Cameron 2

Chapitre 27

Je suis avec Aspen dans ma chambre. Dans mon lit, plutôt.

« - Cameron, ça va ?

- Oui, Aspen, je soupire. Comme toujours. »

Il acquiesce et se lève pour s'habiller après m'avoir embrassé.

« - Bon, je sors avec les gars ce soir.

- Je peux venir ? je demande, n'ayant qu'une envie : arrêter de trop penser.

- Euh, ouais, non...

- Je ne peux pas venir ?

- C'est un truc entre gars, tu vois ? s'énerve-t-il. »

Je lâche un soupir. De toute évidence, il ne changera pas d'avis. Je trouve ça un peu bizarre qu'il me rembarre de cette façon, alors qu'il n'a jamais refusé une occasion de s'amuser avec moi. Je fronce les sourcils.

« - Très bien. A plus tard, je dis en me retournant de sorte à ce qu'il ne puisse pas voir mon visage.

- Fais pas ta jalouse... souffle Aspen. Je vais juste sortir avec les gars. »

Je ne dis rien et mon copain part en claquant la porte. Je ferme mes yeux en essayant de ne penser à rien. Et pendant quelques heures, ça marche.

Je suis réveillée par des du bruit dans les escaliers. Ça doit être les jumeaux. Ils ont la démarche lourde aujourd'hui, ils font vraiment un maximum de bruit. Oh non, pitié, me dîtes pas qu'il y a une fille avec eux. Je me retourne encore une fois. Je décide de me lever. J'avais tort, ils ne sont pas avec des filles, mais plutôt drôlement bourrés.

« - Mais qu'est-ce que vous fichez ? je chuchote.

- On va en boîte, et... commence James qui ne peut plus arrêter de rire.

- On ne voulait pas que tout notre argent passe dans les boissons, alors on a bu dans ma chambre. Maintenant... le problème, c'est que je n'arrive pas à bien voir les escaliers... J'ai l'impression qu'on en a construit trois nouveaux... continue Tyler d'une voix pâteuse.

- Attendez-moi sur le canapé, je soupire. Je vais vous conduire là-bas, aucun de vous deux est en l'état et vous n'allez pas crever d'un stupide accident de voiture, je dis, acerbe.

- Oui, madame ! crie James.

- Silencieusement ! je chuchote. »

Je me dépêche de mettre quelque chose sur moi, un jean et un body noir assez décolleté fera l'affaire pour rentrer dans la boîte. J'enfile rapidement une paire de talons, prends mes clés et descends sans bruit. Les jumeaux sont en train de rire silencieusement, ils ont l'air assez stupide, même s'ils me font sourire.

Je leur montre la porte et on sort discrètement. Je les fais entrer et leur demande où ils sont censés aller. La boîte où je vais avec Aspen habituellement. Ce sera plutôt facile, je connais le videur. On arrive en un clin d'œil et on rentre rapidement. La salle est bondée, l'air est chaud et humide : un vrai désert. Je repère tous leur groupe d'amis à une table alors je les accompagne. On ne manque pas de se faire bousculer par une dizaine de couples qui font du collé-serré un peu partout. Je ne peux pas leur en vouloir, je pense que je dois faire la même chose quand je suis avec Aspen. J'arrive à la table avec un petit sourire quand je pense à nos aventures, à Aspen et moi.

Je dis bonjour à tout le monde et m'assois. Je bois dans le verre de Dylan et me prends un sale regard de la part d'Angel et je lui lance mon plus beau sourire pour la faire enrager. C'est de bonne guerre entre nous. Je ne lui prendrai pas Dylan, je lui ai déjà fait assez de mal comme ça, il mérite quelqu'un qui ne lui mettra pas le cœur en millions de morceaux.

« - Tu n'es pas venue avec Aspen ? me demande Dylan.

- Il est soirée avec les garçons, je dis en haussant les épaules. Seulement les garçons.

- Ah ouais ? Je l'ai vu tout à l'heure, il est ici. J'ai pas vu ses potes, mais ils doivent être à votre table. Tu n'as qu'à aller lui faire coucou tant que tu es ici, suggère Dylan, tout bizarre. »

Il doit sûrement être là depuis beaucoup plus longtemps que nous, être déjà être bien éméché. J'hoche la tête et mes pieds se dirigent vers notre table. Je me faufile entre les silhouettes dansantes, sautillantes, totalement sous l'emprise de l'alcool ou autre. En quelques minutes, j'y suis. Je n'aurais pas dû. Je n'aurais pas dû me réveiller. Je n'aurais pas dû me lever et voir mes cousins. Je n'aurais jamais dû venir dans la boîte, ni parler à Dylan. J'aurais seulement dû dire aux garçons de prendre un Uber ou d'appeler des amis pour venir. Pourquoi ?

Je savais que ce n'était pas de l'amour. Je le savais. Mais pourquoi ai-je si mal ? Pourquoi est-ce que je ressens une douleur incompréhensible dans ma poitrine ? Pourquoi est-ce que la seule chose que je veuille faire soit de courir aux toilettes pour vomir mes tripes ? Pourquoi moi ?

Une grande inspiration. Bloque. Les yeux fermés. Expire. Tourne les talons. Laisse Aspen et Grace s'embrasser comme si leur vie en dépendait. Oublie.