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Une semaine est passée depuis ce jour-là. Même si j'ai passé une agréable nuit à ses côtés, et que nous avons décidé que je l'appellerai Rafael, j'ai dû partir au beau milieu de la nuit. Mon père menaçait d'appeler la police si je ne rentrais pas.

J'ai pu expliquer la situation à Rafael par message, mon père n'a pas insisté pour savoir où j'étais, et ma vie a — à peu près — repris son court. Il ne m'a plus reparlé, et ça m'angoisse. Et s'il était finalement parti au Mexique ?

Je n'ose pas lui envoyer de message. J'ai peur de basculer encore dans la précipitation. Dès que je commence à écrire un message, ça fini en un interminable roman, car j'ai toujours trop de choses à lui dire... À lui demander. Et finalement, je me dis que je devrais laisser tomber.

- Avery !

Je sursaute avant d'arrêter l'eau. Des coups raisonnent contre la porte de la salle de bain. Ce n'est autre qu'Avalonne.

Cette dernière passe de plus en plus de temps à la maison. La chambre où dormait Rafael est quasiment la sienne maintenant. Elle passe tellement de temps ici que je me suis habituée à ce qu'elle interrompe mes douches.

- J'arrive !

Avalonne m'emmène au lycée. Et elle vient me chercher. En fait, elle est un peu devenue mon nouveau garde du corps. Ça m'exaspère de devoir l'avoir constamment avec moi.

C'est lui que je veux.

***

- Hep hep hep !

Alors que je m'apprêtais à sortir, je m'interromps dans mon élan pour faire face au regard de ma sœur:

- Ça fait une semaine que t'es louche. Dit-elle. Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Rien ! Ça fait une semaine que tu me le demandes tout le temps. Je soupire.

- Et je ne compte pas te laisser t'en tirer comme ça encore une fois. Allez, balance. C'est l'autre fils de p...

- Tu n'as pas intérêt à terminer sur ta lancée. Je la coupe.

Je déteste la façon qu'elle a de parler de lui maintenant. Mon père et Avalonne traitent maintent Rafael comme un moins que rien. Toujours à l'insulter, mon père me hurle presque dessus quand j'énonce son prénom. Comme si son nom était une injure. Ça me répugne.

- Si je commence à en parler, cette discussion finira en dispute. J'ajoute.

- Je prends le risque.

- Pas moi.

- Avery !

J'ouvre la portière et sors à toute vitesse. Je marche rapidement en direction du lycée.

Une fois dans le couloir, je me dirige vers mon casier. Ma vie n'est plus réellement la mienne. Comme si les gens avaient senti que j'étais au plus bas, et qu'ils avaient tous choisi de prendre leurs distances. Ils ne veulent même plus profiter de moi ou de mon argent. Rien.

Soudain, on attrape ma main et m'entraîne dans un placard à balais. La porte se referme et nous voilà dans l'obscurité.

This Body GuardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant