C'est comme quand tu te rends compte que tout le monde est sorti s'amuser sans te prévenir. C'est comme quand tu apprends que ta meilleure amie a embrassé le mec que tu kiffais. Tu vois, il y a cette boule qui se forme dans ta gorge, tu essayes de l'avaler mais tu sais pertinemment qu'elle ne bougera pas. Tu serres les dents parce que tu ne veux pas montrer que ça t'atteint, c'est tellement futile, pas besoin de taper un scandale. Même si tu en as salement envie, on peut se le dire honnêtement. Alors, tu hausses la tête et respires un grand coup. J'aime bien me répéter que si ce soir, je vais pouvoir aller me coucher et voir le jour demain, c'est que c'est pas si grave. Je me redresse en me rapprochant d'eux.
" - Coucou, vous deux ! je lance avec un petit rire ironique même si j'ai l'impression que mon sang se déverse par la plaie béante dans mon dos. Comment se passe la soirée ?"
Je vois le dos d'Aspen se figer et il se retourne - Grace me lance seulement un regard vainqueur. Je ne vais pas te laisser ce plaisir, ma grande. Il essaye de parler, mais seulement un faible bégaiement sort de sa bouche, qui était, elle, collée au coup de Grace trois secondes plus tôt. Au moins un des deux a la décence de paraître un minimum embarrassé.
" - Oh! D'ailleurs, je savais pas que Grace était un mec maintenant ! C'est une soirée entre potes, chérie..., je lance ironiquement.
- Cam. Uhm, c'est pas ce que tu crois."
Ugh! Cette phrase me dégoute. On pourrait se croire dans un de ces films typiques d'un samedi après-midi. Le mari couche avec la baby-sitter, mais attention! : "c'est pas ce que tu crois chérie!". C'est pas ce que je crois, mais c'est ce que je vois.
" - Peut-être que tu penses que je crois que vous jouiez aux billes ? Ouais, non... Je crois bien que tu me trompes, je dis sur le ton de la moquerie. Autre chose à me dire, ou je peux y aller ?
- Attends, Cam! C'était une erreur, juste un petit bisou. Tu peux pas m'en vouloir pour ça, si ? Alors que tu m'as déjà trompé toi-même, que tu jouais un double jeu, avec deux garçons en même temps, que tu as brisé le cœur de Dylan et le mien. Et en passant, celui de Noah aussi, hein ?
- Oh, intéressant! Je savais pas que j'avais passé les portes du tribunal pour mon propre procès, monsieur irréprochable. Écoute, fais ta vie. Si tu veux passer à une version bancale de moi, vas-y, fais-toi plaisir. "
L'air triomphant de Grace semble s'évanouir petit à petit au fil de la conversation entre Aspen et moi. Qu'est-ce qu'elle pensait ? Que j'allais pleurer devant tout le monde ? Que j'allais me ridiculiser en rampant au pied d'un mec si misérable que ça ? Chérie, tu ne t'attends pas à ce qui va t'arriver. Je commence à m'éloigner d'eux pour rentrer à la maison, mais il m'attrape le bras.
"- Donc, c'est fini, c'est ça ? Tu t'en vas sans rien dire d'autre que des piques sarcastiques ?
- Effectivement, et je n'ai rien d'autre à te dire, seulement de profiter de la soirée."
Je sais que mon air arrogant me rend détestable, mais c'est la seule façon que j'ai pour ne pas craquer. Mais c'est ça qui déclenche la rage d'Aspen. Je vois le déclic dans ses yeux, son corps se contracter sous la colère. Très bien. Il l'a mérité.
"- Tu as tellement pas de cœur à cause de leurs foutues morts ? Mais réveille-toi ! Tes parents, ton frère, ils vont pas revenir ! Ils reviendront pas ! Ni avant, ni maintenant, ni jamais. T'as pas besoin de faire la fille blasée, méchante et sans émotions pour faire semblant. Toute ta vie, tu fais semblant. Regarde autour de toi, tout est faux, même tes amis qui sont même pas capables de te dire que ton mec te trompe, il ricane."
Je sourcille légèrement. Je ne m'attendais pas à ça parce que ça, ça fait mal. Contrairement à ce qu'il pense, tout n'est pas faux autour de moi. Au moins, ses accusations sont la vérité. Évidemment, il n'y a que la vérité qui blesse, pas vrai ?
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Cameron 2
Ficção AdolescenteCameron quitte Noah et rejoint Aspen dans ses histoires qui finissent mal. Décidée à ne plus faire de mal à personne, elle se promet de ne plus aimer et elle s'enfonce dans un trou d'emmerdes et de tristesse sans fin.