Chapitre 13 : Quand on rêve d'un temps...

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Chapitre 13

Quand on rêve d'un temps...

Fiorenzo

Vendredi 22 décembre 2017, maison des Conti

Nous étions en période de fête, selon les traditions chrétiennes. Noël approchait et je devais passer les fêtes avec mon oncle et ma mère. Je ne voulais pas, parce que je ne voulais plus le fêter. Cela faisait six mois que ma vie avait pris une autre tournure. Mes relations avaient maman n'étaient pas bonne et la seule différence venait de mes études. Je passais des heures et des heures à la bibliothèque pour découvrir le droit de la famille et de la personne. Étudier pour réaliser nos rêves, Fiore. Je savais très bien qu'elle allait venir ce noël, je le sentais.

Je déposai le dernier bouquet de fleurs dans les vases et je laissai maman se plaindre que ce n'était pas comme cela qu'elle les voulait. Encore et toujours le même système : je voulais l'aider, elle me laissait et elle finissait par recommencer seule. Perdre une personne que l'on aime était compliqué, mais perdre sa virilité, sa dignité et sa mère, c'est la mort psychologique assurée. Si elle était restée, est-ce que cela aurait changé ? Impossible. Cette histoire me pesait tellement que j'en venais à oublier que je devais avancer. Je restais toujours sur place, sans réellement vivre depuis ce mois de juin...

- Comment tu vas aujourd'hui ?

Lisa s'assit au bord de mon lit. Ses cheveux attachés en queue de cheval, elle se frotta les yeux. Avait-elle dormi ? Lisa avait passé son été en Corse, alors que sa famille avait voyagé dans tout l'Europe. Elle avait choisi de rester à mes côtés pendant que je me faisais rejeter dans tous les recoins de l'île. Je peux les comprendre, on m'accusait d'un viol sur ma copine que je n'avais pas commis. Après la tristesse et la peur de la perdre, je ressentais du dégoût pour elle. Il était évident que cet évènement était arrivé : tout le monde avait vu la vidéo et je l'avais vu, effrayée et apeurée. Mais finalement, elle était partie en ne me laissant que mes yeux pour pleurer.

Lisa me tint la main, alors que j'essayai de faire ce nœud de cravate. Essaie de voir si ta tenue pour Noël te va, avait dit maman avant d'aller travailler. Je fus surpris d'y réussir, alors que Lisa me décrocha un mot pour me dire qu'elle ne savait pas les faire. Elle s'approcha de moi et me sourit. Ma main se glissa dans la sienne et je ne pus attendre encore des mois pour l'embrasser. Je presse dangereusement mes lèvres contre les siennes qui sont beaucoup plus douces. Elle ne recula pas : elle intensifia le baiser, en glissant ses mains autour de ma taille, sous ma veste de costume. Quelques secondes me suffirent pour la retrouver dans mon esprit. Et c'est moi pour la vie ?

- Pardon, je pensais que tu voulais m'embrasser, dit-elle, douteuse de ce qu'il venait de se passer.

- Lisa... commençais-je à dire, en me rapprochant encore. Si je t'ai embrassé, c'est que je le voulais.

Tout était si facile avec Lisa : elle ne tenait pas compte des moments de faiblesse que j'avais lorsque je parlais sans cesse de ma relation avec Macie. Elle comprenait que c'était dure et lorsqu'elle a rompu avec Anna, je n'avais plus envie de la voir. Cet été, j'avais pris un peu de temps pour rattraper les trois ans de lycée que j'avais passé en couple avec elle. Et des sorties, encore des sorties... Tiens une fille, encore une fille. Je n'avais fait que ça. Je ne disais pas que je couchais avec elles, mais je m'amusais déjà beaucoup avant de passer à l'acte. Dire que l'on m'a reproché de l'avoir violé, alors que j'attendais depuis trois ans d'avoir des relations sexuelles avec elle. Tu n'es pas ce genre de garçon qui pense comme ça, arrête. Elle ne m'a jamais forcée à attendre, mais je le faisais pour elle et ça ne me dérangeait plus, finalement.

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