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    Ça doit bien faire une heure que je pleure dans les bras de mon père.

- Tu sais, tu lui ressembles beaucoup. Dit-il en riant. Avalonne aussi. Mais elle a plus pris de son indépendance. Toi tu es excentrique, tu ne laisses personne te marcher sur les pieds.

  S'il savait... Olivia rirai de l'entendre dire ça.

- Elle avait raison. Dit-il en me relâchant, me laissant essuyer mes larmes. Je suis... Lâche. À plusieurs reprises elle s'est retrouvée dans le pétrin par ma faute. Je voulais éviter que ça ne t'arrive.

  Je ne veux même pas en savoir d'avantage.

- Et Avalonne...

- Je suis heureux que vous vous soyez enfin rencontré. Dit-il fièrement. Elle a grandi en foyer... Lorsqu'elle est née, elle n'a pas pleuré ni lâché le moindre son. Ils l'ont d'abord décrétée morte. Mais lorsqu'ils l'ont emmené pour se faire réanimer une dernière fois elle est revenue à la vie pendant que tu naissais, et... Ta mère n'était plus là pour voir ça. Et moi je... J'étais en cours... J'étais persuadé que je serai rentré bientôt mais...

- Qu'est-ce qu'il lui est arrivé après ? Je demande afin qu'il m'épargne ses remords.

   Je lui en veux quelque part... De nous avoir toutes laissée tomber.

- Lorsque j'ai su, plus tard, je lui ai donné le prénom choisi par ta mère, Avalonne. Et j'ai choisi ensuite de la garder cachée. Je lui ai cependant faite une carte d'identité avec ton prénom mais avec une orthographe différente. Elle en avait une à elle et l'autre. Je sais... Que c'est mal, mais c'était le meilleur moyen de la garder cachée. Elle restait plus exposée au danger que toi, mine de rien.

   Choquée, je me retrouve la bouche béante. J'ai l'impression d'être en plein rêve. Non seulement j'ai toujours eu une sœur jumelle que je n'ai jamais connue, mais en plus, elle avait mon identité !

   Et puis, je me souviens de ce que m'avait dit Ava lorsque nous nous sommes rencontrée. Qu'elle avait grandit en foyer, que papa ne savait pas pour son existence... Alors ça aussi, c'était un mensonge ?

   Tout me frappe soudain... Gaby... Elle pensait que j'étais elle. Elle disant que j'étais dangereuse. Qu'est-ce que cela pouvait vouloir dire ?

- Est-ce que... Ava fait aussi partie de vos magouilles ?

- Malheureusement... Avalonne a choisi tôt de rejoindre mon camp. Elle avait un œil tout simplement déroutant et est parvenue à comprendre que le danger nous menaçait. À ses treize ans, elle m'a demandé de faire de la boxe. Et à ses quinze ans, elle m'a annoncé vouloir faire partie de mon camp.

- Ton camp ?

- Oui. Nous... il soupire. Nous luttons contre la mafia californienne. Et ce depuis un tas d'années. Cependant quand tout le monde a choisi d'arrêter par peur de risque j'ai insisté, mettant beaucoup de vies en périls.

   On entend sonner à l'entrée.

- J'y vais. Dit mon père.

  Il se lève et en le regardant, je me sens toute bizarre. Ça me rappelle que c'est comme ça, tout bêtement que je me suis faite kidnapper.

Je me lève et descends le rejoindre pour voir qui entre. Et ce n'est autre qu'Avalonne.

   Cette dernière croise mon regard, et une bouffée de chaleur s'empare de mon cœur. Je m'avance vers elle et elle m'attire immédiatement dans ses bras. Pour une fois depuis que je la connais, je suis sincèrement contente de cette étreinte. J'y réponds donc naturellement.

   Je ferme les yeux, et les souvenirs des paroles de ma mère viennent provoquer des picotements à mon cœur. Cette étreinte me procure de suite une sensation plus profonde.

  Elle et moi avons perdu tant d'années toutes les deux... Tant de moments ensemble.

- Il faut que je te parle. Dit-elle doucement avant de me lâcher.

   Elle attrape mes épaules:

- Avec papa...

- Je sais. Je l'interrompt. Vous avez fait beaucoup de mal. Je ne veux pas en savoir plus que ce que j'ai appris aujourd'hui.

   Mon père baisse les yeux, devant se sentir coupable. Ava, elle, semble bien trop déterminée:

- Si nous avons fait tout ça, ça restait pour maman. Elle n'aurai jamais voulu qu'on abandonne si lâchement.

- Je suis presque certaine qu'elle voulait que nous ayons une vie normale. Tu crois sérieusement qu'elle s'est laissé mourir pour qu'à votre tour vous alliez tuer des gens ?

   Le choque est tout simplement exorbitant quand la main de ma sœur entre violemment en contact avec ma joue.

- AVA ! Hurle mon père.

- Tu crois sérieusement qu'on a fait ça par plaisir !? Elle s'exclame. Tu crois que ça nous a amusé ?

   Je relève les yeux vers elle, et voit mon père la retenir par le bras.

- Personne ne t'a forcé à prendre part à ces conneries.

- Ces conneries ? Elle ricane. C'est la mafia Avery ! Réveille-toi, merde ! Ces gens sont dangereux, et j'ai choisi de lutter contre. Je ne suis simplement pas lâche.

- Tu n'as pas l'air de te rendre compte que tu as tout simplement dérapé.

   Quelque chose se brise dans ses yeux. Je comprends qu'elle va craquer.

- T'es vraiment qu'une ingrate. Lâche-t-elle. Si on lutte contre la mafia c'était avant tout pour toi. Pour t'éviter le danger.

- Et pourquoi, à ton avis, voulaient-ils s'attaquer à moi hein ? Je demande.

   Je croise le regard interrogateur de mon père. Il ne doit pas savoir que je suis au courant.

- Tu as tué un fils, un frère, papa. Parmi ces malfaiteurs dont vous vouliez « me protéger » il y avait lui.

   Contre toute attente, il pouffe un rire:

- Tu parles du frère de ce batard ? Rit-il. Retiens bien que l'on a que ce qu'on mérite dans la vie.

   Jamais mon père ne m'avait autant répugné.

- Qui ça ? Demande Ava en regardant papa. De quoi vous parlez ?

  Je souris faussement:

- T'as qu'à demander à notre meurtrier de père !

   Je m'avance vers la petit meuble à l'entrée où est posé un trousseau de clés, dont celle de la voiture et de la maison.

- Où tu vas ? Demande mon père.

- Quelque part où je ne sentirais pas le sang couler sur vos mains. Dis-je avec un enjouement sarcastique.

- Avery, tu restes ici.

- J'ouvre déjà la porte. Dis-je en ouvrant la porte. Il semblerai donc que non.

    Il s'empresse de venir à ma poursuite mais je ferme déjà la porte à clé derrière moi et me précipite vers la voiture. J'entre, monte du côté conducteur et souris en regardant la poignée de la porte de la maison s'agiter.

   Je boucle ma ceinture, enfonce la clés pour mettre le moteur en marche et... Je me barre.

This Body GuardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant