19

957 41 7
                                    

PDV KAIDEN
Je lutte contre moi-même pour ne pas rouler trop vite. Avery me serre un peu fort et ça veut tout dire.

Putain j'en ai ma claque. Je sais pas comment je vais réagir quand elle va me refaire une crise parce que je l'ai embrassé.

Je l'ai embrassé bordel...

Je sais pas ce qui s'est passé. J'ai l'impression que mon cerveau été inactif tout ce temps, et il semblerait qu'il vienne tout juste de se remettre en marche.

Et pourquoi elle ? J'embrasse pas des filles dans son genre. Elle, je l'aime pas. Enfin... Pas que j'ai déjà aimé une fille. Mais elle c'est limite si je la déteste. Elle m'énerve sans même s'en rendre compte, et ça, ça doit être le pire.

Ça m'énerve sa façon de s'agiter constamment. Ça m'énerve quand elle me répond avec cette insolence. Ça m'énerve quand elle me jette ce regard... Ce regard qui me fait oublier que la déteste.

Ça m'a énervé de la retrouver bourrée dans le bureau de son père. Ça m'a énervé qu'elle se soit mise à pleurer parce que je lui ai juste dit qu'elle était moins belle que Blanche-Neige. Ça m'a énervé qu'elle soit jalouse de sa pote parce qu'elle en pince pour Jay.

   Mais si tout m'énerve tant chez elle, pourquoi ça m'a poussé à l'embrasser ? Ou à la prendre dans mes bras dans la douche ?

Et puis merde.

   Je m'arrête, garant ma moto devant un parc. Je ne sais même pas comment on est arrivé là- j'ai vraiment roulé sans réfléchir. Je ne sais même pas pourquoi elle n'a rien dit.

Elle me lâche, et je descends en retirant mon casque. Je respire un bon coup, et passe une main dans mes cheveux.

Calme-toi mec. C'est pas le moment de perdre le contrôle. Il faut que je me remette tout en tête. Que je me rappelle pourquoi je suis ici. Pourquoi je suis avec elle.

- Kaiden ?

Bordel, pourquoi ça me pique au cœur ? Je déteste quand elle prend cette voix calme aussi. Rah ! Je devrais laisser tomber. J'ai juste à appeler son putain de daron et...

- Allooo...? Ça va ?

Je finis par me retourner vers elle. Son regard... Elle a l'air innocente à cet instant. Gentille, douce... Mature. Ça, c'est une première.

Et puis les paroles de Gaby me reviennent en tête. Je m'avance vers elle, la mâchoire serrée. Cette fille est une menace si j'en crois Gaby.

Et je le sais. Son père l'est aussi. Elle fait l'innocente mais elle est dangereuse. J'en suis cert...

Merde. Mon cœur manque un battement quand elle enroule brusquement ses bras autour de mon cou pour me serrer contre elle. Ma respiration se fait irrégulière. Je ne comprends pas pourquoi elle fait ça...

Non... Pourquoi j'ai la sensation que mes joues prennent feu tout à coup ?

Je ferme les yeux, et tente de rester calme. Elle... Je... Rahh !

Je la repousse et plonge mon regard dans ses yeux perdus. Je crois que j'arrive à y lire une profonde déception.

Mais je m'en fous. Elle n'est rien pour moi.

Rien du tout.

- Tu connais Gaby ? Je demande.

Elle fronce des sourcils.

- La fille avec qui tu as couché ? Elle demande.

- Qui d'autre ?

- Bah non.

- Ah ouais ? T'en es certaine ?

Elle a une mine perdue. Je cherche simplement un signe... Un signe qui trahirai son mensonge.

Avant que Gaby ne me parle de sa tante, jamais je n'aurais soupçonné cette idiote d'être dangereuse. Au contraire, je croyais qu'elle m'aiderait facilement sans même le savoir.

Mais plus je vois à quel point elle est dérangée, plus je me demande si elle n'aurait pas perdu le contrôle. On le perd tous après tout.

Je l'ai bien perdu en l'embrassant.

- Où tu veux en venir ? Elle demande. Je ne la connais pas moi, ton plan cul.

Son ton était cassant. Wow... Il n'y a pas à s'énerver ! Pour une fois que je suis resté à peu près sympa.

- Elle elle te connaît pourtant.

- Je ne vois pas c...

- Bordel dis-juste la vérité ! Je m'exclame.

Elle sursaute, et écarquille les yeux. Ma respiration se fait de moins en moins régulière. Mais putain je vais devenir dingue.

- Et ne me regarde pas comme ça. J'ordonne.

- T'es taré. Elle crache. Je ne connais pas ta Gaby ! C'est ta meuf, pas la mienne !

Je me pince l'arête du nez. Bon, c'en est trop.

- Je suis au courant Avery.

- Bah encore heureux que tu reconnaisses ta cop...

- Non. Je la coupe. Je sais ce que fout ton père.

Lorsque j'ose reposer les yeux sur elle, j'en viens à me demander si je ne viens pas de faire une connerie.

This Body GuardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant