Chapitre 30

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Parfois certaines choses nous détruisent. Physiquement. Emotionellement. Et parfois, ces choses nous rendent en même temps heureux. Euphorique. Mais ce n'est seulement pendant qu'un court laps de temps. On aimerait se sentir tout le temps heureux ou euphorique, mais la vie semble en décider autrement. C'est de cette manière là qu'on se retrouve à désirer plus que tout cette chose qui nous aide à ne pas être au bord du gouffre. D'autres ont trouvé des hobbys comme le sport ou la peinture. Mais ces choses là n'arrivent même plus à combler ce type de vide, alors c'est là que la descente aux enfers débutent. Elles débutent peu à peu, mais quand elle commence, elle te dévore de l'intérieur. Elle s'accroche et te déchire, elle prend toute ton énergie et tout ton temps. Tu ne fais que penser à quand sera le prochain moment de joie, quand est-ce que tu pourras arrêter de te sentir comme une merde.

Je prends une dernière taff et mon corps se détend enfin. Je me sens juste bien. Je sens l'air agréable sur ma peau, l'air du soir est chaud. Je suis accoudée au rebord de ma fenêtre et je pose mon mégot dessus. La lune est belle, les étoiles plus que brillantes. J'entends de la musique provenant sûrement d'une fête dans le voisinage. Ça me fait rire de voir que des gens réussissent toujours à s'amuser alors que mon monde ne fait que s'écrouler. Je ris mais c'est un rire amer et ironique. La manière dont chacun vit sa vie indépendamment des autres, sans  même se préoccuper de ce que les autres traversent. Ils agissent sans penser aux conséquences, sur eux, sur les autres. Ce n'est pas une critique, j'ai fait ça tant de fois. J'ai dis ou fait des choses qui, je le savais pertinemment, ou je n'y avais même pas réfléchi, heurterait quelqu'un. Et je n'en avais rien à carrer pour être totalement honnête. Nous sommes seulement un tas de gens égoïstes, essayant de cohabiter ensemble. Une sorte de ramassis d'animaux qui ne pensent qu'à se préserver eux-même. Et pour se préserver, on se sent obligés de mettre des bâtons dans les roues des autres. On se sent obligés de rabaisser pour briller plus. Comment faire pour sortir de cette boucle infinie ?

Cameron 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant