- Gaby.
- Quoi Gaby ? Je demande en me redressant précipitamment.
- Elle me disait que tu avais blessé sa tante mais... C'était Avalonne.
- Quoi !?
- Sa tante était psy. Et Ava ayant volé ton identité...
Il me lance un regard hésitant. Je lève les yeux au ciel.
- Je suis au courant pour ça.
- Eh bah... Tu comprends bien qu'elle vous ai confondue.
- C'est pour ça qu'elle agissait comme une connasse avec moi ?
Il sourit:
- Oui.
Il faudra peut-être que j'échange deux mots avec ma sœur.
Je dépose à nouveau ma tête sur son torse et ferme les yeux alors que lui garde sa main sur mon dos.
- Je crois que tu sais tout. À moins que tu aies des questions.
- Qui est Gaby pour toi exactement ?
Il semble hésiter car il met un certain temps avant de répondre:
- Un plan cul avec qui j'entretenais quand même des débris d'affection.
- Tu viens vraiment de chercher cette définition ? Tu peux juste dire que c'est ta copine.
- Plus maintenant. On a rompu quand Ava est arrivée l'autre fois. Je l'ai ramené chez elle et j'ai cassé.
- Pourquoi ?
- Elle... Elle me foutait des bâtons dans les roues.
- Ah... Parce qu'elle dérangeait ton plan ?
- Et parce que je n'aimais pas sa façon de s'adresser à toi.
Mon cœur vibre dans ma poitrine. Je redresse ma tête face à la sienne:
- Reste.
- Toi, reste. Tu peux dormir ici.
- Haha ! Non. Je réponds en roulant sur le côté afin de me séparer de lui. Je ne vais quand même pas me retrouver dans ton lit comme ça. C'est trop facile.
- Je t'ai dit ce que tu voulais. Dit-il en me lançant un regard suppliant.
- J'ai volé la voiture de mon père pour venir jusqu'ici. Je tiens à rester en vie.
- Tu rentreras demain.
- Pourquoi veux-tu autant que je dorme ici ?
Il soupire et fixe le toit. Il est mal à l'aise. Je le sens.
- Je dors mal quand je suis tout seul.
Je rêve ou... Il rougit ?
- Ce sont ces cauchemars qui te perturbent ? Je demande doucement.
- Ouais.
Je soupire. Je ne peux pas mettre sa parole en doute cette fois. J'ai été témoin de deux de ses crises nocturnes.
- Tu ne te souviens vraiment de rien ?
- Juste... De cette voix. Il soupire et plante son regard dans le mien, on est obligés d'en parler ?
- Si tu veux avancer ça pourrai t'aider.
- Je peux voir un psy pour ça.
- Tu en vois un ?
- Non.
Je lève les yeux au ciel, exaspérée.
- Mais ce n'est pas grave...
- Bien sûr que ça l'est ! Comment tu comptes t'en débarrasser ?
- En dormant avec toi.
Il m'énerve à être si persuasif.
- T'es chiant. Je souffle.
Il sourit et avance son visage vers le mien, son nez venant frôler tendrement le mien.
- Je ne serais plus tenté de partir si je me réveille à côté de toi demain.
J'arque un sourcil, ignorant les frissons qui se promènent sur mon corps.
- De toute façon, je ne compte pas coucher avec toi. Dis-je.
Il pouffe un rire:
- Je ne compte pas non plus coucher avec toi.
- Mouais. Je m'écarte et laisse tomber ma tête sur l'oreiller.
Je ne veux pas encore l'embrasser. Je ne veux pas lui ouvrir toutes mes portes tout de suite alors que toutes les cicatrices et les bleus qui dévorent actuellement mon corps sont encore les preuves de sa trahison. J'ai beau vouloir encore de lui dans ma vie, j'ai beau m'être attachée à lui, je continue d'avoir mal. J'ai besoin d'un peu de temps encore pour lui refaire aveuglément confiance comme avant.
Je le vois soudain qui se lève et se dirige vers la salle de bain. À voir sa tête, je dirai qu'il a exactement tout compris. Il a remarqué que je tenais encore à entretenir un peu de distance. Il en est vexé.
Je soupire, me lève et m'avance vers la porte de la salle de bain qu'il vient de claquer.
- Pourquoi tu t'énerves ? Je demande en soupirant.
- Je ne suis pas énervé.
- Alors ouvre.
- Non. Je finis ma douche. Tu m'as interrompu tout à l'heure.
J'entends soudain l'eau couler. J'esquisse un sourire et ferme les yeux afin d'être sûre de ce que je m'apprête à dire.
- Raison de plus pour m'ouvrir.
J'entends l'eau s'arrêter soudainement. Mon cœur loupe un battement. Je le crois pas... je n'ai quand-même pas dit ça !?
- T'as dit qu'on ne coucherait pas ensemble. Dit-il alors que sa voix se rapproche de la porte.
- Ce n'est qu'une douche.
La porte s'ouvre. Il est trempé et ne porte qu'une serviette autour de la taille.
- Une douche ça se prend à poils.
Je souris timidement. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive à perdre mes moyens...
- T'as qu'à contrôler tes hormones.
- Y'a pas moyen. Rit-il.
Je lève les yeux au ciel:
- Tu y es bien arrivé l'autre soir, quand j'avais bu.
- C'était différent.
Je m'apprête à répondre mais il referme la porte. Je soupire:
- Tant pis pour toi !
- Ouais ouais.
Je croise des bras sur ma poitrine et retourne m'asseoir sur le lit. J'avoue ressentir une petite piqûre au cœur. Est-ce qu'il a au moins compris pourquoi je refuse tant que de quelconques ondes sexuelles s'installent entre nous ?
J'espère qu'il comprend que mes nombreuses cicatrices constituent désormais une barrière de plus entre nous.

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This Body Guard
RomanceAvery Green est l'adolescente superficielle, riche et un peu farfelue dont les gens tirent ce qu'ils veulent à l'aide d'un simple sourire. Mais même si elle n'en a pas l'air, Avery sait voir l'hypocrisie dans ce qui est recouvert de bonté. Sa vie s...