Flightless Bird

Chapitre 11 : In the desert of evidences

Chapitre 11

In the desert of evidences

Macie

Mercredi 3 novembre 2021, Belle & moi

Ce matin est une course contre la montre. Cette nuit a encore été longue. Je me presse pour faire mon lit et ranger un minimum ma chambre pour pouvoir aller prendre une douche qui me réveillera sans doute. Comme à mon habitude, je ne pars pas de la chambre sans avoir préparé ma tenue sur mon lit : pour une journée de travail très simple, j'attrape mon pull préféré de mon armoire de couleur champagne que j'associe avec une jupe droite de couleur écrue. Cette tenue fera l'affaire pour quelques heures au travail. Je pars sous la douche, la tête remplie de réflexion. Alors que je laisse l'eau bouillante couler sur ma peau, je laisse mon esprit divaguer vers des pensées aussi sombres que complexes.

Depuis l'appel téléphonique avec la mère de Fiorenzo, je m'interroge sur le rôle qu'a joué Léo dans cette affaire. Une chose est sûre : quand notre amitié a commencé à se forger entre Fiorenzo, Lisa, lui et moi, on n'avait aucun esprit de compétition entre nous. Léo est quelqu'un de sensible, mais il ne prête que très peu d'attention à ces problèmes relationnels qui peuvent l'entourer. Depuis hier, je me demande s'il ne serait pas judicieux d'en parler directement avec lui. Ce que j'aime le plus chez Léo, c'est l'amour inconditionnel qui peut porter aux gens qui l'aiment.

Je finis de me préparer en passant de ma tenue du jour à ma tenue d'entrainement pour ce soir. De nature stressée, je préfère prendre mon petit déjeuner au belle & moi pour avoir le temps de discuter avec mes proches et mes amis avant d'accumuler une longue fatigue d'une journée sans fin. Mon sac à main et mon sac de sport sont prêts, je quitte mon appartement en direction de mon café préféré où m'attend le meilleur des petits déjeuners. À mon arrivée, Juliet me fait signe de m'asseoir et de choisir rapidement ma commande. Ce sera leur fameux smoothie à la cannelle et à la banane avec un bagel au saumon avocat.

- Est-ce que tu as pris une décision concernant tu sais qui ? me demande mon ami Samy. Tu sais, j'ai vraiment envie de te voir tourner la page et d'enfin vivre tout le bonheur que tu mérites.

- Entre la conversation avec mon père et avec sa mère, les discussions qui s'éternisent avec Jamie et les cauchemars, je veux en finir. J'ai une longue journée aujourd'hui, mais dès que j'ai une pause, j'essaie de trouver un moyen de contacter Léo pour en savoir plus.

Celui que je considère comme mon meilleur ami hoche la tête et retourne dans la cuisine pour m'amener mon petit déjeuner. Il serait enfin temps que je sache la vérité et que je me laisse un minimum vivre en paix. Je crois que les plus beaux sourires, je l'ai fait lorsque je vois débarquer mon meilleur ami avec un plat au petit déjeuner qui ressemble à celui qu'il est en train de m'apporter. En venant vivre à New York, je ne m'attendais absolument pas avoir des habitudes aussi simples, mais qui te mettent le baume au cœur. Je prends quelques petits déjeuners dans ce café où je côtoie les propriétaires, je travaille dans un label en or et j'ai des opportunités qui se présentent à moi.

- J'ai hâte que l'on puisse partir pendant les vacances de Noël comme prévu. Je pensais que peut-être, si nous sommes ensemble à ce moment-là, je pourrais inviter Théo.

- Le temps passe tellement vite que c'est à peine dans deux mois, dis-je à mon meilleur ami, en sirotant mon smoothie. La seule chose qui me chagrine, c'est de savoir que Jamie ne sera pas là. Peut-être que ça nous permettra d'avoir du recul sur notre relation et d'enfin savoir si on veut emménager ensemble ou pas.

Il y a un an, mon copain et moi avons eu une conversation pour la moins bruyante. J'adore mon appartement et quand j'ai emménagé ici, ma mère était tellement pressée de se débarrasser de moi qu'elle a pris une semaine entière âme redécorer l'appartement à mon goût et à ses frais. Quand le sujet de déménagement est venu sur la table, mon copain a refusé de vivre dans un appartement dont les propriétaires étaient mes parents. Il a sorti une excuse comme quoi son appartement serait meilleur et qu'il refusait de payer de loyer à des personnes qui m'avaient sortie de leur vie. Lorsqu'il m'avait demandé des explications sur ma venue à New York et la distance que je prenais avec mes parents, je ne suis pas rentrée dans les détails et j'ai affirmé que ma mère et moi avions une relation très compliquée avant que je vienne, mais que ça marchait pour le mieux entre mon père et moi.