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Mon t-shirt retiré, je me rallonge sur le ventre contre le matelas, apportant mes bras sous mon menton.

- C'est bon, tu peux te retourner. Dis-je.

En quelques secondes, il se retrouve déjà à côté de moi. Je suis gênée. Mais, vraiment gênée. J'essaie cependant de rester tranquille. Je ne veux pas qu'il croit que le fait d'être massée, par qui que ce soit, me met mal à l'aise.

- Ça aurait été plus simple si tu l'avais enlevé aussi. Dit-il en tirant légèrement sur mon soutif qu'il relâche.

Rouge de honte, je réponds:

- Ne rêves pas non plus. Je réponds en gardant un ton impassible. Tu ne verras jamais plus que ça.

Il ricane, et je roule des yeux. Je sens l'huile froide entrer en contact avec ma peau, quand soudain, ses doigts chauds à leur tour se posent sur mon dos. Un frisson me parcourt la peau, et j'espère sincèrement qu'il n'a rien remarqué.

Je ferme les yeux, et me rends alors compte qu'en plus d'avoir des doigts chauds et doux, ses massages sont plus qu'apaisants.

Ses doigts parcourent ma peau avec cette même pression, et cette délicieuse délicatesse en même temps. Ils descendent un peu plus, mais heureusement, il sait exactement où s'arrêter.

J'aurai tort de dire encore que j'aurais voulu être massée au spa. Il gère vraiment. Mais je refuse de le lui dire.

Ensuite, ses doigts vont au dessus de mon soutif, soit au niveau de mes omoplates. Encore, il appuie fort et doucement en même temps.

Il passe ensuite sa main sous mes cheveux pour s'attaquer a ma nuque. Il ne fait vraiment rien à moitié.

Et finalement, il déplace mes cheveux de l'autre côté de mon épaules, et sans que je m'y attende, approche son visage et dépose un baiser dans le creux de mon cou.

Mon cœur fait le fou dans ma poitrine et je crois même me sentir vibrer. Cette décharge qui me traverse à cet instant, seul lui peut la provoquer.

Finalement, il s'écarte, et se relève, me laissant perplexe. Déjà !?

Je détourne ma tête pour le voir soupirer, laissant son dos contre le mûr, l'air de vouloir commettre un meurtre. Pourquoi cet air agacé soudain ?

- Quoi ? Je demande, plongée dans l'incompréhension.

- Je peux pas... souffle-t-il.

- C'est toi qui a eu l'idée du massage, pas moi. Je réponds.

- Non, je parle pas de ça. Il se laisse glisser contre le mur en passant ses mains dans ses cheveux, les yeux rivés au sol. Faut surtout pas qu'on continue comme ça.

- De quoi tu parles ?

- De nous, merde !

- Ah, donc maintenant il y a un « nous » ? Je demande en souriant.

- Je suis sérieux Avery.

Je lève les yeux au ciel et me redresse pour enfiler mon sweat.

- De mes souvenirs, tu étais le premier à me repousser. C'est plutôt à moi de vouloir mettre fin à ça. Je réponds en m'asseyant sur le rebord de mon lit. Tu sais, vu comment tu te joues de moi !

- Tant mieux alors. Dit-il soudainement.

- Quoi ?

- Si tu penses aussi que ça doit s'arrêter alors ça me rend les choses plus faciles.

- Attends mais, quand est-ce que j'ai dit ça ?

Il se lève:

- On s'en tape. Je te devais ce massage mais ne va surtout pas t'imaginer quoi que ce soit.

Il commence à s'en aller, mais je me lève et me place devant la porte, me retrouvent bien face à lui.

- Non. Il est hors de question que tu me fasses ça.

- Faire quoi ? Ce qui est juste ?

- Tu... Tu ne peux pas faire comme si de rien était d'un coup.

- Ah mais en fait tu ne comprends vraiment que dalle. Dit-il. Jamais, toi et moi ça n'ira plus loin. T'es encore qu'au lycée, moi je...

- T'as quoi ? Dix-neuf piges ?

- Comment tu s-

Je l'interrompt en écrasant mes lèvres sur les siennes brusquement. C'est bien la première fois que je fais ça. Mais je ne regrette pas.

Ses lèvres douces contre les miennes prennent immédiatement le contrôle. Il prend le contrôle.

Il passe sa main dans le creux de mon cou pour accentuer le baiser, et alors que je m'attends à plus, il s'écarte, et retire sa main de mon cou, comme si je l'avais brûlé.

- Bordel, fais pas ça. Dit-il presque en chuchotant.

- Pourquoi ?

- Parce que je dois redevenir rationnel. Je suis ton garde du corps. C'est tout.

- Tu sais que ce n'est pas tout. Moi aussi je le sais.

- Non putain ! Ce que j'ai pu faire qui t'aurai laissé croire ça, sache que ce n'était qu'une erreur. Je suis un mec, t'es une meuf. C'est normal qu'on dérape mais il ne faut pas que ça continue.

Je pouffe un rire sec:

- Dis-moi que tu rigoles ? Qu'est-ce que tu crois hein ? Que je vais te laisser te foutre de moi comme ça ?

- Puisque je te dis que y'a pas d'autre choix !

- Qu'est-ce qui nous empêche de continuer ? Tu sais que je ne dirai rien à personne. Surtout pas à mon père.

- On s'en fout de ça ! Je ne... Je ne te trouve pas attirante.

Je hausse des sourcils.

- Je te demande pardon ?

- J'en ai embrassé des tas des filles. Et comme elles, tu n'as absolument aucun effet sur moi, tu captes ?

- T'es sérieux ?

- Gaby par contre, si. C'est pour ça qu'on est ensemble.

- Ok, donc c'est pour elle que tu dis ça ? Parce que tu veux lui être fidèle ?

- Non. Je le pense. Tu ne m'attires pas.

Mon cœur se serre et je lutte contre moi-même pour ne pas craquer.

- Va te faire voir.

Il s'apprête à riposter mais je lui donne un coup de poing dans les abdos. Il se tort légèrement de douleurs, mais je n'y prête pas attention et ouvre la porte derrière moi. Je le tire par le col du t-shirt, et le dégage, hors de ma chambre.

Kaiden Brice n'est qu'un enfoiré.

This Body GuardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant