AVERY
Jamais, au grand jamais, je ne me suis sentie si proche de la mort.Je suis fatiguée. J'ai beau être droguée la moitié du temps je suis épuisée. Tout le temps. Affaiblie. Mes nuit sont blanches, je me réveille tout le temps dans des circonstances différentes. Aucune partie de mon corps n'a été entièrement épargnée et je déteste y repenser.
Pleurer est une chose que je ne fais même plus. J'ai l'impression que ça ne fait que creuser la douleur au fond de moi. Une larme, et je me sens faiblir encore plus.
- Coucou !
Je relève la tête. C'est Lindy. Je reconnais sa voix.
Avec le temps, j'ai commencé à connaître certains prénoms. J'aurai aimé comprendre ce qui se passe avec autant de facilité que j'apprenais leurs foutus prénoms.
- Vu que c'est peut-être la dernière fois qu'on se voit... Enfin, que moi je te vois, je pense que je peux enfin te le dire... T'es plus forte que je le pensais. Dit-elle alors que je sens ses doigts jouer avec mes cheveux. Je ne t'entends même plus crier ni pleurer. Ça devient presque lassant de te taper.
Elle tire violemment sur mes cheveux, me faisant grimacer.
- Mais sache, petite, que de toute manière tu ne ressortiras pas gagnante.
Peu importe. Je veux juste sortir tout court.
Soudain, je sens les cordes autour de moi se desserrer. Elle... Me détache ?
- Pas la peine de tenter quoi que ce soit. On est dix ici.
Elle a raison. Je sens leur présence. J'entends leur respirations. Je me sens étouffée parmi tous ses fous. Tous aussi coupables les uns que les autres des atrocités que j'ai vécue ici.
- Allez-y. Dit Lindy.
Je sens soudain la seringue entrer dans ma peau, encore. Je soupire, lassée. Je ne sais même plus combien de fois je me la suis prise, cette seringue.
***
J'ouvre les yeux, lentement. Choquée, je me rends compte que mes yeux ne sont plus bandés. Après deux jours.
Je suis dans la banquette arrière d'une voiture. Je regarde autour de moi.
- N'essaie rien. Dit une voix. T'es quand même coincée ici avec moi.
Je me retourne et vois un jeune homme dont je reconnais bien vite la voix. Rowan. Ça me fait bizarre de voir enfin son visage.
Assis sur le siège conducteur, il a le corps d'un parfait latino. La beau basanée, les yeux chocolatés, et les cheveux bouclés. Mais malgré tout, un haut-le-cœur me submerge quand je repense à cette personnalité sadique qui nage en lui. Celle qui est ressortie dans les pires moments.
Je me souviens encore de ses coups de poings violents qui m'auront fait perdre connaissance à je ne sais à combien de reprises. Les coups de ceintures fins et brûlants qu'il aura fait subir à ma peau mise à nue.
Je n'ai pas souffert. J'ai connu l'enfer avec eux. Avec lui, surtout.
Je détourne les yeux. Incapable de soutenir son regard. Il me dégoûte. Il me fait peur. Je ne peux tout simplement pas rester sous cette habitacle en sa présence.
Je tente d'ouvrir la portière, mais c'est bloqué.
- Je te l'avais dit. Dit-il.
Mon regard se dirige vers la vitre. Nous sommes garé au beau milieu... D'un parc ? Comment cela se fait-il ?
Je déglutis, et tente tout de même de garder ma panique enfouie au fond de moi.
Un bruit retentit. Je vois alors Rowan tripoter un talkie-walkie.
- Prépare-toi. Les choses vont devenir super intéressantes. Et tu as de la chance que le chef ai voulu te laisser venir.
Je fronce des sourcils. De quoi est-ce qu'il peut bien parler ?
Des voix retentissent soudain à travers le talkie-walkie.
- Je peux avoir une explication ?
Cette voix... C'est celle de leur chef. Celui qui m'a parlé la première fois que je suis arrivée parmi ces monstres.
Ils ont donc installé des micros... Ils veulent rester en contact. Préventifs... Mais preuve de leur manque de confiance en eux-mêmes. Ils ne sont jamais seuls, même à distance.
- Psst, me dit Rowan, regarde.
Je suis son regard et voit de l'autre côté de la vitre, plus loin, un groupe de trois personnes, debout près du lac. Ils sont assez loin. Celui du milieu porte un masque rouge.
Il fait nuit. Je ne comprends plus rien à ce qui se passe. Qu'est-ce qu'ils font là ? Qu'attendent-ils ?
Je vois bien vite quelqu'un arriver face à eux. Une silhouette féminine, fine et élancée. Des cheveux blonds. Bref, elle a beau être très très loin, je la reconnaîtrais parmi milles autres. Car elle est tout simplement mon portrait craché.
- Salut. Dit la voix de ma sœur à travers le talkie-walkie.
Je ne sais pas très bien ce qu'il se passe. Mais je sais une chose. Ma sœur n'étais pas supposée être là.
La seule qui me rassure malgré moi, c'est d'entendre leur conversation à travers ce talkie-walkie, et de pouvoir y assister, mes yeux enfin libérés après tant de temps emprisonné sous un bandeau.
- Je pense, rit le chef, que tu as vraiment très mal compris la gravité de la situation.
- Oh que si mon coco. Mais mon père ne se ramènera pas ici. Où est Avery ?
Je vois l'homme hausse des épaules innocemment:
- Pas de Lincoln Green, il sort soudain une arme qu'il pointe sur Ava, pas d'Avery.
Mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je tente à nouveau d'ouvrir la portière.
- NON ! Je hurle.
- Chuuute. Dit Rowan. Quoique... ils ne peuvent même pas t'entendre d'ici.
Je donne désespérément des coups sur ma porte mais rien.
Je constate ensuite avec horreurs que plusieurs voiture similaires sont garés autour. Ava ne saura certainement pas où je suis. Les vitres sont teintées. Celles de la voiture où nous sommes le sont aussi...
Je ne peux que m'imaginer le pire maintenant.

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This Body Guard
RomanceAvery Green est l'adolescente superficielle, riche et un peu farfelue dont les gens tirent ce qu'ils veulent à l'aide d'un simple sourire. Mais même si elle n'en a pas l'air, Avery sait voir l'hypocrisie dans ce qui est recouvert de bonté. Sa vie s...