30

901 42 1
                                    

AVERY
    Lorsque j'ouvre les yeux, je me retrouve allongée entièrement sur le corps de Kaiden. Mes bras, et mes jambes entourant sa taille, je suis agrippée à lui tel un koala à son arbre.

   Rouge de honte, je tente de me retirer sans le réveiller, mais ses bras viennent s'enrouler autour de moi. Euh... Que je sache, l'arbre ne s'agrippe pas le koala aussi.

   Je frissonne, et soupire.

- Kaiden. Je l'appelle dans un murmure.

- Hm.

- Je veux me lever.

   Mais il secoue négativement la tête. Je le regarde incrédule:

- C'était pas une question. J'ajoute.

    Pour toute réponse, il me resserre un peu plus à lui. Depuis quand est-il si affectif ?

   Mon regard se met à détailler son beau visage encore endormi. Quelques mèches ondulés retombent sur son front et ses lèvres rosées m'appellent. Gênée par mon envie soudaine de l'embrasser, je baisse les yeux.

- Je comprends pas comment je me suis retrouvée dans cette position. Je râle en essayant de retirer mes jambes de l'arrière de son dos.

- Moi je comprends. Répond la voix rauque de Kaiden.

- Tais-toi.

   Je parviens finalement à me détacher de lui. Il soupire et se tourne sur le ventre. Il n'a pas l'air décidé à se lever.

- Dis... je commence, pourquoi t'as accepté de bosser pour mon père ? Je demande sur un coup de tête.

- L'argent.

- Mais, pourquoi t'avais tant besoin d'argent ?

- Pour vivre.

- Sérieusement ? Je demande. T'as dix-neuf ans, tu pourrais être à la fac, étudier pour te trouver un emploi stable. Être garde du corps c'est naze.

- Je confirme.

- Alors pourquoi tu fais pas d'études ?

   Il soupire.

- Pourquoi tu me poses ces questions ?

- J'en sais rien. Je me rends compte que c'est pas n'importe qui qui deviendrai garde du corps à dix-neuf ans.

- C'est la vie.

   Je lève les yeux au ciel. Je n'aime pas ce côté mystérieux chez lui. Je me rends seulement compte au fil du temps que lui a beau connaître toute ma vie, moi je ne sais absolument rien de lui.

- Kaiden ?

- Quoi ? Il demande fatigué.

   Je me mords timidement la lèvre avant de demander:

- Est-ce qu'un jour j'aurai le droit de te connaître ? Je veux dire... Vraiment.

   Un silence me répond. J'attends, mais il ne dit rien. Bon, j'aurai essayé.

   Je me lève et me dirige vers la porte quand j'entends:

- Probablement.

    Je me contente de sourire. C'est déjà un début. Et un espoir vient prendre vie dans un coin de mon cœur.

***

Lorsque je ressors de ma douche, je vais prendre mon petit déjeuner quand on toque à la porte. Je sursaute, puis m'avance prudemment vers la porte d'entrée. Par la fenêtre, j'aperçois ma jumelle. Mon cerveau est encore chamboulé pendant quelques secondes, peu habituée à ce clone de moi-même qui me sert de jumelle.

This Body GuardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant