Chapitre 6

371 40 9
                                    

Il est presque vingt-heure, et nous sortons tous les trois à la recherche d'un bon restaurant pour remplir nos estomacs affamés. Nous avons délaissé la voiture et préféré une balade tranquille dans les rues du Havre. Thaïs et Madyson débattent sur le type de restaurant à choisir, balançant des noms de plats mexicains ou italien par-ci par-là. Je suis soulagé de voir qu'aucune des deux ne pense plus à l'incident de tantôt avec les hyènes, surtout Madyson. Je la pensais fragile, mais elle me prouve de nouveau qu'elle est capable de surmonter les épreuves sans soucis.

Ou bien, c'est une bonne actrice.

La rue est à peine bondée. Le soleil n'est pas loin d'aller se coucher, mais il ne fait pas froid. L'odeur de la mer salée me dérange beaucoup moins qu'au début, et j'apprends à apprécier le paysage maritime, malgré les mouettes et les goélands qui ne cessent de piailler. L'endroit est peut-être un peu trop citadin à mon goût, mais ça reste agréable à visiter.

Malgré ma démarche décontractée, je ne cesse de regarder tout autour de nous à la recherche d'un ennemi potentiel. J'ai bien appris ma leçon, cette fois, je ne baisserai plus ma garde. Hommes, femmes, et même enfants, je suspecte n'importe qui s'approchant de trop près de Madyson, prêt à leur bondir dessus au moindre soupçon.

-Juuuuuuliane ?

J'observe Thaïs et Madyson qui se sont arrêtées de marcher pour m'inspecter du regard.

-Quoi ?

-Madyson t'a demandé ce que tu préférais manger.

La petite rousse me regarde de ses grands yeux bleus, semblant effectivement attendre une réponse de ma part.

-Je suis désolé. Je...

Je jette un énième coup d'œil autour de nous.

-J'étais ailleurs.

-Ça, on l'avait remarqué. s'exclame la louve en pouffant.

J'enfonce les mains dans les poches de ma veste et ronchonne.

-Choisissez ce qui vous fait plaisir, je n'ai aucune préférence.

Si ce n'est une attirance pour les belles rousses aux yeux bleus.

Nous reprenons notre marche. Je laisse Madyson et Thaïs me guider, ne connaissant rien de cette ville portuaire. Je ne baisse pas ma garde, et continue de surveiller les alentours en m'efforçant de rester plus attentif aux deux filles qui discutent près de moi cette fois-ci.

-Eh, Mady !

Une main inconnue vient alors se poser sur l'épaule de l'humaine que je m'empresse d'attraper. Je tire le nouveau venu vers moi, et, avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, l'immobilise en lui faisant une clé de bras. L'homme se tortille en gémissant pour tenter de se libérer, sans succès. Mon loup jubile de notre prise, fier de nous.

-Juliane, lâche-le ! m'ordonne Madyson avec insistance.

Pourquoi ?

J'obéis et le lâche. L'homme se frotte le bras en marmonnant ce que je crois être des insultes à mon encontre.

-Il est barjo, ce type ! s'exclame t-il vivement.

-Tu vas bien ?

Madyson s'approche de l'homme pour l'examiner. Je fronce les sourcils, dépité. L'humain relève la tête et son regard s'illumine en croisant le visage de la rousse.

-Mady, purée, ça fait un bail !

Sous mes yeux désapprobateurs, l'individu serre Madyson dans ses bras qui lui rend son étreinte. Mon loup se met à grogner si fort, et je me mets à faire de même.

ConvoitiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant