Chapitre 4 : Lies and hidden beauty

97 12 100
                                    

Chapitre 4
Lies and hidden beauty

Fiorenzo

Samedi 23 octobre 2021, Appartement de Fiorenzo, Lisa et Léo

Devenir un conseiller juridique n'est pas mon plus grand rêve. Je rêve surtout de réussir dans la musique. Ma mère croyait en moi, peu importe ce qu'il se passe. Elle croyait... Il est certain qu'après cette affaire, elle n'a plus supporté me voir. Elle détournait le regard, elle criait quand je ne faisais pas quelque chose et elle jetait presque mon plat si je mettais du temps à venir manger.

Plus jeune, j'ai trop fait de mal à ma mère pour qu'elle puisse croire que j'allais autant réussir dans ma vie professionnelle. Non, parce que personnellement, ma vie est un désastre. La seule chose qui me pousse à changer ça, c'est sa voix qui résonne encore dans ma tête, sans cesse, sans fin. Quand je suis rentrée dans l'adolescence, ma mère me mettait en garde sur la violence des garçons de mon âge. Comme je suis très colérique, j'ai passé mon collège à me battre et à me forger un caractère et une carapace d'enfer.

Ma mère a oublié de me dire que la mort était proche quand on te brise le cœur. Perdre une personne fait chier, je le confirme. Mais la perdre pour quelque chose dont tout le monde te croit coupable, c'est atroce. Tu souffres de toutes tes tripes et tu passes le plus clair de ton temps à frapper dans un sac pour éviter de vriller. J'en ai fait les frais, de la rupture douloureuse. Je n'ai jamais pleuré devant ma mère, surtout pour cette rupture, mais j'en avais envie. Pleurer de rage face à un miroir dans lequel on pouvait me voir vêtu de culpabilité et nu d'amour.

Je me regarde dans le miroir de la salle de bain de notre appartement. Il est sale, plein de poudre de maquillage de Lisa. C'est toujours pareil avec elle, il faut toujours qu'elle ne passe rien que quelques minutes dans une pièce pour que le ménage qui a été fait empire. Lisa et moi sommes ensemble depuis tellement d'années que je commence à m'habituer de vivre avec elle. Nous n'avons pas habité ensemble avant de venir ici. J'avais mon appartement et elle venait, mais elle habitait avec ses parents et c'était mieux comme ça. On a commencé à sortir ensemble un an après la fin du lycée. J'ai mis du temps à accepter tout ça. J'avoue avoir joué avec quelques femmes pendant quelques mois avant de réellement me rendre compte que je ne pouvais que compter sur elle et sur son amour en vue de la situation.

- Tu es magnifique dans cette tenue, me dit-elle, en enroulant ses petits bras autour de ma taille. Comment a été le travail ? Je commence à voir que ça te plait après une semaine.

- C'est vrai, je me sens à ma place là-bas. Je vais prendre ma douche et on part dans quinze minutes, ça te convient ?

- Parfaitement monsieur.

Elle sort de la salle de bain et j'en profite pour me déshabiller et commencer ma douche. Dès que j'allume l'eau, je me prends une tornade d'eau bouillante sur le corps qui me fait gémir d'un coup. Lisa et ses douches si chaudes. Comment les femmes font pour se laver à l'eau aussi bouillante ? Elle m'attrape par la taille et monte sa main vers ma nuque avant d'y déposer un tendre baiser sur mes lèvres. Ses souvenirs incessants dans ma tête me rendent dingue. Depuis que je suis tombé sur cette fille qui a perdu cette veste, je me demande si elle n'est pas à New York, si elle n'a pas fait sa propre marque et fait des vestes similaires partout dans le monde. Je t'aime comme si je me perdais dans ton cœur, comme si je n'existais que par toi. Elle avait cette puissance quand elle aimait les gens. Elle était si courageuse dans la vie et si innocence et fragile en amour... La perdre a été la pire erreur de ma vie.

Je sors de la salle de bain avec une serviette autour de la taille. Je ne sais pas où est Léo. Sûrement quelque part dans l'immeuble avec cette fameuse voisine qui a l'air charmante. J'entre dans la chambre pour tomber directement sur Lisa, assise sur le lit, dans une magnifique robe courte. Elle pianote quelque chose sur son téléphone et sa concentration l'empêche de remarquer ma présence. Elle fronce les sourcils et elle semble zoomer quelque chose avec ces doigts. Quand elle m'entend avancer vers elle, elle verrouille son téléphone et se met debout devant moi. Son chambre est sombre, à cause de sa petite fenêtre. J'ai cette sensation de mourir étouffer.

Flightless BirdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant