Chapitre 2

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« If travel is searching
And home has been found
I'm not stopping
I'm going hunting
I'm the Hunter »

RIAYA ft. John Mark Mcmillan, Hunter

Trad (de moi) :

"Si le chemin est recherché

Et que la maison a été trouvée

Je ne m'arrête pas

Je vais chasser

Je suis le chasseur."

Ses cheveux flottaient dans le vent, lui offrant l'aura d'une créature féerique, entre la nymphe des forêts et les sirènes enchanteresses. Ma mère était belle. L'image que j'avais d'elle l'était en tout cas.

Mais bientôt elle se tourna vers moi, et son regard vert se trompa dans la terreur alors qu'elle me regardait.

—Ne m'approche pas ! Tu n'es qu'un monstre ! Et toi aussi ! Pourquoi la protèges-tu ?

Ma mère me haïssait. Son attention portée sur mon père, elle semblait lui en vouloir. Pourtant il ne faisait que me soulever dans ses bras, me garder dans son étreinte paternelle, m'éloignant des dangers et de la méchanceté des gens.

Et ma mère, furieuse, partit accompagné d'un autre homme dont elle tenait le bras.

—Tu es triste, papa ?

—Pourquoi le serais-je ?

—Parce que tu aimes maman. Est-ce que maman me déteste ?

—Elle ne te déteste pas, Layla. Elle a simplement besoin de partir en vacances.

—Elle reviendra ensuite ?

Il ne me répondit pas, il ne répondit rien, se contentant de regarder ma mère s'éloigner alors que je commençais à réaliser qu'il s'agissait d'un rêve.

—Papa, est-ce que c'est parce que j'ai crié que maman me déteste ? Ou est-ce que c'est parce que j'ai touché sa brûlure ?

Je reprenais conscience, laissant mes rêves pour la nuit et la réalité me nuire dans une vérité que je ne m'étais pas préparée à affronter. Je me trouvais à Colombe.

Les images de Philipe et Roch me revinrent en mémoire, leurs cadavres, l'odeur de viande grillée...

Prise de nausée, mes yeux s'ouvrirent d'un seul coup et je me penchais au-dessus du lit, vomissant toutes mes tripes au sol. Ma gorge me brûlait et ma vue, troublée par des larmes naissantes dues aux images de la veille mais aussi à la brusquerie de mes nausées, ne me permirent ni de crier ni de me repérer dans les lieux qui m'entouraient.

—J'y crois pas. Elle a gerbé partout cette grosse truie.

Quelqu'un sortait de la pièce pour revenir avec un sceau remplit d'eau, un balais et une serpillière.

—Tu fais chier la grosse. Si le boss revient et vois ça, il va me tuer. Pauvre conne.

Voyant que je m'apprêtais de nouveau à vomir, il me tendit un autre sceau. Je me vidais de nouveau, plusieurs fois, tandis que le garçon nettoyait.

Une fois que mes nausées furent partit, le fait d'avoir mon sceau et ses odeurs immondes sous le nez ne m'aidèrent pas à me remettre. Le garçon me le retira, s'enfermant dans la pièce d'à côté. Le bruit de l'eau alors qu'il devait nettoyer les sceaux me rassura. Au moins la ville avait de l'eau courante.

Les Psychiques - Laisse-moi partirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant