Chapitre 7 : Damaged

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Chapitre 7

Damaged

Macie

Lundi 25 octobre 2021, New York

Quand j'avais douze ans, j'ai eu un match de basketball qui m'a voulue une grave blessure au genou. Cette blessure était douloureuse pendant des jours et des jours, pour ne pas dire des mois. Je n'avais que mes yeux pour pleurer et des matchs interdits pour enjoliver ma colère.

J'avais mal et j'étais en colère noire contre le monde entièr. Alors imaginons que la personne qui m'a détruite psychologiquement et physiquement se trouve devant moi. Je ne pense pas savoir comme l'on réagit à ça. J'en avais discuté avec ma psychologue un jour, et elle avait su dire les choses qu'il fallait, en théorie. Faire face à ces douleurs, les affronter, comprendre pourquoi. C'est tout.

Mais il est là, devant moi. Je lui ai rentré dedans en voulant rejoindre ma voiture. Je me heurte à un mur douloureux, littéralement parlant. Mes mains sont moites et tremblent autant que tout mon corps. Mes yeux sont brouillés par les larmes et je ne sais même pas si je me sens dans l'insécurité maintenant. J'ai envie de courir, de m'enfuir, mais mes jambes sont paralysées. J'ai envie d'attraper mon téléphone et d'appeler à l'aide, d'appeler mon père, Jamie ou n'importe qui qui ne soit pas lui. Je regarde s'il y a des gens autour de nous, mais personne. La seule chose que je daigne sortir sans pleurer, c'est :

- Non.

La douleur qui m'empara à ce moment-là fut la pire de toute ma vie. Je reculai encore et encore dans ce parking qui me paraissait si petit. Où est mon échappatoire ? Je ne peux même pas le regarder dans les yeux, le regarder en face essayer de comprendre s'il ressent la peine que je ressens. Mon corps entier réagit face à la situation comme si je venais de me tremper dans une bassine glacée qui paralyse tous mes membres, en commençant par mes pieds et en finissant par jolie mon cerveau, comme si le but est de m'empêcher de penser correctement.

De quoi veut-il discuter ? Je sens mes yeux se remplir d'eau, mais je ne sais pas si cela vient du fait que j'ai envie de pleurer toutes les larmes de mon corps ou si le froid qui vient taper la ville de New York me glace juste tout le corps à m'en faire pleurer. Fiorenzo glisse ses mains dans les cheveux, sûrement agacé de ma résistance face à lui. Vêtue que d'une tenue légère, je commence à avoir froid et peur.

- Ne t'approche pas de moi, recule, marmonnais-je d'une voix presque inaudible.

- Je ne compte pas te faire du mal, Macie, me dit-il en avançant doucement vers moi. Je crois que l'on devrait discuter, tu ne penses pas ? J'ai besoin que tu me fasses confiance...

Je recule lentement, comme ma peur qu'il me fasse mal si je cours. Je veux retourner dans ma voiture et partir. Jusqu'à ce que je me souvienne que je n'avais pas pris ma voiture aujourd'hui. Quelle heure il est ? Peut-être que Jamie va vouloir passer me faire un coucou, comme souvent, avant de reprendre les cours. Et Samy est passée où ? La seule chose que je vois, c'est une bande sur sa main. Il a dû se blesser. Est-ce qu'il va bien ? Il va peut-être très mal...

- May, je peux te, commence-t-il avant que je le coupe.

- Macie, maintenant pars. Va-t'en, sors d'ici ! hurle-je.

Je ne le regarde pas réellement dans les yeux. J'essaie, mais j'ai peur d'y voir la douleur que j'ai ressentie quand il m'a fait du mal. Je veux qu'il s'en aille, je veux qu'un collègue m'entende et le fasse partir. Mais le parking est grand. Il recule d'un pas et il cherche mon regard. Mais je l'entends renifler. Je ne vois pas avec ces yeux brouiller de larmes. Je prends ma manche et je frotte mes yeux avec pour enlever ces larmes. Mais rien n'y fait : ses yeux me regardent et il a l'air aussi dévasté que les miens. Il est aussi pâle et je dois l'être encore plus. Fiore... il se tient droit, mais sa tête semble trop lourde pour tenir droite, elle.

Flightless BirdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant