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Il ressort de la salle de bain, entièrement vêtu cette fois. Il s'écroule sur le lit à côté de moi, et me fixe. Gênée, je détourne les yeux et admire le papier peint.

- Parle-moi aussi de toi. Dit-il soudain.

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

- Tout et n'importe quoi.

J'esquisse un sourire, puis frémis lorsqu'il vient déposer sa tête sur ma poitrine en entourant ma taille de ses bras. Je finis par déposer ma main dans ses cheveux pour jouer avec ses bouclettes humides.

- Tu m'as dit que tu voulais faire du Droit. Dit-il. Pourquoi ?

J'avoue être surprise qu'il s'en souvienne. Je me racle la gorge et réponds:

- Je sais pas trop. Au départ c'est parce que je voulais un métier qui paye bien sans nécessiter des maths. Je hais les maths... Et puis plus je regardais de séries policières, plus je me retrouvais captivée par les plaidoiries d'avocats. La façon dont certains avaient réponse à tout, la façon dont il défendaient leur clients comme s'il se défendaient eux-mêmes. Du jour au lendemain, en pensant à mon avenir, je m'imaginais faire pareil.

- Donc tu veux être avocate. Dit-il. Pourquoi je ne suis pas surpris ?

J'aime sa façon de s'intéresser soudain à moi. J'ai l'impression qu'il est le premier à le faire. Il est le premier à le faire.

- Raconte autre chose.

Je réfléchis. Que puis-je bien raconter qui ne bousillera pas l'ambiance ?

- Je fais du violoncelle. Depuis mes neuf ans.

Il relève soudain sa tête pour plonger son regard choqué dans le mien:

- Vraiment ?

- Vraiment. Je ricane.

- Je te déteste. Grommelle-t-il avant de reposer sa tête sur moi.

- Pourquoi ?

- Te fous pas de moi mais... J'ai toujours voulu en faire.

Décidément, il ne cesse de me surprendre.

- Tu n'en as jamais fait ?

- Nan. Mes parents n'avaient pas la tête à me faire prendre des cours.

- Je peux essayer de te faire des cours moi.

- Non... C'est gênant.

- En quoi ce serai gênant ?

- Bah j'en sais rien. Je n'ai plus l'âge pour vouloir commencer le violoncelle.

- Il n'y a pas d'âge pour ça.

Il hausse des épaules. Ses doigts dessinent un cercle sur la hanches depuis tout à l'heure, et ça rend ce moment encore plus apaisant.

- Dis...

- Hm ?

- Comment tu veux que je t'appelle ?

Un silence vient remplir la pièce. Il cesse ses gestes sur ma hanches, et j'ai peur d'avoir tout gâché.

- Avery...

- Je peux t'appeler imbécile aussi tu sais. Je le coupe.

Il rit mais je sens la nervosité traverser son si beau rire.

This Body GuardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant