Flightless Bird

Chapitre 2 : Flightless Bird

Chapitre 2
Flightless bird

Fiorenzo

Jeudi 21 octobre 2021, Aéroport de New York

Elle détestait l'avion. C'est dont je me souviens. Elle l'avait répété, tout en dévorant des yeux le beau Sawyer dans Lost. C'était une de ses séries préférées, si bien qu'elle s'est disputée avec sa meilleure amie pendant des jours quand cette dernière lui a dit ce qu'ils leur arrivaient à la fin.

L'aéroport de New York est si grand, rempli de décorations ancienne. Je ne suis pas un artiste, ne me demandez pas de vous citer le mouvement artistique des murs de l'aéroport. Il ne me reste que quelques minutes avant de récupérer nos bagages. Au fur et à mesure que je vois une de nos valises, j'avance pour la faire descendre du tapis et forcément, les gens me dévisagent. Non, je ne suis pas là pour voler vos valises messieurs et mesdames. New York, New York... Alors que je me frotte les yeux sous mes lunettes, un homme vient vers moi, sûrement surpris du bruit que j'ai pu faire, quelques secondes auparavant en baillant. Les heures de vol se font ressentir après déjà trente minutes.

― Monsieur, puis-je vous aider ? Quémande l'homme viril et aussi baraqué qu'un building de cette immense ville américaine.

― J'attends juste ma dernière valise, dis-je, avant de suivre son regard vers les quelques valises déjà présentes autour de moi. Enfin, je récupère celle de ma copine aussi.

L'homme s'éloigne de moi. En le suivant du regard, je vois ma copine, deux cafés à la main, accompagnée de mon meilleur ami – et sûrement le seul que j'ai pour le moment, Léo. Habillée de son plus bel ensemble de sport, elle s'avance en chantonnant une des chansons qui défilent dans ses écouteurs. Elle commence à se dandiner, me jetant un regard. Si elle fait tomber les cafés, je ne survivrai plus à la journée.

Un baiser déposé sur ses lèvres, je pointe du doigt un des cafés qu'elle vient tout juste de nous commander. Après une affirmation de sa part, je le prends en main et bois une grande gorgée. Pitié, que ce café puisse me réveiller... En passant devant une vitre, je m'arrête quelques instants pour y voir mon reflet cerné et fatigué. Mes yeux n'attrapent aucune lumière, trop cernés pour ça. Ils creusent mon visage, me rendant mort-vivant. Je parais malade, avec des yeux sombres et asséchés par l'altitude.

Heureusement qu'ils ne sont pas bleus, ça aurait été pire. Mes cheveux sont tout aussi effrayants : la capuche de mon sweat est là pour cacher ses misères. Mes cheveux partent dans tous les sens; mes cheveux n'ont aucune mèches correctement coiffés. Après encore une longue attente devant les arrêts des taxis avec comme mélodies les complaintes de ma copine, nous entrons dans le véhicule tous les trois, prêts pour découvrir notre nouveau chez nous.

― Fiore, viens voir ça ! C'est une tuerie, crie Léo, alors qu'il se trouvait dans la salle de bain.

― Elle est immense cette salle de bain, exclamé-je. Tu as raison, Lisa va prendre tout son temps et s'étaler partout...

Léo et moi rions. Même dans nos rires, on s'aperçoit que la fatigue nous a atteints depuis trop longtemps. Léo propose de déballer ses affaires le temps que nous prenions chacun notre douche. Lisa court chercher sa trousse de toilette. Lorsqu'elle me rejoint dans la salle de bain, elle enroule ses petits bras autour de mon bassin.

― Je te laisse prendre ta douche, dis-je, en baillant.

― Merci, je vais m'effondrer direct après., ajoute-t-elle, en déposant un baiser sur ma joue.

L'appartement n'a rien de luxueux. Le seul grand point positif, c'est les deux chambres qui sont correctement meublées. Le temps que l'on garde un peu plus dans cette ville extraordinairement chère, nous nous contenterons de vivre ici. Remarquez, on a un petit balcon et une cuisine ouverte sur le salon avec un long bar. L'entrée se fait directement sur la grande pièce du salon et cuisine ouverte. Et les deux chambres se trouvent dans le couloir, les portes face à face, ainsi que la salle de bain au fond.