Chapitre 10
Hesitated 'bout trust
Macie
Dimanche 31 octobre 2021, Appartement de Macie
Il y a des moments dans la vie que tu ne peux pas oublier. Et je suis persuadée que cette veste que je lui ai offerte à son anniversaire était celle qui avait servi un instant à le déstabiliser alors qu'il était sur moi, ce soir-là.
- Je ne te demande pas de me pardonner pour ne pas avoir été là pour toi, May... Macie. Mais crois-moi, je ne t'ai pas fait ça et je ne l'aurais jamais fait sans ton consentement et dans l'état dans lequel tu étais.
Fiorenzo m'a raconté où il était durant le temps où j'ai été blessée et filmée à mon insu. Je me doutais qu'il allait encore dire qu'il était avec Lisa, mais en entendant détail par détail ce qui s'est passé pendant que j'étais dans la chambre chez Lisa, je me suis mise à cogiter. C'est vrai, je l'ai accusé directement et dans mon for intérieur, je priais pour que ce ne soit pas lui. Mais dès mon départ, j'ai coupé tous liens quand j'ai compris que je faisais du mal à tout le monde. Maman avait peut-être raison : j'aurais dû me taire pour cette histoire. Mais j'ai peur de m'avouer que ce n'est pas lui, parce que je n'ai pas inventé la veste et son bracelet. Tout le monde peut avoir des gourmettes, c'est certain. Mais le fait que l'homme portait la veste de Fiorenzo avec la même odeur et les mêmes surnoms me donnent envie de vomir rien que d'y repenser.
Ce matin, je me réveille en sursaut. C'est devenu une habitude de refaire ce rêve avec Fiorenzo à l'intérieur. La veille, j'ai eu mon père au téléphone pour discuter de tout ce que j'avais pu apprendre. Il m'a affirmée qu'il commençait à douter de la culpabilité de Fiorenzo. Pour mon père, cela n'est pas possible qu'il nie depuis quatre ans et qu'il veuille m'en parler absolument dès qu'il me retrouve. Même si j'ai vingt-deux ans, j'ai encore besoin d'être rassurée par mon père. Je veux être rassurée par quelqu'un qui m'aime, qui connait l'histoire, qui me croit et surtout, qui ne m'a jamais blessée. Il me manque.
Après ma longue douche du dimanche qui sert à me détendre avant de me reposer, je prépare deux cafés : un pour moi et un pour celui qui vient de sonner à la porte. Samy entre directement après avoir sonné. Souvent, le dimanche est notre moment à deux pour papoter et discuter de ce qui se passe dans nos vies communes. Ce matin, il a attaché ces cheveux mi-longs en un chignon - j'ai attaché les miens avec une pince en demi-queue, et il a les yeux pétillants et malicieux à la fois. Je sens qu'il doit enfin me raconter la soirée avec ce fameux garçon.
- Figure-toi qu'il s'appelle Théo ! rie-t-il. Je sais que je riais sur sa ressemblance avec Théo James, mais là ! C'est un de ces prénoms, c'est dingue. Bon, il est comme toi : il adore les avocats. Il a d'ailleurs pris une salade comme tu aimes tant.
J'écoute le discours de mon ami avec intérêt. Son regard change du tout au tout quand il parle de Théo ou quand il parle simplement des lieux dans lesquels ils se trouvaient hier pour manger. Ça fait drôle de le voir enfin se confier à un homme et se dévoiler. Samy plait beaucoup et surtout, autant aux filles qu'aux garçons. Il a ce look très différent des autres new-yorkais : ces cheveux blonds mi-longs et ces yeux presque gris font trembler des rues entières bondées de monde. Sans exagérer, je me souviens très bien de notre sortie dans un centre commercial où je suis passée à la caisse avec un article soldé que la caissière n'a pas soldé en caisse. Il est encouru vers moi et il a réglé ça gentiment, car elle disait ne pas comprendre ce que je disais avec mon accent. Elle a fini par lui tendre le ticket de caisse avec son prénom et son numéro derrière.
- Je ne dis pas que j'ai forcé pour l'embrasser bien sûr, mais j'ai juste fixé intensément ces lèvres et il a fini par le faire, rougit-il. Et tu aurais dû voir ça, May. Il a attrapé ma tête avec sa main dans mon cou et ses lèvres avaient ce fameux goût fraise comme dans les livres.
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Flightless Bird
Romance"Comment as-tu pu lui faire ça, hein ? Comment as-tu une seconde pu t'imaginer qu'elle accepterait ça ? - Mais arrête, lâche-moi ! J'ai rien fait moi, putain ! Je ne l'ai pas touchée ! Arrête s'il te plaît... je ne te mens pas... - Mon grand... C'es...