre d'amour n'est pas rationnel, c'est physique

Maman s'il-te-plaît ne pleure pas, j'irai bien.


Tout le chemin s'était fait à pied, avec Ava en colère et Anselm inquiet tandis que Ryan avait sa poigne me tenant fermement la main. Quant à moi, tirée ainsi durant plusieurs longues minutes, parcourant les routes que j'avais emprunté pour tenter de m'éloigner du manoir, je n'avais fait que pleurer.

Pourquoi est-ce que dans les films, dans les livres, les héroïnes étaient toujours fortes, ne pleurant jamais même lorsque le monde était contre elles ? Je n'y arrivais pas. Je pleurais encore et encore. Je voulais seulement fuir, partir de Colombe avec mes amis. Prendre une voiture et rouler à toute allure loin de cette ville qui ressemblait de plus en plus à un mélange entre Heroes et Sin City. Je voulais seulement rentrer chez moi, retrouver mon père qui me protégeait de tous les dangers.

Il devait être terriblement inquiet et angoissé. Peut-être même qu'il avait tenté de pénétrer dans Colombe et qu'à présent il était dans le même état que Philipe et Roch... Mort.

Cette simple pensée impossible inonda de nouveau mon visage de larmes brûlantes.

—Même ma petite sœur chiale moins qu'elle, murmurait Ava à Anselm.

—C'est une étrangère, elle a dû vivre loin de la violence durant toute sa vie. Je suis certain que toi, si tu allais de l'autre côté, tu serais totalement paumée.

—T'es psy maintenant ?

Ryan poussait les portes du manoir, ne prenant même pas la peine d'adresser un regard à ses hommes qui tentaient de le saluer ou de lui parler. Il montait les marches, me traînant toujours avec lui. Puis, arrivant devant une porte en particulier, il entra avec moi, fermant derrière lui, me laissant alors quelques secondes pour me rendre compte que j'étais de retour dans cette chambre.

Le répit fut de courte durée. Aussitôt que je me tournais vers Ryan, celui-ci me poussa au niveau des épaules, me faisant perdre équilibre et tomber dans le lit qui rebondit sous mon poids. N'attendant pas que je me redresse, il se posa au-dessus de moi, les mains posées de chaque côté de mon visage. Son regard, dur, observait encore, comme un prédateur évaluerait sa proie. Comme un collectionneur scruterait une pièce unique qu'il désirait pour lui. Et ce regard m'embarrassait.

Il s'empara de mon menton, me forçant à soutenir son regard.

—Qui es-tu, Layla ? Qui es-tu vraiment ?

—Je...

—Ne réponds pas, je réfléchissais à haute voix.

Et il s'effondra sur moi, ses yeux se fermant. Il me paraissait bien pâle soudain.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant