This Body Guard

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- Je peux pas croire que t'ai commandé des horreurs pareils ! Je me plains en me préparant un sandwich.

   Assis face au comptoir de la cuisine, Kaiden semble savourer ses pizzas. Ses pizzas au saumons. Au SAUMONS ! Non mais il a des problèmes au palais ou...?

- T'as vraiment pas de goût. Dit-il la bouche pleine. Tout le monde aime le saumon.

- Euh... Et alors ? Tu aurais quand-même pu me demander avant.

     Je mets les sandwich dans le grille-pain et appuie mon dos contre le plan de travail en croisant des bras sur ma poitrine. Je le regarde qui mange, une pizza d'une main, son téléphone de l'autre.

- Tss. T'es vraiment nul. Dis-je.

- Hé ! Merci de me respecter. C'est pas ma faute si t'as des goûts de merde.

- Je te retourne le compliment merci. Dis-je en plissant des yeux.

- J'suis gentil déjà de pas te demander de me rembourser.

- Je ne t'aurai rien donné de toute façon.

- Je m'en doutais. Les filles à papa sont vraiment toutes les mêmes.

   Surprise, je hausse les sourcils.

- Pardon ?

    Il pouffe un rire et attrape un mouchoir pour s'essuyer la bouche.

- Orh Avery, tu sais ce que je veux dire.

- Non, j'en sais strictement rien. Dis-je en m'avançant vers le comptoir, plaçant mes bras croisés contre le bois, explique-moi.

- T'es une fille gâtée. Tu le sais ça ?

- Non, mon père a de l'argent. Beaucoup, oui, mais en quoi ça fait de moi une fille gâtée ?

- Non mais, fais pas l'aveugle. Il te paie un garde du corps ! Tu crois que les gens normaux en ont ?

- Sans ça tu ne serais pas payé.

- Oui. Mais justement les gens comme vous obtiennent tout avec de l'argent. Mais bon, c'est tant mieux pour moi, je dis pas le contraire.

   Je le fixe, ne sachant pas si je devrais le gifler ou faire l'ignorante.

- Tu ne sais vraiment rien en fait. De moi ou de mon père.

   Il soupire et pose sa pizza sur le carton.

- Bon, t'as vécue des trucs pas cool, et ton père a perdu sa femme. On traverse tous des trucs un peu triste.

- Un peu triste ?

- Bah ouais. Mais t'es tellement... Là, bloquée dans le passé que tu te laisses traumatisée par des détails qui te sont arrivés.

- Tu n'as pas idée de ce que j'ai pu vivre.

- Toi non plus tu n'as pas idée de ce que j'ai pu vivre.

- Je n'en sais rien, certes. Je ne sais rien de toi, mais ça ne te donne pas le droit de minimiser mes problèmes.

- Bordel Avery ! Il s'exclame l'air d'avoir perdu patience. T'es blindée de tunes, tu manques de rien. Mais t'essaies même pas de voir le positif.

- Le positif ? Alors je devrai faire comme toi ? Être insouciante constamment ?

- Oui !