Chapitre 1 : New York

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Chapitre 1
New york

Macie

« Quand le livre où s'endort chaque soir ma pensée, quand l'air de la maison, les soucis du foyer, quand le bourdonnement de la ville insensée où toujours on entend quelque chose crier » Victor Hugo

Vendredi 22 octobre 2021, New York

Beaucoup de rêve commencent par des déceptions. La première de toute la liste, c'est de réaliser que l'échec est une étape à la réussite. Tomber pour se relever : voici ce que mon père m'a toujours enseignée. Mais chaque échec est de plus en plus dure pour moi. En venant à New York, mes parents me pensaient en sécurité, à l'abri de toutes les angoisses qu'ils peuvent ressentir. Le mal qui rôde autour de moi les inquiète. Dans la ville qui ne dort jamais, mes parents ont acheté un appartement après leur mariage. C'est ici que je vis depuis maintenant quatre ans.

Devoir être à la hauteur. C'est ce que mes parents m'ont toujours enseignée. Bien que le plus beau jour des parents est la naissance de leur nourrisson, celui de ma mère est assurément le jour où elle a posé les yeux sur ce sportif professionel qui venait conquérir les Etats-Unis, après avoir rendu fier toute son île. Maman était mannequin dès le début de ses années de lycée. Instantanément, elle est tombée par hasard sur un footballeur qui allait passer professionel. Ils sont tombés amoureux et moi, je suis tombée bien bas avec eux comme parents.

Ils se sont mariés, prêt à fonder une famille. Pour la famille de ma mère, tout était fait à la manière des français : ce n'est pas une maison qu'ils ont acheté, mais un appartement new-yorkais qu'ils me cèderont dix-huit ans plus tard.

C'est là que commence mon histoire : à ma naissance, papa s'éloigne de son idylle avec ma mère. Il a toujours rêvé d'avoir un enfant, alors il est comblé avec se petite fille - moi, évidément. Je grandis avec eux en Corse. Aujourd'hui, me voici cher New York.

Quand je suis venue ici, je n'étais pas prête à quitter mon île natale. Je refusais d'y partir pour de si douloureus évènements. Mais ainsi va la vie : j'ai réussi à grandir ici. Ma mère m'a accompagnée pour pouvoir décorer l'appartement avec moi. La vérité est tout autre. Selon elle, je devrais suivre sa carrière de mannequin pour accomplir de grandes choses. Elle a répété, pendant tout son séjour, chaque adresse qu'elle connaissait. Elle a commencé par l'adresse du grand et honnête Jean-Luc. Il n'y a pas plus cliché comme prénom pour un photographe new-yorkais. Elle a été si déçue que je précise à Jean-Luc que je préférais faire moi-même des photographies de moi, sans bien sûr juger ses techniques.

Elle nous a emmenés dans tout New York à la recherche de décoration. Nous avons même fait le tour des galeries dans un quartier peu fréquentable, selon elle. Le bronx. Papa avait ajouté qu'elle disait ça, car ses anciens copains avaient tous vécu ici - pauvre petite modaine à la Serena Van Der Woodsen. Nous sommes passés devant un club de basketball et tout de suite, mon père et moi avons sautillé partout avant d'ouvrir de nos bras les géantes portes des terrains. Nous étions si excités d'y entrer que nous avons supplié le coach de me faire une licence de sport directement devant mon père. Il refusait de repartir en Corse sans me voir inscrite dans un club.

Maman n'était pas d'accord avec mon père et ça, depuis le jour où j'ai supplié mon père de m'inscrire dans un club de basketball. J'avais cinq ans et j'étais si fière de ma tenue. Maman a demandé, alors que nous traversions les rues de New York, que je choisisse des cours d'instruments à l'université. Je lui ai rappelée que cette école avait déjà une tonne de cours obligatoire avec des instruments, d'où le but d'une école de musique et d'arts. Ma mère criait sur tous les toits que j'avais l'oreille absolu - c'est faux. Elle racontait à ses amies qu'à New York, je passais mon temps à chanter, à jouer des instruments et à faire des shooting avec l'aide de Jean-Luc.

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