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Son souffle s'abat contre ma peau, accentuant mes frisson. La chaleur de son corps contre le mien vient faire vibrer mon cœur. Je ferme les yeux pour calmer tout ça.

Mon cerveau me crie de le repousser. Ce qu'il fait là, c'est mal. Non seulement il n'est pas censé me toucher, mais en plus, tout ça est carrément... louche. Nous ne portons pas de haut, et nous sommes sous une douche.

Mais mon cœur... Pourquoi il ne dit rien ? Pourquoi mon cœur aussi, ne me hurle pas de le repousser ? Est-ce que ces pulsations rapides et puissantes signifient que je dois le repousser ? Ou...

Est-ce que c'est le contraire ?

Je pousse un soupire, et finalement, pose une de mes mains sur son bras. Je ne sais pas pourquoi son contact me fait cet effet. Je ne sais même pas ce que cet effet signifie

Soudain, j'entends le téléphone fixe sonner depuis le salon. Kaiden aussi doit l'entendre, car il me relâche soudainement et quitte la douche, puis la salle de bain.

Je le regarde partir, n'osant même pas lui dire de faire attention à ne pas glisser. Pourquoi je n'arrive même pas à lui parler ?

Je referme la porte de la douche, et me laisse glisser contre le mûr, me retrouvant assise, l'eau ruisselante sur ma peau soudain fraîche malgré l'eau chaude. Ma peau aussi ressent ce manque.

Je ne comprends rien de ce qu'il vient de se passer. C'était tellement... Bizarre et agréable à la fois. J'ai beau détester ce mec, son contact ne me déplaît pas. Je me rends alors compte que peut-être que ce doit être parce que c'est la première fois que nous nous touchons... Vraiment.

Je finis par arrêter l'eau et ouvrir la porte de la douche avant d'en sortir. Je sors, attrape une serviette, et commence à me sécher. En croisant à nouveau mon regard dans la glace, j'ai des envie de meurtre. Envers moi-même évidement. Ce doit être la première fois que j'ai eu un vrai contact avec un garçon, et il aura fallu que je ressemble à verre de terre.

Je me sèche rapidement, puis vais rejoindre le rez-de-chaussée, ma serviette autour de mes épaules. Je vois alors Kaiden au téléphone, avec je ne sais qui. Il fait le cents pas en même temps.

- Oui m'sieur. Pas de problèmes.

Lorsqu'il croise mon regard, il dit:

- Elle est là. Je vous la passe ?

Il s'avance vers moi. Oh non... Parler à mon père maintenant ce n'est vraiment pas ce dont j'avais besoin.

Je prends le téléphone que me tends Kaiden. Nos doigts se frôlent simplement et mon cœur s'emballe déjà.

Sale traitre.

Je prends le téléphone et l'apporte à mon oreille.

- Oui ?

- Avery ? Tout va bien ? J'ai eu peur merde...

- Quoi ? De quoi ?

- L'incendie enfin !

- Ah... Ouais. J'étais pas dans le lycée à ce moment-là.

- Oui, Brice m'a dit. Dieu merci.

Je cherche Kaiden du regard mais celui-ci n'est plus dans la pièce.

- Le lycée va fermer un moment. Reste à la maison surtout, et essaie de travailler comme tu peux.

- Pourquoi rester à la maison ? C'est...

- Non Avery. N'y pense même pas. Tu reste à la maison.

- Mais pourquoi !? Certains de mes camarades sont à l'hôpital !

- Tu les appelles dans ce cas. Mais tu ne sors pas.

- Mais c'est quoi ton problème ? Tu te barres comme ça sans m'expliquer, tu m'engages un garde du corps, et tu m'interdis de sortir ! S'il y a quelque chose, explique-moi.

- Je ne te dois pas d'explication. Tu es ma fille, alors tu m'écoutes.

- T'es pathétique. Je sors si ça me chante. T'as qu'à revenir si tu tiens tant à ma sécurité.

Je lui raccroche au nez et balance le téléphone sur le sofa du salon. Sérieusement, je déteste sentir qu'il me tient si loin de la vérité.

Je remonte à l'étage. En passant devant la chambre de Kaiden, je l'entends qui téléphone à quelqu'un. Il a mit le haut-parleur, alors j'entends son interlocu...

- Tu me manques.

...trice ?

- Je sais.

- Non, sérieusement, tu rentres quand ?

- Dès que je peux.

- Ok...

J'ouvre la porte de la chambre pour le surprendre assis sur son lit, son téléphone à l'oreille.

- Je te rappelle.

- Quoi ? M-

   Il raccroche puis me lance un regard interrogateur.

- Je rêve ou t'écoute mes conversations ? Il demande froidement.

   Je lève les yeux au ciel.

- C'est pas comme si c'était intéressant. C'était ta copine ?

- C'est pas tes affaires.

- Elle sait que tu embrasses d'autres pouffes aux actions ou vérités ?

- Tais-toi.

- Non parce que je trouve ça vachement dégueulasse de ta part.

- Mais bordel, mêles-toi de ton cul !

- T'es vraiment un con. T'as même pas honte de lui faire ça...

- Avery, dégage.

- Tu devrais la rappeler. J'aimerais juste voir comment tu lui mens histoire d'être sûre de pas un jour tomber dans ton piège moi aussi.

- Putain mais va-t-en ! Tu peux pas te mêler de tes affaires !? Et je t'interdis de me parler comme ça. Dit-il avant de se lever pour s'avancer vers moi d'un pas menaçant.

- Tu crois que tu me fais peur ? Je te rappelle que mon père te paie. Je te parle comme ça me chante.

   Je n'ai jamais aimé jouer sur ce terrain-là. Ce n'est pas mon genre... Mais je ne sais pas pourquoi, il me pousse à bout.

- T'es qu'un sale menteur. Je crache en levant mon indexe pour pointer son torse.

   Il attrape soudain mon poignet et le serre.

- Je te jure que si tu ne pars pas maintenant...

- Tu vas me taper ? Vas-y. Mais sois certain que tu n'échapperas pas à la taule après ça.

    Sa mâchoire se crispe, sa main serre mon poignet si fort que j'ai peur que mon sang cesse de circuler, et son torse s'anime en rythme avec sa respiration irrégulière.

   Je commence à tortiller mon poignet dans son poing.

- Lâche-moi maintenant. Je lui ordonne entre mes dents.

    Lorsque mon regard se pose finalement sur le sien, mon cœur manque un battement. Je suis presque certaine d'y voir des flammes. Aucun doute; ce mec est le diable en personne.

This Body GuardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant