Chapitre 31
Commençons par la fin
Macie
Vendredi 31 décembre 2021, appartement de Macie
Notre retour à New York n'a pas été de tout repos : à peine arrivés, nous avons accueilli mes parents à bras ouverts, sans être au courant de leur arrivée. Pour autant, je suis plutôt contente de les avoir à la maison. Samuel a finalement accepté ma proposition : il emménage chez moi, dès que mes parents seront partis. Paola est là, elle aussi. Mes parents m'ont parlé de leur procédure d'adoption qui met encore du temps à se faire. Ils commencent à perdre patience.
Pour notre retour, Léo nous a tous invités chez lui, sur demande de Fiorenzo, qui est pressé d'annoncer à mes parents que nous sommes de nouveau ensembles. Très proche de mon père, cela fait tout de même deux jours que je lui cache cette nouvelle. Ils ont cependant entendu la vérité sur la soirée du bal de fin d'année et ils n'ont pas du tout pris la nouvelle comme je le pensais.
— On va se battre juridiquement trop eux, si tu ne veux pas que je les tue de mes propres mains, me confirme mon père, pour la troisième fois depuis le réveil.
Je hoche la tête et reprends mon activité : le rangement de l'appartement. Depuis que papa et maman sont arrivés, il y a toujours tout qui traîne : des bouteilles de vin, des valises ouvertes dans le salon avec des soutiens-gorges et des caleçons à la vue de tous. J'ai presque honte de mon appartement. Je connais maman très organisée, mais je crois que devenir maman une seconde fois l'a changé. Papa semble aussi très épanoui dans sa vie et je suis heureuse pour eux. Mais il est hors de question que l'on se batte juridiquement face à cette famille de timbrés. Restons loin d'eux pour notre sécurité.
Paola et moi, nous nous sommes rapprochées en quelques jours. Nous avons pu faire les magasins ensembles, avec la carte des parents, bien évidemment. Elle m'a raconté son histoire et elle m'a expliquée qu'elle était désolée de prendre ma place. Pour son jeune âge, elle est très mature. Comme quoi, le vécu et les blessures font grandir trop rapidement. Je lui ai dit que je n'étais pas énervée contre son arrivée. Je sais que maman n'a pas apprécié la façon dont je l'ai accueillie, mais la surprise était présente. Alors, j'ai promis à Paola qu'avoir une sœur me comblait de bonheur. Et je n'ai pas menti. Elle est plutôt douce, cultivée et souriante. Comment veux-tu t'énerver et ne pas aimer une petite fille aussi mignonne qu'elle ? Tu ne peux simplement pas.
— Je vais finir de me préparer, parce que la soirée risque de ne pas convenir avec cette robe de cocktail.
Maman dans toute sa splendeur. Léo a fait un travail de malade dans son appartement. Ce soir, nous sommes tous présents et il y a autant mes parents que ceux de Théo, qui ont voulu assister à nos soirées. Après le désastre et la pseudo-réconciliation des parents de Théo avec Samuel, ce dernier a fini par leur raconter sa vie, sa famille. Il a perdu ses parents très jeune. Non pas qu'ils soient morts. Mais ses parents l'ont rapidement abandonné pour de l'alcool et des médicaments en tout genre. Alors, il a dit ce qu'il ressentait aux parents de Théo, en confirmant bien que sa famille, ce sont ses amis.
— Tu sais ma fille, tu n'as pas besoin de te cacher, me dit ma mère, alors que nous sommes devant le miroir de la salle de bain.
— Je n'ai pas mis autant de maquillage que tu crois ! m'exclamé-je, d'une voix grave. Quand même, je ne suis pas méconnaissable, maman.
— Je parle de ta relation avec Fiorenzo. On a bien vu que tu t'es remis avec lui, ma fille. Si on vieillit, on ne devient pas con.
Je ris. Ma mère a le don d'être imprévisible. Peut-être sévère, elle a toujours gardé cette âme d'enfant. Je lui retourne le sourire qu'elle me fait dans le miroir et je finis d'assembler mes derniers accessoires : une bague qu'ils m'ont offerte pour noël et le collier que Fiorenzo m'a acheté. Des cadeaux en or qui vont merveilleusement bien avec la robe que ma mère m'a choisie : la petite robe noire. Le buste est serré et après la taille, la robe part en jupette. Une simple robe avec de simples sandales à talons. Ma mère a du goût : elle est même vêtue d'une jolie robe bleue tellement longue que l'on ne voit plus ses belles chaussures blanches.
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Flightless Bird
عاطفية"Comment as-tu pu lui faire ça, hein ? Comment as-tu une seconde pu t'imaginer qu'elle accepterait ça ? - Mais arrête, lâche-moi ! J'ai rien fait moi, putain ! Je ne l'ai pas touchée ! Arrête s'il te plaît... je ne te mens pas... - Mon grand... C'es...