Chapitre 7

13 5 0
                                    

Le lendemain, je reviens au lycée avec un marqueur à la main. Je marque en majuscules « Cameron » sur le muret où j'ai pour habitude de m'assoir pour fumer. Ensuite, je m'y assois et sors une cigarette. Hier soir, je suis revenue du lycée et j'ai tout raconté à propos de mon exclusion en français à ma tante. J'ai, bien sûr, reporté le blâme sur Noah, car elle sait que nous ne sommes plus ensemble. Simple comme bonjour, c'est passé comme une lettre à la poste. Ne me demande pas pourquoi j'utilise des expressions débiles pour penser. Je suis assez fatiguée en ce moment, ça n'est pas ma faute. Je suis restée éveillée toute la nuit pour trouver des tactiques pour être meilleure que lui à ce jeu. Je vais gagner. Pourquoi tu tournes ça en compétition alors que tu "t'en fiches" ?  Tais-toi.

J'éteins ma cigarette et mets mon plan à exécution en rentrant dans ma voiture pour commencer. Je suis arrivée beaucoup plus tôt que d'habitude. J'ai une longueur d'avance. Je vois le bus passer et la masse de gens arriver. Noah arrive quelques minutes plus tard, dans sa voiture, avec la fameuse inconnue. Il faudrait peut-être que je découvre qui c'est. Ils sortent en se tenant par la main. Oh, trop mignon. Puis, il l'embrasse sur le front avant de l'emmener vers le coin du muret. Il faisait la même chose pour toi avant. Les mêmes gestes. Le même amour. Je sors donc de ma voiture, déterminée, mon briquet à la main. Je m'approche des feuillages qui entourent le mur et les épie. Noah est assis sur le bout de mur, en train de fumer et la fille est calée entre ses jambes.

« - Cette fille t'a converti à tous ses trucs, ou quoi ? Avant de la rencontrer, tu ne fumais et buvais pas. Tu étais sous son influence ou quoi ?

- Comment tu sais que je ne faisais rien de tout ça, avant de la rencontrer, hein ? On avait arrêté de traîner ensemble depuis un bout de temps...

- Tu n'as jamais arrêté d'être important pour moi, Noah. Je regrette que l'on ce soir éloigné après le collège...

- Oh, je vois, Grace, rigole mon ex-petit copain. Et, pour répondre à ta question, non, Cameron ne m'a, en rien, converti et je ne suis ou étais sous l'influence de personne. Tu me vois comme un chien, ou quoi ?

- Oh, je vois et non, bien sûr que non. Tout de même, je ne l'aime pas trop cette fille. Tu sembles différent depuis que tu es sorti avec elle. Tu es vraiment quelqu'un cher à mes yeux.

- Oui, Grace, je sais. Tu étais aussi ma meilleure amie, avant. C'est juste que depuis le décès de mon père, j'ai arrêté de fréquenter les gens. J'avais deux ou trois potes, par-ci, par-là. Après, tu ne connais que le côté qu'elle montre, elle n'est pas la même quand les regards ne sont pas tournés vers elle. Mais pourquoi est-ce qu'on parle d'elle, déjà ? Elle ne fait plus partie de ma vie et elle ne le refera pas, je veux me concentrer sur toi. Alors, ne parlons pas d'une fille qui n'existe déjà plus à mes yeux. »

Les larmes me montent aux yeux mais en deux battements de cils, je fais comme si de rien n'était. En plus, de tenir mieux l'alcool, je suis devenue experte dans la maitrise de mes émotions, même dans les situations critiques. Je sors de derrière les arbres, et allume ma cigarette en les regardant s'embrasser -encore. Je regarde le couple d'un air de défi.

« - Il y a ton nom, peut-être ? siffle la fameuse Grace. »

Je ricane, ils sont si prévisibles.

« - Ouais, peut-être que si ton mec veut bouger son cul, tu pourras voir que mon nom est écrit sur ce mur. Alors, dégagez. C'était mon endroit avant que vous veniez pour vous rouler des pelles. Je suis désolée, mais ici, ce n'est pas l'hôtel et il y a des gens dehors, je termine avec un sourire.

- C'est bon Cameron, on s'en va, déclare Noah. »

Heureuse de ma victoire, je regarde Noah descendre et je prends sa place. Lorsqu'il me frôle, je le regarde.

« - Tu n'as pas gagné la guerre, me chuchote-t-il au creux de l'oreille."

Mais bien sûr, très drôle. Ça peut paraître gamin, mesquin, ou méchant tout simplement, mais je veux qu'ils souffrent, parce que moi-même je souffre pour une raison inconnue. Une nouvelle idée me vient en tête. Un sourire se dessine sur mon visage alors que je sors mon téléphone pour envoyer un message à mon petit copain.

Cameron 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant