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AVERY
Ava s'est endormie sur mes genoux pendant que je lisais.

Assise sur mon lit, je pose mon livre, commençant à être ennuyée par l'histoire. Cette roue infernal entre le garçon toxique et la fille naïve commence à m'exaspérer. Pourtant, j'ai un pincement au peur, craignant de ressembler à cette fille, lorsque je laisse Kaiden m'approcher un peu trop.

Mon regard se pose sur la petite tête blonde sur mes genoux. J'ai l'impression de me regarder dormir. Ça me fait encore bizarre. Je me demande si je m'habituerai. Ava elle, a l'air d'être habituée. On dirai presque qu'elle m'a toujours connue. Mais bon, c'est juste elle. Elle a ce don d'être à l'aise avec tout le monde. Je le constate seulement maintenant, quand je vois sa façon de traiter Kaiden.

J'entends toquer à la porte. Je me lève instinctivement et m'excuse au près d'Ava qui grogne:

- Désolée. Je vais lui ouvrir.

Je la vois simplement sourire, les yeux toujours clos. Bon, il est clair qu'elle continue de croire des choses. Mais c'est pas comme si elle avait entièrement tort.

Je descends rapidement les escaliers, puis me dirige devant la porte. Mais à peine l'ai-je ouverte que mon cœur loupe un battement, une sueur froide coulant sur mon dos.

- Coucou toi !

Ce sont les deux mecs baraqués. Je déglutis et m'apprête à fermer la porte quand l'un m'attrape par le bras, plaquant sa main sur ma bouche pour m'empêcher de crier. Je m'apprête à le mordre quand je sens du fer, froid, entrer en contact avec ma peau, et y pénétrer.

En seulement quelques secondes, me voilà endormie comme Ava sur mes genoux plut tôt.

***

Tic. Tac. Tic. Tac.

Seules mes oreilles semblent être capables d'intercepter quelque chose. Mes yeux sont bandés. Et je ne mets pas longtemps à comprendre que je suis ligotée à une chaise. Ma bouche étant scotchée.

Je gigote comme je peux, mais c'est inutile. Ça me fait mal. Et ça me fatigue.

- Du calme ma belle. Dit une voix rauque, ne t'en fais pas, tu n'es pas en danger.

Est-ce que c'est de l'ironie ?

Tout un tas de questions se bousculent dans ma tête. J'ai la sensation d'avoir été endormie bien trop longtemps.

- Tu dois te demander ce qu'on va faire de toi.

Oui. Mais pas seulement.

- Pas d'inquiétude. Si nous voulions te tuer, on l'aurai déjà fait. Si tu es ici, c'est pour une raison toute simple. Dit-il, me faisant froncer des sourcils. Ton père.

Mon père !? Qu'est-ce qu'il a mon père ? Il et au Texas. Est-ce que cet homme a la moindre idée de la bêtises de ses propres paroles ?

- J'imagine que tu n'es au courant de rien. La mafia, les meurtres, les affaires et le pétrin dans lequel ton père s'est fourré, t'y entraînant au passage... Non ? Ça ne te dit rien ?

Évidement que ça ne me dit rien pauvre con !

Il a parlé de... De Mafia ? De meurtre ? Bon sang c'est quoi ce délire ? Est-ce que ce sont des noms de codes ?

- M'enfin, si tu es ici, ce n'est certainement pas pour que je te raconte tout. Ce n'est pas que papoter avec toi m'ennuie mais... Si on veut attirer ton papa bien aimé ici, il faut un moyen de pression.

Qu'est-ce qu'il raconte ? Pourquoi mon père devrait-il venir ici ?

- Tu as l'air d'être quelqu'un de cool. Dit-il alors que je l'entends se lever, puis sens sa main se poser sur le haut de mon crâne. Mais tu es née dans la mauvaise famille. Et tu vas devoir subir les conséquences. C'est injuste, mais nécessaire.

Mon souffle est court, mon cœur bat si vite que je crois qu'il va s'enflammer. J'entends des pas, puis j'entends du fer tomber au sol. Je détourne ma tête vers le son, paniquée:

- Oups.

C'était quoi ça !? Pitié, dites-moi que c'était une fourchette... Dites-moi qu'il compte simplement m'offrir un steak expliquant ce son de couvert tombé au sol.

Dites moi que ce n'est pas un couteau...

Les pas se rapprochent, ma respiration s'accélère. Ma peau frissonne et je me raidis quand je sens le bout de fer se poser sur mon cou. Je pousse un crie étouffé par le scotch.

- Chuuuute. Souffle l'homme alors que je sens les larmes monter, calme toi. Ça te fera mal, je ne vais pas te mentir, c'est le but. Mes cries s'accentuent. Mais si ça peut te rassurer, on ne touchera pas au visage.

Soudain, d'un coup de couteau, il commence à déchirer la manche de mon haut. Mon cœur est à deux doigts d'exploser. Je hurle pour l'arrêter mais ça ne lui fait ni chaud ni froid. Je pleure, je crie, je sanglote mais ça ne sert à rien.

- Ouh... On dirai que tu es habitué à te faire mal toi-même. Dit-il.

Je baisse la tête, et laisse d'autres sanglots me faire vibrer. Il a déchiré ma manche. Et alors que le silence et le calme s'installent enfin...

Je lâche un hurlement étouffé alors que le couteau, brûlé, vient se faire une place dans ma peau recouverte de cicatrices.

This Body GuardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant