Chapitre 24
Desire me too
Macie
Vendredi 10 décembre 2021, appartement de Macie
— Je croise souvent les étoiles que tu aimes, tu sais ? soufflé-je au vent, assise sur le béton de la terrasse. C'est stupide de devoir te parler comme ça, Andrew... Devoir employer le passé quand je parle de toi, ça me donne la nausée. Je veux continuer à te parler, à sentir ta présence près de moi. Mais tout ça, ce n'est pas moi et je n'y crois pas.
Je resserre mes jambes nues contre ma poitrine. La façade de l'immeuble me brûle le dos, mais comme ça, je ne sens pas autant la douleur au cœur que j'ai. Ces derniers jours m'ont fait du mal et j'ai besoin de savoir que j'ai un allié quelque part. Mardi et mercredi m'ont servi à enregistrer les derniers morceaux de mon album et j'ai réussi à ce que l'on ne touche pas à la chanson. Celle que je refuse que l'on voie, celle qui n'est pas tout public. Jeudi, Léo m'a demandée si j'accepterais de venir avec Samuel pour un repas chez lui ce vendredi soir. J'ai dit oui, mais mon corps me dit non. Je ne saurais pas dire ce qui ne va pas ce matin, mais je ne suis pas prête pour tout ça. Depuis que Jamie et moi avons mis fin à cette catastrophe, je n'ai plus l'impression qu'il y a un but dans tout ce que je fais. L'ennui d'une vie.
Après qu'il ait dormi chez moi, Fiorenzo n'a pas appelé et n'a rien fait pour revenir. Pourtant, c'est lui qui est venu pour que je finisse par faire ce premier pas. Je ne voulais pas l'arrêter dans ce que l'on faisait, mais il portait cette veste, encore. J'aurais pu lui dire de l'enlever, mais la vérité est que c'était une bonne excuse pour arrêter cette mascarade. Je viens de sortir d'une relation, je fais de la musique sans m'en rendre compte et je mets de côté le basketball comme une évidence. Rien ne va et je ne veux pas de Fiorenzo dans ma vie, comme avant. Parce que la vérité, c'est que la vie ne m'a pas fait de cadeaux avec lui, Antone et Lisa, Andrew et Jamie... Je n'ai qu'une envie : oublier. Mes larmes dévalent mes joues pour les brûler de regret.
— Andrew, pourquoi je n'y arrive pas ? Tu réussissais tout, toi... Tu arrivais à avoir des copines sans leur faire de mal, tu arrivais à être heureux sans passer par la souffrance... Enfin, tu as dû souffrir pour devenir l'ange que tu es... Putain, je parle à un ciel... C'est pathétique à souhait tout ça.
À la mort d'Andrew, je voulais quitter Jamie. Je voulais abandonner ma vie pour pouvoir repartir autre part et laisser tout derrière. Mais tout allait encore bien entre lui et moi. Puis, quand je l'ai vu avec cette fille, j'avais besoin de me laisser du temps pour moi avant de faire quelque chose pour nous. En rentrant de vacances, Fiorenzo est revenu dans ma vie et depuis, j'avouerai que je ne souhaite qu'une chose : lui. Entièrement lui et rien que lui. Mais j'ai un blocage sexuel qui fait que j'ai peur de le décevoir comme je l'ai été souvent. Mon premier rapport était avec Jamie et j'avouerai que la peur me hantait terriblement. Je n'avais dit aucun mot de cette histoire d'agression – et il ne sait toujours pas. Mais si Fiorenzo est au courant, est-ce possible que cela se passe mieux ?
Déterminée à le savoir, je m'empresse de me préparer pour ce soir. Ce n'est qu'un dîner, mais Léo a une passion pour la cuisine que tout le monde sous-estime. Alors, je préfère avoir une tenue habillée pour son repas, plutôt que d'arriver devant une table digne d'un restaurant cinq étoiles avec un pyjama. Samuel m'a proposé de m'emmener chez Léo pour pouvoir discuter de sa relation avec Théo, ce qu'il fait rapidement. À peine sortie de ma douche, Samuel est étendu sur mon fauteuil, les jambes sur la table basse. Je ne le fais pas plus attendre et je descends avec ma tenue enfilée et quelques accessoires pour se maquiller en commérant.
Ma tenue est simple, mais efficace dans ces circonstances : la fameuse petite robe noir avec une petite fente qui s'ouvre sur ma cuisse gauche et un décolleté droit, sans qu'il y ait trop matière à regarder. Mais la robe est assez courte pour les hommes, mais le large blazer rouge que j'enfile par-dessus en cache assez pour les beau-parleur. Une paire de bottines à talons rouges et le tour est joué.
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Flightless Bird
Romance"Comment as-tu pu lui faire ça, hein ? Comment as-tu une seconde pu t'imaginer qu'elle accepterait ça ? - Mais arrête, lâche-moi ! J'ai rien fait moi, putain ! Je ne l'ai pas touchée ! Arrête s'il te plaît... je ne te mens pas... - Mon grand... C'es...