Chapitre 8

502 73 24
                                    


« Sous mon masque de fer

Des larmes qui lacèrent

Mes anciennes blessures. »

Mélissa Mars, Bim bam boum


Un trésor. Mais quel trésor bon sang !?

Tout ce que je voyais n'était qu'une fille, normale. Ni trop moche, ni trop belle ; ni trop grosse, ni trop maigre ; ni trop débile, ni trop intelligente. La banalité à son paroxysme. Je ne pouvais même pas me vanter d'avoir un brillant avenir, je n'étais qu'une étudiante parmi tant d'autres. Et la raison pour laquelle j'avais obtenu une licence était la chance. Juste la chance, et peut-être aussi quelques révisions au dernier moment. Ma mémoire à court terme était plutôt bonne.

—Et toi, qu'est-ce que tu en penses ?

Pour sûr, le miroir allait me répondre.

Mes mains soulevèrent ma tignasse, créant des coiffures inimaginables, juste histoire de voir si ma tête pouvait être mise en valeur par l'improbable. Rien n'y faisait. Il n'y avait rien d'exceptionnel chez moi. Je soupirais, désespérée. Je ne savais pas vraiment si je voulais que Ryan se désintéresse de moi ou non. Il avait été capable d'égorger à main nue un homme. Si je n'étais plus ce « trésor » qu'il voyait en moi, me détruirait-il tout aussi simplement ?

Mais si cela continuait, j'allais finir mes jours dans cette chambre.

« Au moins je n'ai pas été frappée, ni violée. Insultée à la rigueur, mais j'ai vécu pire », me rassurais-je au mieux.

Rester positive. La clé de la victoire pour ne pas sombrer dans une sévère dépression.

Ryan m'avait donné une brosse à dent et un tube de dentifrice. Entre ça et les shampoings, je me demandais vraiment comment une ville aussi isolée du reste de la civilisation pouvait avoir accès à autant de choses.

—Surement le gouvernement. Ou des extraterrestres.

Au point où j'en étais de toute façon, j'étais prête à croire n'importe quoi.

Me brossant rapidement les dents, j'entrais ensuite dans la baignoire, allumant l'eau de la douche. Une odeur étrange enveloppait ma peau depuis ce matin et ça commençait vraiment à se sentir. Ce n'était pas non plus une odeur puante, mais elle me dérangeait. Au moins, après le gel douche et le shampoing, elle disparaîtrait.

Arrêtant l'eau, j'attrapais la serviette. Mais en frottant la peau, je pris conscience que l'odeur ne partait pas.

—Tant pis.

Un haussement d'épaule chassa l'idée de redonner sa neutralité à mon odeur. J'entrouvrais la porte, guettant l'intérieur de la chambre. Il n'y avait personne, mais sur le lit fait était plié du lingue. Pour moi. Encore du blanc.

—Attends mais c'est quoi ça ?

Je soulevais la robe, m'imaginant déjà là-dedans. Hors de question.

Elle était courte, arrivant surement au-dessus des genoux. Mais cela n'avait pas d'importance puisqu'elle était également ouverte sur le côté à partir du haut de la cuisse et que le décolleté était si grand que l'on ne remarquait même plus les fines bretelles. Il ne manquait plus qu'un dos nu pour...Il y avait un dos nu.

—Non, non et non. Je ne porterai pas ça.

Néanmoins, j'enfilais la lingerie qui était enfin à ma taille. Ouvrant en grand le placard, je sortais l'un des débardeurs de Ryan ainsi qu'un short et une ceinture. Bon, le débardeur était trop long pour cacher mes côtés, dévoilant surement un aperçu sur mon soutien-gorge. Mais au moins ce n'était pas un truc moulant et sexy qui me donnerait envie de rester sous les couettes du lit jusqu'à l'arrivée de nouveaux vêtements.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant