Chapitre 24

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Je retourne à la table où mes amis sont toujours hilares.

« - Qu'est-ce que vous avez foutu ? Vous êtes sérieux ?

- Cam, relaxe. Ce n'était qu'une danse. Je te connaissais plus détendue que ça... niveau relation entre êtres humains... répond Dylan. »

Tout le monde ricane à sa blague. Je n'arrive même pas à sourire. Aspen non plus. Il est même plutôt énervé et ses sourcils froncés ne présagent rien de bon. Pour être honnête, la danse n'était pas si nulle que cela, le contact entre Noah et moi me fait toujours ressentir ces frissons électriques, je me sens juste trahie par leur blague. Je sais qu'entre Aspen et eux, ce n'est pas l'amour fou, surtout que je suis sortie avec lui en même temps de sortir avec Dylan, mais ils pourraient au moins le respecter un minimum. Est-ce si dur que ça ? Je regarde Aspen et lui montre la sortie d'un mouvement de tête et on s'échappe de cette atmosphère pesante. Je les entends m'appeler mais je résiste à l'appel et je ne me retourne pas. Qu'est-ce qu'ils croient ? Qu'ils me font un cadeau en rejetant Aspen, pour que je rompe avec lui ? La seule chose que ça va m'apporter, ce sont des plaintes de la part d'Aspen.

« - Tu laisses ces gens être tes amis ? peste Aspen.

- Ecoute...

- Et tu les laisses te traiter comme ça ? C'est quoi ?

- Je...

- C'est ce nouveau de style d'ado de douze piges qui te ramollit le cerveau ? Qui te rend plus douce, laissant les gens se moquer de toi aussi ouvertement ? Je sors pas avec une gamine putain ! Je croyais que tu te battais pour avoir le respect des gens, si ce n'est qu'ils ne crachent pas sur toi comme ils l'ont fait ce soir ! Te couronner reine dans ton dos, avec pour roi ton EX ! TON EX ! Putain, mais le pire, c'est qu'ils m'humilient moi aussi en même temps ! Je suis pas venu ici, à ce truc stupide pour qu'ils m'mettent la tête dans les toilettes comme si j'étais au collège !

- BORDEL ! Laisse-moi parler ! Tu parles de respect, mais tu m'engueules comme si j'étais une gosse. Tu me hurles dessus comme si j'étais responsable de ce qui vient de se passer ! Je le suis pas, OK ? Tu ne veux pas qu'on t'humilie mais on est en plein milieu du parking de mon putain de lycée à s'époumoner.

- Je...

- Non ! Laisse-moi finir ! Tu n'aimes pas mes cheveux ? Tu n'aimes pas ma robe ? Alors, SORS ! DÉGAGE ! Si tu ne veux pas de moi comme ça, tu devrais te casser alors, parce que je vais pas me teindre les cheveux pour un connard qui me dit qu'il préfère les brunes ! »

Je termine ma phrase, toute essoufflée, les joues sûrement rouges car elles me brûlent. Mes yeux sont humides de rage. Je le regarde, le fixe, essaye de deviner ce qui se cache derrière son regard brûlant. Lui aussi est rouge de colère, il a ses cheveux en bataille à force de passer ses mains dedans. Il réduit l'espace qui se trouve entre nous et il soutient mon regard. J'esquisse un sourire en coin et Aspen m'imite, les yeux tristes. On se prend dans les bras simultanément. C'est comme ça entre lui et moi. On ne s'excuse pas, on se tait. On arrête de respirer pour un instant, pour évacuer cette colère qu'on accumulait. On s'écarte l'un de l'autre pendant un instant. Pendant un instant, on se regarde, et puis je  hoche la tête et il reproduit ce même mouvement. C'est bon, c'est fini. Aspen et moi, on est pareil. Trop pareil pour apporter à l'autre quelque chose de bon.

Mais ce que les autres ne savent pas, c'est que je préfère mille fois être mal accompagnée, qu'être seule. Aspen est pareil.

Cameron 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant