Chapitre 21
Criminal's family
Anna
Jeudi 15 juin 2017, Bastia, Corse
Parmi toutes les personnes sur cette terre, je n'aimais qu'elle. Son sourire m'avait pris dans son piège dès l'instant où elle est entrée dans la salle de cours après un été qu'elle avait passé à bronzer sur peau d'ange. Lisa avait fait de moi la fille la plus chanceuse de la tête. Je n'étais rien d'autres que la copine la plus fière qui avait demandé à sa copine de l'accompagner au bal de promo pour fêter cette fin d'année. J'avais pris un temps fou à organiser la demande. Macie, sa meilleure amie, m'avait aidée à choisir le cadeau parfait pour Lisa : elle était assez coquette. Nous étions parties sur un petit collier de perles avec un pendentif d'un papillon. J'imaginais clairement le porter le soir du bal. La veille, je suivis sa mère, son frère et elle à Bastia, en centre-ville. Sa mère fut surprise que sa fille s'affichât en public avec une fille à ses bras, mais elle était fière de son enfant.
— Des bouts carrés, par pitié, suppliais-je. J'ai peur de tuer quelqu'un avec des ongles aussi pointus.
Je n'étais pas la petite-amie qui se coupait les cheveux et qui ne se maquillait pas : je n'aimais juste pas les ongles parfaitement faits. Je préférais être à l'aise, surtout si devais partir à la rentrée dans une école de sport. Je ne voulais pas avoir ses ongles qui avaient tendance à rester trop de temps chez moi. Je choisis une couleur boisée pour mes ongles pour qu'ils soient assortis à mes cheveux blond foncé aux reflets caramel. Pendant que nous finissions nos ongles, Antone sortit du salon pour fumer devant. Sa mère ne fit pas très attention à son fils, mais je savais très bien ce qu'il fumait véritablement. J'avais deux grands frères, et les deux étaient très protecteurs. Quand la prothésiste ongulaire finit mes ongles, je la payai rapidement pour accompagner Antone choisir un costume.
— A quoi tu joues, Antone ? demandai-je au frère de Lisa, alors qu'il fit défiler les chemises sur la tringle. Ta mère veut te faire plaisir et ta sœur veut passer du temps avec toi. Pourquoi tu continues à être ce garçon qui agit mal sans être ce type de mec ?
— Ne fais pas celle qui connaît ma vie, sérieux là, grommela-t-il. Tu n'as eu que la version de Lisa sur cette histoire, pas la mienne.
— Antone, écoute-moi sérieusement, maintenant, ordonnai-je. Est-ce que c'est difficile de se rendre compte que sa famille est en train de s'effondrer ? Évidemment, et j'ai vécu la même chose. Mais bon dieu, tu es jeune pour gâcher ta vie sur les tromperies de ta mère...
Antone rit. Était-ce drôle ? Le frère de Lisa se confiait souvent à moi, sauf depuis ces quelques semaines où ils avaient appris que leur mère avait une double vie ailleurs. Quand elle partait pour le travail, elle allait chez un homme avec qui elle avait complètement fondé une famille bien avant d'être avec le père de Lisa et Antone. Un soir, alors que Lisa rentrait de chez moi, elle surprit son frère dans les escaliers : il écoutait ses parents. Son père venait de tomber sur des messages d'une fille qui lui demandait quand sa mère rentrait. Ils venaient de découvrir qu'ils avaient une sœur d'une vingtaine d'années dans le sud de la France et qu'elle avait un homme avec qui elle vivait. Lisa m'avait raconté l'histoire, les larmes aux yeux.
— Tu crois que c'est tout ? Une autre famille quelque part avec d'autres enfants ? me balança Antone. Je me suis fait remballé par une meuf pour qui je craquais depuis des années et le pire ? Je suis allé voir papa au travail et je t'assure qu'il était en plein interrogatoire dans la bouche de son collègue de travail. Lisa le savait et elle a fermé sa gueule pour que l'on ne souffre pas, maman et moi. Alors ? Je suis supposé le vivre comment, tout ça ? L'homosexualité de mon père qui est marié à ma mère et la famille cachée de ma connasse de mère...
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Flightless Bird
Romance"Comment as-tu pu lui faire ça, hein ? Comment as-tu une seconde pu t'imaginer qu'elle accepterait ça ? - Mais arrête, lâche-moi ! J'ai rien fait moi, putain ! Je ne l'ai pas touchée ! Arrête s'il te plaît... je ne te mens pas... - Mon grand... C'es...