Habillée léger en ce beau jour ensoleillé, je m'empare d'un chapeau vert. Il était à ma mère. Je l'ai piqué quand j'avais dix ans, lorsque papa a décidé de donner ses vêtements aux personnes qui en avaient le plus besoin. Je voulais au moins une chose à elle. Et ce chapeau était mon petit coup de cœur dans sa jolie garde robe.
J'enfile ensuite des tongues. Il fait chaud en ce moment. Alors ça m'arrange l'idée de la fête des voisins chez Kenedith et Tyron. Leurs fêtes des voisins sont toujours les mêmes. Dans leur immense terrasse, près de leur piscine.
Je descends donc, prête à partir quand...
- Hé, tu vas où comme ça ?
Je me retourne et croise le regard sévère de Kaiden. Je me retiens de rire. Il se prend pour mon père ou quoi ?
J'ai décidé que je mettais un trait sur tout ce qui avait pu me rapprocher de cet être abrupte et égoïste qu'est mon garde du corps. Je ne veux plus laisser place à la moindre faiblesse, alors qu'il me lâche la grappe maintenant.
Je ne réponds donc pas, et ouvre la porte. Mais il est plus rapide, il passe son bras devant moi et me repousse en arrière, puis ferme la porte.
- Si t'allais à la plage, t'aurais pu me prévenir. Gronde-t-il. Le principe de ma présence ici c'est que je t'ai à l'œil.
Je ne réponds pas. De toute façon, s'il ne me laisse pas sortir, j'attendrai simplement qu'il s'en aille.
Je le contourne alors et vais m'asseoir sur le canapé du salon. Sauf qu'il vient s'asseoir à côté de moi et allume la télé. Je soupire, et me lève. Il est moins bête que je ne le pensais. Il va me surveiller même à la maison.
Alors finalement, une idée me vient. Je vais simplement monter dans notre terrasse extérieur. Nous n'avons pas de piscine, mon père n'aime pas ça. Par contre nous avons un jacuzzi. J'y ai rarement mit les pieds parce que je trouve toujours ça ennuyant au bout d'un moment. Mais ça m'aidera à me relaxer un peu.
Je monte alors au dernier étage de la maison.
Une fois en haut, je souris instinctivement. J'aime notre terrasse. Le carrelage en bois, les petites guirlandes lumineuses ici et là. Il y a d'un côté des pouffes et une table basse sur laquelle j'avais l'habitude de m'installer avec des copines. Et de l'autre, il y a le gros jacuzzi quatre place.Seule moi viens dans cette terrasse. Avant elle était totalement vide. Mais j'ai demandé à mon père d'en acheter les meubles ici présents, et j'en ai fait mon petit coin personnel.
Je retire alors mon kimono, sachant pertinemment que Kaiden de ne me trouvera pas ici. Je ne suis même pas sûre qu'il sache qu'on a un troisième étage.
Je retire mes vêtements pour laisser apparaître mon maillot de bain deux pièces vert. Je fais ensuite tomber mon chapeau, puis vais dans le jacuzzi.
L'eau est chaude, mais pas à m'en donner plus chaud. En fait, elle est un peu tiède. Ça reste apaisant d'être ici.
Au bout de quelques minutes, je me décide à m'en aller. Bizarre. Aucun signe de vie de Kaiden. Je n'ai rien entendu depuis tout à l'heure.
Je sors de l'eau et vais récupérer mes affaires. Je descends ensuite, et l'appelle.
- Hé ! Ducon !
Hm... Aucune réponse.
- Kaideeeeeen !
Je m'arrête devant la porte de sa chambre. Je pose une main sur la poignée.
- J'espère que tu fais rien de cochon parce que je vais ouvrir...!
J'ouvre alors, mais je vois personne. Où est-ce qu'il est passé ?
Je fais le tour de la maison, continuant à l'appeler par tous les noms. Je finis par m'arrêter au beau milieu du salon, perdant tout espoirs.
Mon téléphone se met à sonner. Je l'attrape et vois que c'est un numéro inconnu. Je prie pour que ce soit lui.
- Kaiden ? Je réponds.
- Wow... En fait c'est plutôt « sœurette » mais si tu préfères m'appeler par le nom de ton garde du corps...
Je soupire.
- Comment tu as eu mon numéro ?
- Papa.
- Et...?
- Quoi ?
- Bah, pourquoi tu m'appelles !?
- Oulah, mais qu'est-ce que t'as ? Rit-elle. Je viens juste aux nouvelles. Kaiden n'est pas avec toi ?
Je me gratte la nuque, ne sachant pas quoi dire. Si elle va dire à mon père que Kaiden n'est pas avec moi il pourrai le virer...
- Si si. Mais en ce moment il me fait des blagues. Genre... Des canulars.
- Pas drôle. Dit-elle.
- Je te l'accorde.
- Bref. Je voulais passer te voir mais il se trouve que j'ai une journée chargée. Alors je te propose qu...
J'entends soudain un bruit venant de dehors.
- ...Tu m'écoutes ?
- Oui.
Ava continue de parler tandis que j'ouvre légèrement la porte. Je vois alors la voisine qui se dispute avec deux hommes baraqués. Qui sont ces mecs ? Je ne les ai jamais vu dans le quartier.
- Puisque je vous dit que je ne sais pas de quoi vous parlez ! Gronde-t-elle.
L'un lui dit quelque chose que je n'entends pas d'où je suis.
- Ouhouuu ! Avery !
- Ava, je vais devoir raccrocher.
- Quoi ? Tu m'as écouté au moins ?
- Non. Bye !
Je raccroche et observe la scène avec attention.
- Mais qu'est-ce que j'en sais ! Je n'ai jamais vu d'Avery Green ici.
J'écarquille les yeux, croyant mal entendre. La voisine est atteinte d'Alzheimer. Elle doit encore m'avoir oublié. N'empêche, ces hommes n'ont pas l'air nets.
- Vous savez quoi ? Vous n'avez qu'à aller demander à d'autres gens. Peut-être qu'ils vous diront. Mais par pitié, fichez-moi la paix !
Elle leur claque la porte au nez. Je m'empresse de rentrer à la maison, refermant la porte le plus silencieusement possible.
Qui sont ces types ? Je suis certaine de ne jamais les avoir vu de ma vie.
Je monte dans ma chambre et attrape mon téléphone. Je n'ai pas le numéro de Kaiden, mais peut-être que mon père peut m'aider.
Heureusement, il décroche vite lorsque je l'appelle.
- Avery.
- Papa, est-ce que tu aurais le numéro de Kaiden ?
- Pourquoi ?
- Comme ça ! Au cas où.
- Je suis occupé, je te l'envoie ce soir.
- Non papa ! Maintenant.
- Bon, qu'est-ce qui se passe ? Il n'est pas avec toi ?
- Papa, s'il te plaît...
Il soupire.
- Je te l'envoie.
- Merci.
Je raccroche. Mon père ne risque pas de m'être utile à distance. Mais ça me rassurerai que maintenant, Kaiden soit là.
Heureusement, j'ai appris quelques techniques d'auto-defenses mais contre ces deux mecs, je ne risque pas d'avoir de grandes chances...
VOUS LISEZ
This Body Guard
RomanceAvery Green est l'adolescente superficielle, riche et un peu farfelue dont les gens tirent ce qu'ils veulent à l'aide d'un simple sourire. Mais même si elle n'en a pas l'air, Avery sait voir l'hypocrisie dans ce qui est recouvert de bonté. Sa vie s...